ILO-en-strap
NORMLEX
Information System on International Labour Standards
NORMLEX Page d'accueil > Profils par pays >  > Commentaires > Tous les commentaires

Afficher en : Anglais - Espagnol

Cas individuel (CAS) - Discussion : 2024, Publication : 112ème session CIT (2024)

Informations écrites communiquées par le gouvernement

Le gouvernement a communiqué les informations écrites ci-après ainsi que des copies de la loi Secure Jobs, Better Pay Act de 2022, de la loi the Closing Loopholes No. 2 Act de 2024, et de la loi Paid Family and Domestic Violence Leave Act de 2022.

Politique active visant à promouvoir le plein emploi, productif et librement choisi (article 1)

Le gouvernement a exposé sa conception d’une économie plus forte et plus inclusive dans le document Working Future: The Australian Government’s White Paper on Jobs and Opportunities, publié le 25 septembre 2023. Informé par les contributions de plus de 400 parties intéressées, ce livre blanc part des conclusions du Sommet sur l’emploi et les compétences de septembre 2022 qui avait réuni des syndicats, des employeurs, des organisations de la société civile et des pouvoirs publics dans un but de renforcement du tripartisme et de dialogue social constructif.
Le livre blanc arrête cinq objectifs ambitieux pour concrétiser la vision du gouvernement australien:
  • assurer un plein emploi pérenne et inclusif;
  • promouvoir la sécurité d’emploi et une progression salariale forte et durable;
  • réamorcer la croissance de la productivité;
  • répondre aux besoins en qualifications et construire notre main-d’œuvre de demain;
  • surmonter les barrières à l’emploi et élargir les opportunités.

Tendances de l’emploi et mesures actives du marché du travail

Le gouvernement a mis en œuvre des réformes de politique importantes en matière d’emploi et de relations au travail afin de répondre à des thématiques telles que le travail précaire, le chômage et le sous-emploi.
Le service australien de l’emploi, Workforce Australia, est entré en activité en juillet 2022. Pour les personnes éloignées du marché du travail, comme les chômeurs de longue durée, Workforce Australia offre un soutien renforcé de gestion des dossiers assuré par des prestataires de services dans le domaine de l’emploi. Workforce Australia comporte des dispositifs censés assister les chômeurs de longue durée, tels que les versements périodiques pour inciter les prestataires à améliorer l’employabilité des demandeurs d’emploi et les primes pour les prestataires qui ont aidé un chômeur de très longue durée à trouver un emploi.
Le livre blanc énonce huit principes pour réformer les services de l’emploi de telle sorte qu’ils aident les particuliers à répondre aux critères d’emploi et ouvrent des pistes en direction du travail décent et sûr, y compris pour les membres des premières nations. Entre autres thèmes, le livre blanc reconnaît les défis que rencontrent les chômeurs de longue durée, dont l’atrophie des qualifications, la perte de motivation et la mise à la marge du marché du travail.
Le 14 mai 2024, le gouvernement a réagi à ces phénomènes dans le budget 2024-25, en annonçant un financement de l’amélioration des services de l’emploi pour mieux aider les chômeurs de longue durée et ceux vivant des situations personnelles complexes. Ce financement englobe l’initiative Real Jobs, Real Wages pour orienter les personnes menacées de chômage de longue durée vers un emploi sûr au moyen d’un complément salarial dégressif d’une durée de six mois, et l’initiative WorkFoundations pour aider les personnes confrontées à des barrières à l’emploi complexes à se préparer à la reprise d’un travail, en finançant des entreprises à but social pour assurer des placements dans des emplois rémunérés avec des mesures d’encadrement intégrées et individualisées.
Les récentes modifications apportées à la législation nationale sur les relations professionnelles ont porté sur le travail précaire. Avec la loi Secure Jobs, Better Pay Act de 2022, la sécurité d’emploi a été ajoutée aux objectifs de la Fair Work Act de 2009, de même que le système moderne des compromis syndicaux, suivant lequel la juridiction du travail australienne, la Fair Work Commission, doit prendre ces questions en considération dans l’exercice de ses fonctions. Sauf exception, les contrats à durée déterminée sont dorénavant limités à deux années (reconductions comprises) ou à deux contrats consécutifs (la formule la plus courte l’emportant). Cela pour que des salariés ne soient pas confinés dans des contrats à durée déterminée pour des rôles convenant à du travail continu et sûr.
Par ailleurs, la loi Closing Loopholes No. 2 Act de 2024 introduit un principe d’interprétation disant que les termes «salarié» et «employeur» se définissent par une évaluation de la substance réelle, la réalité pratique et la vraie nature de la relation de travail, conformément à la recommandation (nº 198) sur la relation de travail, 2006, de l’OIT. Cette loi donne une définition objective du «salarié occasionnel», ce qui veut dire que c’est la réalité pratique de la relation d’emploi qui compte, pas simplement sa description dans le contrat, donnant ainsi la possibilité aux salariés occasionnels qui remplissent les conditions de devenir permanents. Cela profitera surtout aux femmes, qui représentent 53,1 pour cent des travailleurs occasionnels . D’autre part, cette loi a chargé la Fair Work Commission d’arrêter des normes minimales pour les ouvriers du transport routier et pour les travailleurs de l’économie des plateformes «assimilés aux salariés», les faisant bénéficier par la même occasion d’un cadre de conventions collectives consensuelles et d’un mécanisme de règlement des litiges en cas de licenciement abusif ou d’exclusion.

Emploi des jeunes

Le gouvernement continue à aider les jeunes à acquérir de l’expérience professionnelle, notamment par des subventions salariales, des stages d’observation professionnelle et du travail volontaire. En 2022, il a renforcé Transition to Work, un service ciblé sur le soutien aux jeunes défavorisés susceptibles d’échouer dans leur transition entre l’école et le travail, en élargissant les critères d’éligibilité, par un allongement de la durée maximum pendant laquelle les participants peuvent bénéficier de l’aide du programme (passant de 18 à 24 mois), des mécanismes d’engagement plus rigoureux destinés à stimuler la participation, et de nouveaux cadres de performances pour les prestataires sous-traitants.
Les orientations vers le programme Youth Jobs PaTH Internship ont été mises en pause en juillet 2022 et le programme a été supprimé en septembre 2022, du fait que ses dispositifs ne répondaient pas aux attentes du gouvernement pour une rémunération juste et équitable des stagiaires. Le National Work Experience Programme, comportant des dispositifs comparables, a lui aussi été supprimé.
Dans son budget 2024-25, le gouvernement a annoncé la constitution d’un «Commonwealth Prac Payment» pour aider les étudiants de l’enseignement supérieur et de l’éducation et formation professionnelles (EFP) qui se destinent à l’enseignement et aux métiers d’infirmier/infirmière et de sage-femme et qui réunissent les conditions requises à mener à bien leurs stages. Ces nouvelles aides pécuniaires allégeront les pressions du coût de la vie que subissent de nombreux étudiants lorsqu’ils entament les stages pratiques obligatoires pour l’obtention du diplôme.
Dans sa réflexion sur les politiques et programmes futurs en matière d’expérience professionnelle, le gouvernement a consulté largement le monde de l’entreprise, des organisations syndicales, des particuliers, des acteurs des services de l’emploi et des organisations communautaires. L’Employment Youth Advisory Group, composé de jeunes âgés de 16 à 25 ans, conseille aussi le gouvernement et partage ses points de vue sur la manière dont se passe la transition des jeunes entre l’enseignement et le travail.

Les femmes

Le document Working for Women: A Strategy for Gender Equality, publié en mars 2024, expose la conception qu’a le gouvernement de l’égalité de genre, dans laquelle l’égalité et la sécurité économiques des femmes sont prioritaires. L’élément moteur de l’égalité de genre est une budgétisation sensible aux questions de genre qui prend en compte les sujets ayant une influence sur la dimension et en fait le fondement de la conception des politiques et des décisions budgétaires pour toutes les politiques du gouvernement et tous ses investissements.
Les réformes des relations du travail se sont centrées sur l’égalité de genre dans les systèmes de relations professionnelles, l’amélioration de l’équité, la sécurité des femmes et leur sécurité économique. Il s’agit notamment d’interdire les clauses d’opacité salariale, le harcèlement sexuel dans le cadre professionnel, et d’élargir l’accès au congé parental non rémunéré et au travail flexible afin d’aider les parents à concilier travail et famille. Le gouvernement a aussi ajouté de nouveaux «attributs protégés» (caractéristiques personnelles ne pouvant être utilisées pour justifier une discrimination) dans la Fair Work Act de 2009, comme l’allaitement, l’identité de genre, l’exposition à la violence familiale et conjugale et l’intersexuation.
La loi Paid Family and Domestic Violence Leave Act de 2022, qui prévoit un congé rémunéré de dix jours en cas de violence familiale ou conjugale, est entrée en vigueur en 2023. Cette possibilité est offerte à tous les salariés australiens, y compris les travailleurs occasionnels, sachant que les femmes qui subissent de la violence familiale ou conjugale occupent plus souvent des emplois occasionnels et précaires. Cette mesure fait suite à la ratification par l’Australie de la convention (no 190) sur la violence et le harcèlement, 2019, de l’OIT.
Il existe en Australie divers mécanismes pouvant donner lieu à des hausses de salaires, notamment des jugements portant sur la valeur du travail, des ordonnances pour l’égalité de rémunération, et l’Annual Wage Review. Le gouvernement a créé au sein de la Fair Work Commission de nouveaux groupes d’experts pour traiter les recours portant sur l’équité de rémunération et les nouveaux compromis syndicaux dans le secteur des soins et des services à la collectivité. L’ajout de l’égalité de genre aux objectifs en matière de salaire minimum et de nouveaux compromis syndicaux de la Fair Work Act de 2009 a eu une influence considérable sur la hausse des salaires accordée dans l’Annual Wage Review 2022-23. Les travailleurs âgés du secteur des soins ont aussi obtenu des hausses allant jusqu’à 28,5 pour cent grâce à un jugement portant sur la valeur du travail. Un argument ayant emporté la décision d’accorder ces hausses fut celui de la sous-évaluation historique des activités de soins fondée sur des préjugés liés au genre.
Par ailleurs, des changements apportés à la loi Workplace Gender Equality Act de 2012 ont permis à la Workplace Gender Equality Agency de faire toute la transparence et de susciter des réactions en rendant publics les écarts salariaux entre femmes et hommes dans les entreprises employant 100 personnes ou plus. Cela s’est produit pour la première fois en février 2024.

Peuples indigènes

Le gouvernement reste déterminé à atteindre les objectifs de comblement de l’écart salarial conçus pour réduire les disparités entre les membres des premières nations et le reste de la population dans des domaines fondamentaux de la vie.
Workforce Australia est présent dans toutes les régions non éloignées de l’Australie pour accompagner les membres des premières nations sur la voie du travail. Il associe 16 prestataires titulaires d’une licence de spécialiste autochtone, prévoit dans le Fonds pour l’emploi une enveloppe spéciale pour la formation et le mentorat, et une éligibilité immédiate à des subsides salariaux pouvant atteindre 10 000 dollars australiens.
Les réformes figurant dans le livre blanc consistent notamment à faire en sorte que les services soient conçus et dispensés d’une manière inclusive et respectueuse de la culture qui réponde aux besoins des premières nations et stimule la participation d’organisations dépendant de la communauté de personnes aborigènes et insulaires du détroit de Torres et d’organisations communautaires à l’offre de services de l’emploi.
Le gouvernement assure un financement de la National Indigenous Employment and Training Alliance (NIETA), un groupe d’organisations de premières nations assurant des services de formation et d’emploi sur tout le territoire australien. La NIETA a été créée pour donner plus de voix aux premières nations au niveau de la politique de l’emploi, de la conception des programmes et de leur mise en application, et pour améliorer encore les services de l’emploi et les aides à la formation dans un sens qui réponde aux besoins des personnes des premières nations. Le gouvernement poursuit son soutien à la NIETA qu’il juge être un partenaire essentiel pour les réformes des services de l’emploi, à la fois dans les régions reculées et autres.
Le gouvernement s’est engagé à remplacer le Community Development Program (CDP) par de véritables emplois, des salaires corrects et des conditions décentes dont l’élaboration s’est faite en partenariat avec des représentants des premières nations. Dans un premier temps, le gouvernement a annoncé sa volonté de lancer un nouveau programme Remote Jobs and Economic Development Program (RJED) au cours du second semestre 2024. Le RJED aidera les membres de communautés éloignées à accéder à l’emploi en finançant des emplois dignes de ce nom que réclament ces communautés. Les organisations communautaires éligibles recevront un financement qui leur permettra de créer, pour les habitants, de nouveaux emplois assortis au moins d’un salaire minimum et de conditions minimales.
Du fait que tous ne seront pas prêts à prendre un emploi et que davantage de services d’encadrement pourraient être requis, un service de l’emploi restera nécessaire en région éloignée. Les services du CDP resteront en activité par une prolongation de la plupart des contrats de ses prestataires jusqu’au 30 juin 2025 tandis que le RJED monte en puissance et qu’un nouveau service de l’emploi en région éloignée est en gestation.
L’Indigenous Skills and Employment Program (ISEP) est un nouveau programme pour l’emploi destiné en particulier aux premières nations et destiné à connecter ses membres à l’emploi, aux perspectives de promotion professionnelle, aux nouvelles activités de formation et de préparation à l’emploi. Les projets s’inscrivant dans ce programme sont élaborés avec les communautés et des parties prenantes de premier plan pour s’assurer que ces activités correspondent au contexte local, génèrent des opportunités et ont des résultats durables en matière d’emploi.
En outre, le gouvernement investira 76,2 millions de dollars australiens en cinq ans dans un nouveau programme pour l’emploi destiné à améliorer le passage de la prison au travail pour les membres des premières nations, en s’appuyant sur le Time to Work Employment Service.

Participation des partenaires sociaux à l’élaboration et la mise en œuvredes politiques de l’emploi

Le gouvernement poursuit son engagement sincère aux côtés d’un large éventail de parties prenantes et de partenaires sociaux sur les questions d’emploi et de relations professionnelles et les politiques afférentes. Le gouvernement, les employeurs et les syndicats ont travaillé ensemble lors du Sommet sur l’emploi et les compétences de septembre 2022, lequel a débouché sur le Livre blanc sur l’emploi. Le gouvernement consulte aussi régulièrement les partenaires sociaux à l’occasion de forums de branche et d’industrie tels que le National Construction Industry Forum.
Comme l’explique le livre blanc, le gouvernement est déterminé à concevoir et dispenser des services de l’emploi par une collaboration avec les populations, les communautés et les entreprises et aussi avec les partenaires sociaux. Il a fait la preuve de son attachement à la collaboration avec les parties prenantes, dont les partenaires sociaux, en concevant récemment le nouveau service volontaire préalable à l’emploi à l’intention des parents, la transposition en politiques de l’initiative WorkFoundations et l’élaboration du nouveau programme pour l’emploi destiné à améliorer la transition des membres des premières nations de la prison au travail. L’avancement de ses programmes reste son engagement.
En mars 2024, le gouvernement a annoncé la création d’un Conseil consultatif ministériel pour Jobs and Skills Australia (JSA), une agence spécialisée qui conseille de manière indépendante sur les besoins actuels et émergents du marché du travail et de main-d’œuvre. Suivant l’engagement de faire fonctionner le JSA sur un mode de partenariat tripartite, le Conseil consultatif ministériel permet aux partenaires sociaux de s’exprimer sur les questions de besoins en qualification, de développement du marché du travail et de perfectionnement de la main-d’œuvre. En outre, le gouvernement a créé des conseils de l’emploi et des compétences propres à chaque industrie et qui rassemblent des employeurs, des syndicats et des pouvoirs publics sur un mode tripartite pour la recherche de solutions aux enjeux des qualifications et de la main-d’œuvre.
La concertation sur les politiques de l’emploi et du travail se poursuivent au niveau des États et des Territoires. À titre d’exemple, la Commission des compétences d’AustralieMéridionale a créé dix conseils industriels des compétences pour permettre aux entreprises, aux associations faîtières de l’industrie et aux partenaires sociaux de discuter des besoins en compétences et en main-d’œuvre avec l’administration locale.
Les partenaires sociaux ont été consultés lors de la préparation du présent rapport.

Discussion par la commission

Président – J’invite la représentante du gouvernement australien, la secrétaire adjointe à l’économie et au travail international du ministère de l’Emploi et des Relations du travail, à prendre la parole.
Représentante gouvernementale – L’Australie est consciente de l’importance du rôle de la commission d’experts et de cette commission au sein du système de contrôle de l’OIT. Il est essentiel d’obtenir que les normes internationales du travail soient effectivement appliquées pour atteindre notre objectif commun d’une croissance économique soutenue et inclusive, d’un plein emploi productif et du travail décent pour tous.
Le gouvernement reste déterminé à remplir ses obligations découlant de la convention et à collaborer avec les partenaires sociaux pour faire en sorte que la politique de l’emploi de l’Australie favorise un marché du travail dynamique et inclusif dans lequel les personnes peuvent occuper des emplois sûrs et bien rémunérés, et dans lequel les travailleurs, les employeurs et les communautés peuvent s’épanouir et s’adapter.
Les informations qui sont présentées aujourd’hui et celles qui ont été soumises par écrit au Bureau le 20 mai 2024 répondent directement aux observations formulées par la commission d’experts à l’intention de l’Australie. Le gouvernement australien attend avec intérêt de prendre connaissance des conclusions de la commission.
Depuis 2021, le gouvernement australien met en œuvre des réformes importantes afin de renforcer sa politique de l’emploi alors que notre pays se remet des impacts de la pandémie de COVID-19 et s’adapte aux changements structurels de son marché du travail.
En septembre 2023, le gouvernement a publié son Livre blanc sur l’avenir du travail, les emplois et les opportunités (Working Future: the Australian Government’s White Paper on Jobs and Opportunities) dans lequel il décrit sa conception d’une économie forte et inclusive, et qui fait fonction de feuille de route pour répondre aux besoins futurs du marché du travail en Australie.
Ce document repose sur de larges consultations des parties prenantes et des communautés, ainsi que sur les conclusions du Sommet tripartite sur l’emploi et les compétences qui s’est tenu en 2022 et qui a parmi ses objectifs d’atteindre un plein emploi durable et inclusif.
Pour ce faire, le livre blanc arrête des priorités stratégiques pour la réforme des services de l’emploi en Australie, pour aider les gens à accéder à l’emploi décent et sûr, et pour surmonter les barrières complexes à la participation des travailleurs, en particulier pour ceux qui souffrent d’un désavantage persistant.
S’agissant maintenant des points particuliers qu’ont soulevé la commission d’experts et d’autres, nous allons vous faire part de quelques faits nouveaux essentiels survenus depuis la période couverte par le dernier rapport.
La commission a demandé des éclaircissements sur la manière dont divers problèmes, tels que le chômage, le sous-emploi et le travail précaire, sont pris en compte et traités dans l’élaboration des politiques et le contexte de leur mise en œuvre en Australie.
Le nouveau service de l’emploi, Workforce Australia, a vu le jour en 2022. Il comporte un service numérique pour aider les demandeurs d’emploi employables et un service de traitement renforcé des dossiers pour les demandeurs d’emploi qui ont besoin d’un appui plus adapté pour accéder au marché du travail. Il se compose de mécanismes conçus pour aider les chômeurs de longue durée, tels que les paiements échelonnés pour inciter les prestataires à améliorer l’employabilité des demandeurs d’emploi, et le versement de primes aux prestataires qui aident un demandeur d’emploi chômeur de très longue durée à trouver un emploi.
Des améliorations de ces dispositifs ont été récemment annoncées dans le budget 202425. Elles reflètent la poursuite de l’engagement et de l’investissement d’un gouvernement soucieux d’ouvrir des pistes vers un emploi rémunéré.
Le gouvernement a aussi modifié en profondeur notre législation du travail afin de renforcer les protections au travail, la sécurité d’emploi et l’accès à un travail justement rémunéré.
Il s’agit notamment de la loi Fair Work Legislation Amendment (Closing Loopholes) de 2023 destinée à assurer la sécurité d’emploi de la personne, sa rémunération et ses conditions, indépendamment de sa situation dans l’emploi. Des amendements pour les travailleurs occasionnels ont été adoptés pour ajouter à la Fair Work Act une définition juste et objective des travailleurs occasionnels et leur donner une piste claire pour accéder à l’emploi permanent s’ils le souhaitent.
Une autre mesure conçue pour lutter contre l’insécurité du travail entrera en vigueur le 26 août 2024, à un moment où la Fair Work Commission, qui est la juridiction nationale du travail en Australie, sera en mesure d’arrêter des normes minimums pour les travailleurs assimilés aux salariés et fournir une protection contre le licenciement abusif par une plateforme de travail numérique. En outre, aux termes de la loi Secure Jobs, Better Pay de 2022, la Fair Work Commission doit dorénavant prendre la sécurité d’emploi et le travail sûr en considération dans ses décisions.
La commission a également formulé, à propos de la convention, des observations relatives aux groupes de populations présents en Australie, dont les jeunes, les femmes et les autochtones. Depuis lors, des mesures de renforcement des programmes pour l’emploi des jeunes ont été mises en place.
En 2022, le gouvernement a renforcé le service Transition to Work (TtW), un service spécialisé dans le soutien aux jeunes défavorisés en risque d’échec dans leur transition de l’école au travail. Cela consiste notamment en une ouverture des critères d’éligibilité au programme pour atteindre les jeunes confrontés à des barrières plus complexes en matière d’éducation et d’emploi et en un allongement du délai maximum dans lequel les participants peuvent bénéficier d’une assistance par le biais du programme TtW, celui-ci passant de 18 à 24 mois. De même, des mécanismes d’engagement plus forts ont été mis en place afin de stimuler la participation, et des changements ont été apportés aux cadres de performance destinés aux prestataires contractuels.
Pour répondre au retour d’information des parties prenantes et refléter les attentes du gouvernement qui voulait assurer des rémunérations et conditions justes et équitables aux stagiaires, le programme Youth Jobs PaTH (Prepare, Trial, Hire) a été supprimé en octobre 2022. Améliorer la sécurité économique des femmes reste un thème national en Australie. De récentes initiatives en matière de législation et de politiques visent à garantir aux femmes l’accès à des emplois sûrs, garantis et bien rétribués et insistent sur l’égalité de genre dans le système des relations au travail. À titre d’exemple, la Fair Work Act de 2009 a été modifiée afin d’intégrer les principes de sécurité d’emploi et d’égalité de genre dans les processus décisionnels de la Fair Work Commission et pour s’assurer qu’ils pèsent d’un poids égal face à d’autres objectifs, tels que la productivité et la croissance économique, dans tous les aspects des relations au travail.
L’égalité de genre a aussi été ajoutée à l’objectif du salaire minimum pour faire en sorte que l’égalité de rémunération, la sous-évaluation fondée sur le genre et les écarts salariaux entre hommes et femmes soient pris en compte dans les questions liées au salaire, notamment dans l’Annual Wage Review. Les autres réformes sont, sans que la liste soit limitative, l’interdiction des clauses de confidentialité sur le salaire, l’interdiction du harcèlement sexuel dans le cadre du travail et un meilleur accès au congé parental non rémunéré et au travail flexible pour aider les parents à concilier travail et garde des enfants.
S’agissant maintenant des commentaires de la commission d’experts à propos des politiques de l’emploi censées aider les membres des premières nations d’Australie, le gouvernement s’efforce d’assurer que ces personnes aient la possibilité de participer pleinement à l’emploi et à la formation et bénéficient de perspectives de croissance et de développement économiques sur l’ensemble du territoire, afin de stimuler l’autodétermination et l’autonomisation économique. Le gouvernement est déterminé à collaborer, dans un partenariat authentique, avec les membres des premières nations pour s’assurer qu’ils aient accès à des emplois sûrs, constants et bien rémunérés, équipés des compétences requises pour un avenir durable et pour pouvoir se saisir de toutes les opportunités économiques, en stimulant l’autodétermination et l’autonomisation économique. Nous continuerons à appliquer les Closing the Gap Priority Reforms, dont celles qui contribuent à l’autonomisation économique des personnes des premières nations. Pour amener cet objectif à portée de main, le gouvernement met en œuvre des réformes essentielles en matière d’emploi en appui aux Australiens des premières nations. Le renforcement des partenariats avec les membres des premières nations en vue de l’élaboration de politiques et de la conception de programmes permettra que les politiques d’emploi et de formation promeuvent efficacement les aspirations, les besoins et l’autodétermination des membres des premières nations en Australie. Grâce à Workforce Australia, des services d’emploi sont dispensés à ces populations dans toutes les régions non éloignées du pays.
La consultation des premières nations et la collaboration avec elles sont renforcées par la National Indigenous Employment and Training Alliance (NIETA), un groupe d’organisations des premières nations qui assurent des services à l’emploi et des services de formation dans tout le pays. Le nouveau Indigenous Skills and Employment Program (ISEP) est un programme pour l’emploi propre aux premières nations pour assurer le lien entre leurs membres et l’emploi, les possibilités de promotion, les nouvelles activités de formation et de préparation au travail. Des projets sont élaborés avec la communauté locale avant qu’ils soient mis en œuvre pour prendre en compte ses atouts, ses intérêts et ses besoins. Un nouveau programme pour l’emploi et le développement économique en région éloignée sera mis en chantier dans le courant de l’année. Élaboré de concert avec des membres des premières nations, il doit aider les membres des communautés éloignées à se rapprocher de l’emploi en finançant des emplois dignes de ce nom, assortis de salaires normaux et de conditions décentes.
Enfin, nous prenons note des réflexions de la commission d’experts à propos de la consultation des partenaires sociaux par le gouvernement australien sur l’élaboration de la politique de l’emploi. Le gouvernement poursuit son authentique engagement auprès d’un large éventail de parties prenantes et de partenaires sociaux sur les questions d’emploi et de relations au travail et les politiques afférentes. Les conclusions du Sommet sur l’emploi et les compétences de 2022 ont souligné la valeur de la collaboration tripartite à l’échelon national. Les forums qui se tiennent régulièrement au niveau des secteurs et de l’industrie permettent aussi de consulter les partenaires sociaux.
L’élaboration, il y a peu, du nouveau service volontaire préalable à l’emploi destiné aux parents, la mise en forme de l’initiative WorkFoundations et la préparation du nouveau programme d’emploi pour faciliter la transition de la prison au travail des membres des premières nations illustrent notre détermination à faire en sorte que les points de vue des partenaires sociaux soient pris en compte dans la formulation de la politique de l’emploi en Australie.
Pour conclure, l’Australie confirme qu’elle juge être en conformité avec les obligations qui découlent de la convention. Nous voulons croire que la conjugaison des programmes du service à l’emploi avec la législation du travail et les politiques que nous avons décrites aujourd’hui et élaborées en concertation avec les partenaires sociaux et la société civile illustrent un respect scrupuleux des articles de la convention et de ses objectifs. Nous nous réjouissons d’entendre les points de vue qui s’exprimeront pendant la discussion ainsi que les conclusions de la commission.
Membres employeurs – Nous remercions le gouvernement australien pour les informations orales et écrites qu’il a fournies sur ce cas et dont nous avons pris bonne note. Les employeurs ont souligné combien il est important que les États se conforment à cette convention, qu’il est convenu d’appeler de gouvernance ou prioritaire. Les employeurs sont convaincus que son respect est essentiel si l’on veut offrir des opportunités dignes de ce nom aux travailleurs comme aux entreprises et aussi assurer l’efficacité la plus large possible des dix conventions fondamentales de l’OIT.
L’Australie a ratifié la convention en 1969. C’est la première fois que la commission est saisie de ce cas qui a pourtant donné lieu à 15 observations, mais je ne vais pas passer mon temps à passer chaque année en revue. En outre, 11 demandes directes ont aussi été formulées sur ce cas mais, une fois encore, je ne vais pas consacrer du temps à l’examen de chaque année. Un fait tout aussi important est aussi que ce cas s’inscrit dans le contexte plus vaste des changements en profondeur apportés au schéma législatif régissant le travail et l’emploi dont le gouvernement australien a pris note dans ses observations. La lecture du texte de la convention étudiée est souvent édifiante. Son article 1 prescrit que, je cite, «tout Membre formulera et appliquera, comme un objectif essentiel, une politique active visant à promouvoir le plein emploi, productif et librement choisi» et que cette politique «devra tendre à garantir a) qu’il y aura du travail pour toutes les personnes disponibles et en quête de travail, b) que ce travail sera aussi productif que possible, c) qu’il y aura libre choix de l’emploi et que chaque travailleur aura toutes possibilités d’acquérir les qualifications nécessaires pour occuper un emploi qui lui convienne et d’utiliser, dans cet emploi, ses qualifications ainsi que ses dons».
Le texte et la portée de la convention sont fondamentaux en cas d’analyse de ce cas sur le fond. Ils indiquent que nous devons, dans ce cas, nous poser la question de savoir si et dans quelle mesure certains Australiens sont ou étaient «disponibles et en quête de travail»?
Ensuite, ce qu’on entend par le fait que ce travail doit être «aussi productif que possible», qui doit porter ce jugement de valeur, si ce qu’on appelle le travail «atypique» ou «occasionnel» peut légitimement être taxé d’insuffisamment «improductif» pour enfreindre la convention?
Troisièmement, si oui ou non le travail «occasionnel» ou «atypique» reflète effectivement le libre choix du travailleur d’opter pour un emploi «qui lui convienne»?
Et, quatrièmement, il faut savoir si l’Australie s’est réellement efforcée de remplir ses obligations au titre de la convention, en particulier sous l’influence en constante mutation de nouvelles lois et initiatives génératrices de changement.
Il s’agit là de questions complexes et subjectives qui requièrent et méritent une diversité d’approches pour trouver une issue qui fasse sens.
Intéressons-nous maintenant à ces questions. La commission d’experts a identifié les éléments suivants que je vais examiner à tour de rôle.
Premièrement, le Conseil australien des syndicats (ACTU) a fait remarquer que le cadre légal en vigueur en Australie encourage l’utilisation de modalités de travail atypiques. Bien que l’ACTU constate aussi à juste titre que ces formes d’emploi peuvent avoir des finalité légitimes, il affirme néanmoins que les employeurs utilisent ces structures «pour éviter les responsabilités associées à l’actuelle relation d’emploi permanente»; je cite les observations de l’ACTU.
Une fois encore, et il y a plus à dire ici, les employeurs jugent que les décisions des personnes en faveur d’un emploi en mode dit «occasionnel» méritent bien davantage de considération. Il existe bon nombre de motivations légitimes et appropriées à opter pour cette formule et qui ne sont pas des sujets de préoccupation au regard de la convention.
En outre, nous notons que le gouvernement a indiqué qu’avec sa loi Closing Loopholes Act de 2024, il entend donner aux termes «salarié» et «employeur» une interprétation tenant compte des réalités pratiques d’une relation de travail, et définir l’expression «salarié occasionnel» en donnant la priorité aux réalités pratiques plutôt qu’au jargon contractuel.
Ensuite, l’ACTU prétend que le programme Youth Jobs PaTH n’équipe par les participants de qualifications pertinentes tout en, par la même occasion, les excluant de la protection de la législation sur la santé et la sécurité (SST).
La commission d’experts a, dans ses commentaires, fait œuvre utile en dressant le tableau plus que complexe de l’emploi des jeunes en Australie, notamment au moyen d’autres programmes ciblant directement l’aide aux jeunes Australiens. D’une manière plus générale, et je pense que cela est à souligner, le problème du chômage des jeunes n’est pas propre à l’Australie et il reste un problème complexe dans beaucoup d’autres pays.
Qui plus est, le gouvernement a signalé à la commission que le programme Youth Jobs PaTH pour les stagiaires a été supprimé en septembre 2022 parce que, suivant le gouvernement lui-même, les dispositifs de ce programme «ne répondaient pas aux attentes du gouvernement pour une rémunération juste et équitable des stagiaires». Il semble aussi, d’après le mémoire du gouvernement et ses commentaires d’aujourd’hui, que d’autres programmes pour l’emploi des jeunes aient été mis en chantier après consultation des partenaires sociaux, comme il se devait.
Ensuite, l’ACTU affirme que les femmes sont surreprésentées dans les emplois précaires et mal rémunérés. Nous notons avec intérêt à ce propos que le gouvernement australien a publié en mars 2024 Working for Women: A Strategy for Gender Equality, qui décrit quelques mesures budgétaires conçues pour faciliter l’égalité et la sécurité économiques des femmes, ainsi que des mesures législatives pertinentes, et en particulier la loi Paid Family and Domestic Violence Leave Act.
Nous notons aussi la description, dans la communication écrite du gouvernement, des nouveaux groupes d’experts de sa Fair Work Commission chargés des questions d’équité salariale et de celles liées aux nouveaux compromis syndicaux dans le secteur des soins et services de proximité, ainsi que d’autres efforts entrepris pour mieux garantir l’équité salariale entre hommes et femmes, comme les modifications apportées à la loi Workplace Gender Equality Act qui ont permis à la Workplace Gender Equality Agency de rendre publics les écarts salariaux entre femmes et hommes dans les entreprises employant 100 personnes ou plus.
Nous nous félicitons de ces évolutions en notre qualité d’employeurs mais, quoi qu’il en soit, nous prions le gouvernement de continuer à fournir des informations sur la politique et les mesures techniques visant à la fois à relever la qualité de l’emploi et augmenter la quantité de travail pour les femmes à l’échelon national.
S’agissant des membres des premières nations, l’ACTU a aussi critiqué les Programmes de développement communautaire (CDP) qui n’offriraient que des emplois de moindre qualité.
Pour sa part, tant maintenant que dans son mémoire, le gouvernement fait part de son intention de remplacer les CDP par «de véritables emplois, des salaires adéquats et des conditions décentes, conçus en partenariat avec des membres des premières nations» et de lancer, plus tard dans l’année, un nouveau programme sur les emplois en région éloignée et le développement économique (RJED) ainsi que le programme pour les compétences et l’emploi des autochtones (ISEP).
Le gouvernement s’est également engagé à investir 76,2 millions de dollars australiens en cinq ans pour améliorer la transition de la prison au travail pour les membres des premières nations.
Une fois encore, nous nous félicitons de ces évolutions mais, quoi qu’il en soit, nous prions l’Australie de fournir de plus amples détails sur ces questions.
Enfin, l’ACTU affirme que le gouvernement ne l’a pas consulté sur la question des politiques de l’emploi. Une fois encore, nous notons les efforts substantiels consentis par le gouvernement pour consulter une large palette de parties prenantes, dont un conseil consultatif d’experts composé de représentants d’employeurs, de prestataires et de groupes d’action sociale. Nous prenons note également de la déclaration du gouvernement suivant laquelle il a annoncé, en mars 2024, un Conseil consultatif ministériel pour l’emploi et les compétences qui fonctionnera sur un mode tripartite.
Dans la mesure où la commission, dans ce cas particulier, estime néanmoins que les partenaires sociaux n’ont pas été suffisamment consultés, nous nous rallierions à une recommandation au gouvernement lui demandant de mieux s’assurer que ce type de consultation ait bien lieu. Nous sommes impatients de connaître les avis de nos groupes sur le cas présent.
Membres travailleurs – C’est la première fois que nous discutons de ce cas à propos de l’application de la convention par l’Australie. Dans les observations de la commission d’experts, le gouvernement est prié de fournir des informations sur les points suivants:
  • sur les tendances de l’emploi et les mesures actives du marché du travail, l’utilisation de modalités de travail atypiques sans aucune voie d’accès à des emplois de meilleure qualité;
  • sur l’emploi des jeunes, l’exclusion des jeunes participant aux programmes d’emploi pour les jeunes de la protection de la législation sur la SST, l’échec du programme Youth Jobs PaTH à équiper les participants de qualifications significatives, et le potentiel de destruction d’emplois rémunérés;
  • sur l’emploi des femmes, la surreprésentation des femmes dans les emplois précaires et mal rémunérés et l’insuffisance de congés parentaux convenablement rémunérés et de services de garde d’enfants abordables qui forcent les femmes à prendre des emplois à temps partiel;
  • sur les peuples autochtones, le CDP et son offre d’emplois de mauvaise qualité aux participants qualifiés d’autochtones. Les bénéficiaires du CDP ne sont pas classifiés en tant que travailleurs, ils perçoivent des salaires bien inférieurs au salaire minimum et ne bénéficient pas des protections de la législation sur la SST, des congés annuels et des congés de maladie;
  • le fait que le gouvernement n’ait pas consulté l’ACTU au sujet des politiques de l’emploi.
Nous remercions le gouvernement d’avoir fourni, après la publication de la liste longue, un complément d’information montrant les progrès qui ont été accomplis pour traiter les questions soulevées par l’ACTU en 2021, dans la ligne de la convention.
Nous notons que le gouvernement a déclaré avoir publié, le 25 septembre 2023, son livre blanc White Paper on Jobs and Opportunities qui prend en compte les contributions reçues de plus de 400 parties intéressées. Il tire également parti des conclusions du Sommet sur l’emploi et les compétences de septembre 2022, lequel avait réuni des syndicats, des employeurs, des représentants de la société civile et des pouvoirs publics afin de renforcer le tripartisme et un dialogue social constructif.
Suivant le gouvernement, ce livre blanc arrête cinq objectifs ambitieux pour donner corps à la conception du gouvernement australien:
  • assurer un plein emploi pérenne et inclusif;
  • promouvoir la sécurité d’emploi et une progression forte et durable des salaires;
  • réamorcer la croissance de la productivité;
  • répondre aux besoins en qualifications et construire notre main-d’œuvre de demain;
  • surmonter les barrières à l’emploi et élargir les opportunités.
Le gouvernement estime avoir procédé à des réformes des politiques de l’emploi et des relations au travail significatives qui lui permettent de s’attaquer à des questions telles que le travail précaire, le chômage et le sous-emploi.
Le service australien de l’emploi, Workforce Australia, est entré en activité en juillet 2022. Il offre à des personnes éloignées du marché du travail, comme les chômeurs de longue durée, un service de traitement renforcé des dossiers assuré par des prestataires de services dans le domaine de l’emploi.
Le livre blanc énonce aussi des principes en vue de la réforme des services de l’emploi, de façon à ce qu’ils fournissent un appui, aux membres des premières nations par exemple, pour leur permettre de satisfaire des objectifs en matière d’emploi et de ménager des pistes en direction du travail décent et sûr.
S’agissant des défis que doivent relever les chômeurs de longue durée, dont l’atrophie des qualifications, la perte de motivation et la marginalisation sur le marché du travail, le gouvernement indique dégager des fonds destinés à une amélioration des services de l’emploi qui leur permettra de mieux accompagner les chômeurs de longue durée et ceux qui vivent des situations personnelles complexes.
Les récentes modifications apportées à la législation sur les relations au travail sont aussi supposées relever les défis posés par le travail précaire. Avec la loi Secure Jobs, Better Pay de 2022, le thème de la sécurité de l’emploi a été ajouté aux objectifs de la loi Fair Work Act de 2009, de même que le système moderne des compromis syndicaux, suivant lequel la juridiction du travail australienne, la Fair Work Commission, doit prendre ces questions en considération dans l’exercice de ses fonctions. La loi Closing Loopholes No. 2 de 2024 est aussi censée apporter les garde-fous nécessaires face au travail instable et précaire. La recommandation (no 198) sur la relation de travail, 2006, de l’OIT donne des pistes utiles à cet effet.
S’agissant de l’emploi des jeunes, le gouvernement dit continuer à les aider à acquérir de l’expérience professionnelle, notamment par des subventions salariales, des stages d’observation professionnelle et du travail volontaire. En 2022, il a renforcé le TtW, un service ciblé sur le soutien aux jeunes défavorisés susceptibles d’échouer dans leur passage de l’école à la vie professionnelle.
Quant au programme Youth Jobs PaTH Internship Programme le gouvernement indique qu’il a été mis en pause en juillet 2022 pour être supprimé en septembre 2022, du fait que ses dispositifs ne répondaient pas aux attentes du gouvernement pour une rémunération juste et équitable des stagiaires. Le National Work Experience Programme (NWEP), comportant des dispositifs comparables, a lui aussi été supprimé.
Le gouvernement a annoncé la constitution d’un «Commonwealth Prac Payment» pour aider les étudiants de l’enseignement supérieur et de l’éducation et formation professionnelles (EFP) qui se destinent à l’enseignement et aux métiers d’infirmier et de sage-femme et réunissent les conditions requises à mener à bien leurs stages; des aides pécuniaires qui, avec d’autres, allégeront les pressions du coût de la vie que subissent de nombreux étudiants lorsqu’ils entament les stages pratiques obligatoires pour l’obtention du diplôme.
Sur la question soulevée à propos des travailleuses, le gouvernement a déclaré qu’en mars de cette année, il a publié sa Strategy for Gender Equality, qui expose sa conception de l’égalité de genre, dans laquelle l’égalité et la sécurité économiques des femmes sont prioritaires. Il a aussi ajouté de nouveaux «attributs protégés» dans la Fair Work Act de 2009, comme l’allaitement, l’identité de genre, l’exposition à la violence familiale ou conjugale et l’intersexuation. En 2023 a été créée la loi Paid Family and Domestic Violence Leave Act de 2022, qui prévoit un congé rémunéré de dix jours en cas de violence familiale ou conjugale. Cette possibilité est offerte à tous les salariés australiens, y compris les travailleurs occasionnels, sachant que les femmes qui subissent de la violence familiale et conjugale occupent plus souvent des emplois occasionnels et précaires. Selon le gouvernement, cette mesure fait suite à la ratification par l’Australie de la convention (no 190) sur la violence et le harcèlement, 2019, de l’OIT.
Il existe en Australie divers mécanismes pouvant donner lieu à des hausses de salaires, notamment des jugements portant sur la valeur du travail, des ordonnances pour l’égalité de rémunération, et l’Annual Wage Review. Le gouvernement a créé au sein de la Fair Work Commission de nouveaux groupes d’experts pour traiter les recours portant sur l’équité de rémunération et les nouveaux compromis syndicaux dans le secteur des soins et des services à la collectivité. L’ajout de l’égalité de genre aux objectifs en matière de salaire minimum et de nouveaux compromis syndicaux de la Fair Work Act de 2009 a exercé une influence considérable sur la hausse des salaires accordée dans l’Annual Wage Review 2022-23. Les travailleurs âgés du secteur des soins ont aussi obtenu des hausses allant jusqu’à 28,5 pour cent grâce à un jugement portant sur la valeur du travail. Un argument ayant emporté la décision d’accorder ces hausses fut celui de la sous-évaluation historique des activités de soins fondée sur des préjugés liés au genre.
Des changements ont aussi été apportés à la loi Workplace Gender Equality Act de 2012, qui ont permis à la Workplace Gender Equality Agency de faire toute la transparence et de susciter des réactions en rendant publics les écarts salariaux entre femmes et hommes dans les entreprises employant 100 personnes ou plus. Cela s’est produit pour la première fois en février 2024.
Sur la question des peuples autochtones, le gouvernement a exprimé sa volonté d’atteindre les objectifs du programme Closing the Gap conçu pour réduire les disparités entre les membres des premières nations et le reste de la population dans des domaines fondamentaux de l’existence. Le livre blanc du gouvernement renferme des mesures visant à faire en sorte que les services soient conçus et dispensés d’une manière inclusive et respectueuse de la culture qui réponde aux besoins des premières nations et stimule la participation d’organisations dépendant de la communauté de personnes aborigènes et insulaires du détroit de Torres et d’organisations communautaires à l’offre de services de l’emploi.
Nous prions instamment le gouvernement de remplacer, comme il l’a dit, le CDP par de vrais emplois avec des salaires adéquats et des conditions décentes, conçus en partenariat avec des membres des premières nations.
Enfin, nous notons que le gouvernement s’est engagé à continuer de consulter sérieusement les partenaires sociaux et les associer à l’élaboration et la mise en application des politiques de l’emploi.
La convention est supposée stimuler la croissance économique et le développement, élever les niveaux de vie, répondre aux besoins de main-d’œuvre et vaincre le chômage et le sous-emploi en obligeant chaque État Membre à proclamer et poursuivre, en tant qu’objectif majeur, une politique active conçue pour promouvoir le plein emploi productif et librement choisi.
Pour l’application de la convention, il faut que les représentants des personnes affectées par les mesures à prendre, en particulier les représentants des employeurs et des travailleurs, soient consultées sur les politiques de l’emploi pour que leur expérience et leurs points de vue soient parfaitement pris en compte, pour obtenir leur entière coopération au stade de l’élaboration ainsi que leur soutien à ces politiques. Nous apprécions les mesures prises en ce sens par le gouvernement et nous louons ses efforts.
Membre employeuse, Australie – Les membres employeurs estiment que l’Australie respecte la convention et je suis surprise qu’elle figure parmi les cas soumis à l’examen de la commission d’experts, considérant que notre point de vue sur la question est partagé par les travailleurs australiens et, bien entendu, par le gouvernement australien.
Pourtant, un point nous oppose à nos amis travailleurs, c’est notre conviction que l’Australie s’est toujours conformée à la convention. Nous ne partageons pas les points de vue exprimés par l’ACTU en 2021. Ma surprise devant le fait que le cas de l’Australie soit examiné aujourd’hui ne vient pas seulement des idées que nous partageons à propos de la conformité. Il suffit que la commission voie les tendances récentes de l’emploi et les mesures du marché du travail en Australie. Le chômage se maintient, dans mon pays, aux alentours de 4 pour cent, les offres d’emplois restent nombreuses, pratiquement le double de leurs niveaux d’avant la COVID-19, et les employeurs ont du mal à trouver des gens suffisamment qualifiés. S’agissant des tendances, nous voyons aussi une forte progression de l’emploi à plein temps.
Face aux pénuries de main-d’œuvre et de qualifications, les employeurs réagissent en fidélisant autant que possible leurs travailleurs et en proposant davantage d’emploi à plein temps à ceux ayant les bonnes qualifications. Les employeurs apprécient les mesures qu’ont mises en œuvre les gouvernements qui se sont succédé pour stimuler la participation au monde du travail des femmes, des jeunes demandeurs d’emploi, des chômeurs de longue durée, des habitants des communautés régionales, des personnes handicapées et des membres des premières nations. Ces politiques contribuent à promouvoir le plein emploi productif et librement choisi, comme le prescrit l’article 1 de la convention.
Je remercie le gouvernement australien pour les informations qu’il a fournies à la commission à propos des récentes dispositions qu’il a prises en application des principes de la convention. Nous sommes particulièrement encouragés par la création de Jobs and Skills Australia pour rendre des avis indépendants sur les besoins actuels, émergents et futurs en matière de main-d’œuvre, de compétences et de formation. Par son fonctionnement sur un mode de partenariat tripartite, mon organisation, la Chambre australienne de commerce et d’industrie (ACCI) et l’ACTU siègent en bonne place dans le Conseil consultatif ministériel de Jobs and Skills Australia. Cet organisme est la preuve que le tripartisme se porte bien en Australie, comme le recommande l’article 3 de la convention; et ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres.
C’est par des instances de ce genre que nous continuons à militer pour un meilleur soutien aux chômeurs de longue durée et aux jeunes demandeurs d’emploi, en particulier par un investissement dans les stages d’apprentissage et d’autres programmes de formation.
Bien que, d’une manière générale, les employeurs australiens appuient les efforts du gouvernement pour stimuler la participation au marché du travail, ils sont particulièrement préoccupés par l’impact des récents changements dans le domaine des relations au travail. Ces changements touchant à l’emploi occasionnel, à l’embauche de main-d’œuvre et au recours à la sous-traitance compliquent la tâche des entreprises pour se procurer la main-d’œuvre dont elles ont besoin.
Nous invitons le gouvernement à prendre acte de l’article 1 de la convention qui mentionne le libre choix de l’emploi et à prendre conscience que beaucoup de travailleurs souhaitent une diversité de modalités de travail pour la souplesse qu’elles offrent. En fait, la flexibilité est essentielle si l’on veut stimuler la participation des catégories de travailleurs que j’ai déjà évoquées, parmi lesquelles les femmes et les jeunes demandeurs d’emploi en particulier.
Membre travailleuse, Australie – Je vous remercie pour l’occasion qui m’est donnée d’intervenir au nom de l’ACTU, la seule organisation syndicale faîtière d’Australie, qui représente plus de 1,7 million de travailleurs. En 2021, nous avions remis à la commission d’experts un mémoire dans lequel nous soulignions nos préoccupations devant le fait que le gouvernement ne remplissait pas ses obligations quant à la poursuite d’une politique active de promotion du plein emploi productif et librement choisi en concertation avec les partenaires sociaux. Nous insistions sur la prévalence du travail précaire, du sous-emploi et du chômage et sur l’absence de politiques actives du marché du travail pour remédier à ces problèmes, raison principale pour laquelle l’Australie ne remplissait pas ses obligations au titre de la convention.
Or, depuis notre mémoire à la commission d’experts, le précédent gouvernement de coalition a perdu les élections et le gouvernement d’Anthony Albanese, du Parti travailliste, est entré en fonction en mai 2022. Ce nouveau gouvernement a entrepris une série de grandes réformes en concertation avec les partenaires sociaux, qui ont permis de combler les failles dont souffrait le système australien des relations professionnelles, et qui, selon nous, vont dans le sens de la convention.
Des emplois sûrs sont essentiels à la réalisation du travail décent; les travailleurs doivent avoir un revenu et des horaires de travail sûrs et prévisibles pour pouvoir planifier et jouir d’une bonne qualité de vie et il faut éliminer les points faibles qui créent les conditions du travail forcé et génèrent la pente savonneuse qui fait du travail une marchandise, contrairement à ce que proclame la Constitution de l’OIT. La crise du coût de la vie nous impose avec encore plus d’urgence de lutter contre la montée du travail précaire; les travailleurs ont besoin d’emplois fiables pour avoir des revenus fiables et empêcher l’émergence d’une société très inégale qui menace la cohésion et l’harmonie sociales.
Le travail devient toujours plus précaire. On voit apparaître de nouvelles modalités de travail dans lesquelles des millions de travailleurs sont privés des protections qu’est supposée leur apporter la Fair Work Act, la principale loi régissant les relations du travail en Australie. Nos lois n’ont pas évolué au même rythme que la nature du travail et les employeurs ont de plus en plus restructuré, réorganisé ou utilisé des montages techniques pour se soustraire aux responsabilités inhérentes à une relation d’emploi permanente, et ont ainsi rejeté les coûts et les risques sur les épaules des travailleurs.
La forme la plus répandue de travail précaire en Australie est ce qu’on appelle «l’emploi occasionnel», par lequel le travailleur engagé à titre occasionnel est supposé être quelqu’un qui effectue des horaires irréguliers ou imprévisibles sans aucun engagement quant au travail futur. Il n’a pas de congés payés, a une sécurité d’emploi limitée et, en retour, il est supposé percevoir un supplément de 25 pour cent habituellement sur son salaire de base et le droit, en partie, de décliner les demandes d’intervention de son employeur. Mais, même avec ce supplément de 25 pour cent, les travailleurs permanents gagnent toujours 11 pour cent de plus que les travailleurs occasionnels.
En Australie, plus de 2,7 millions de travailleurs ont l’une ou l’autre forme de travail occasionnel, soit un peu moins d’un salarié sur quatre. Le travail occasionnel se concentre principalement dans les secteurs à bas salaires, où les femmes sont très présentes, comme dans les soins et l’accompagnement. La plupart des travailleurs occasionnels sont des femmes et 40 pour cent des travailleurs occasionnels sont âgés de 15 à 24 ans.
Et pourtant, le travail occasionnel n’a rien d’occasionnel puisque la majorité des salariés occasionnels travaillent chaque semaine et occupent leur emploi depuis plus d’un an. L’utilisation continue de l’emploi occasionnel, alors que le travail est régulier, est une des causes majeures du recul de l’emploi garanti en Australie. Le gouvernement précédent a ménagé une faille qui a permis aux employeurs de qualifier n’importe quel travailleur d’occasionnel, même s’il travaille de manière continue et avec des horaires réguliers.
Néanmoins, le gouvernement actuel a entrepris récemment une série de réformes pour répondre à la crise du travail précaire. Ces changements consistent à:
  • ajouter la «sécurité d’emploi» en tant qu’objectif central de la Fair Work Act, ce qui veut dire que la juridiction du travail australienne, la Fair Work Commission, doit prendre l’objectif de la sécurité d’emploi en considération dans l’exercice de ses fonctions;
  • limiter le recours aux contrats à durée déterminée à deux ans ou deux contrats consécutifs (la formule la plus courte l’emportant);
  • donner une définition légale du «salarié occasionnel» qui tienne compte de la réalité de la relation d’emploi et ménage une possibilité pour le travailleur contractuel d’accéder à un statut permanent;
  • faire que la rémunération des travailleurs fournis par des sous-traitants soit identique à celle des travailleurs en relation d’emploi directe qui effectuent le même travail;
  • faire en sorte que les travailleurs «assimilés aux salariés» des plateformes de travail numérique soient couverts par des normes minimales et leur permettre de contester les «désactivations abusives».
Le gouvernement a récemment entrepris plusieurs autres réformes qui vont dans le sens de la convention, notamment des mesures favorisant le taux d’activité des femmes, telles que:
  • ajouter «l’égalité de genre» en tant qu’objectif central de la Fair Work Act;
  • renforcer le droit de demander des modalités de travail flexible et donner à la Fair Work Commission des prérogatives supplémentaires pour arbitrer les recours en la matière, permettant ainsi aux femmes et aux parents de mieux concilier le travail et la vie de famille et d’améliorer leur taux d’activité;
  • s’attaquer au problème de la sécurité des femmes au travail en ajoutant une interdiction du harcèlement sexuel dans la Fair Work Act et en renforçant les protections contre la discrimination;
  • des mesures pour combler l’écart de rémunération entre hommes et femmes, dont:
    • appliquer la négociation multi-employeurs dans les secteurs où les femmes sont majoritaires, comme les soins aux seniors et la garde d’enfants;
    • augmenter les salaires du personnel de soins âgé pour compenser une sous-évaluation historique de leur travail;
    • reprendre le congé parental rémunéré dans le calcul des pensions; et
    • interdire les clauses d’opacité salariale dans les contrats d’emploi qui dissimulent les discriminations salariales à l’encontre des femmes et donner aux travailleurs le droit de divulguer leur rémunération.
Le gouvernement a aussi pris des mesures pour remédier à deux grands problèmes que nous avons évoqués dans nos commentaires à la commission d’experts à propos de programmes pour l’emploi abusifs:
  • Il a aboli le programme Youth Jobs PaTH pour les stagiaires qui exploitait les jeunes travailleurs et détruisait des emplois rémunérés.
  • Il s’est engagé à remplacer le programme abusif du CDP, qui ciblait essentiellement les personnes aborigènes et insulaires des régions reculées du détroit de Torres, par un programme élaboré en concertation avec les peuples des premières nations.
Enfin, il faut noter les initiatives prises par le gouvernement australien, conformément à l’article 3 de la convention qui requiert des États Membres qu’ils consultent les représentants des employeurs et des travailleurs au sujet des politiques de l’emploi. Il a lancé un vaste processus de consultation en vue de l’élaboration de son Livre blanc sur l’emploi qui arrête une stratégie d’ensemble pour l’emploi s’inspirant des conclusions du Sommet sur l’emploi et les compétences de 2022, qui avait réuni les partenaires sociaux et d’autres parties prenantes pour discuter de la politique de l’emploi. Une réforme essentielle dans ce domaine a été la création de l’instance tripartite Jobs and Skills Australia chargée de rendre des avis sur la population active, les besoins de compétences et de formation, avec un Conseil consultatif ministériel dans lequel les partenaires sociaux sont représentés. Nous saluons cette démarche inclusive et consultative de la part du gouvernement australien dans ce domaine.
Toutes ces mesures vont renforcer les protections des travailleurs et promouvoir la sécurité d’emploi, mais elles mettront du temps à produire tous leurs effets. Bien que nous notions les progrès énormes accomplis par ce gouvernement, beaucoup reste à faire avant d’atteindre l’objectif du plein emploi productif et librement choisi pour tous, et notamment:
  • d’autres actions pour combler totalement l’écart de rémunération entre les travailleurs aborigènes et insulaires du détroit de Torres et les travailleurs non autochtones, et améliorer la sécurité d’emploi et les taux d’emploi des travailleurs autochtones;
  • allonger encore et améliorer le congé parental rémunéré, avec de nouvelles mesures pour combler l’écart de rémunération entre hommes et femmes et éliminer les barrières à la participation des femmes au marché du travail;
  • abolir les salaires des jeunes et les stages non rémunérés;
  • augmenter les cotisations à la sécurité sociale pour faire en sorte que les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires de l’aide sociale puissent faire face à la hausse du coût de la vie et vivre dignement.
Membre travailleur, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord – Malgré l’énorme distance géographique qui nous sépare, les mondes du travail britannique et australien présentent beaucoup de similitudes. La commission d’experts a relevé des éléments des observations formulées par l’ACTU en 2021 que les travailleurs britanniques connaissent bien: les problèmes de travail précaire, d’inégalité, de chômage des jeunes et l’absence de consultation des partenaires sociaux digne de ce nom sont autant de questions que mon organisation, le Trade Union Congress (TUC) a souvent évoquées. C’est ce qui explique l’intérêt que nous portons à ce cas.
Nous comprenons les préoccupations de l’ACTU pour lequel, en 2021, l’insécurité est un problème croissant, qui a pour corollaires les bas salaires, le sous-emploi et l’absence d’accès aux droits réservés aux travailleurs ayant des emplois plus stables. Le travail précaire concerne 24 pour cent des travailleurs australiens. Par ailleurs, le chômage des jeunes est à un niveau sans précédent depuis 30 ans, ce qui laisse penser que la précarisation du travail a un effet délétère pour les candidats travailleurs qui tentent pour la première fois d’accéder au marché du travail. L’accès à l’éventail complet des droits est réduit pour de nombreuses femmes dont seules 43 pour cent ont un emploi à plein temps permanent, assorti de prestations, comme le congé de maladie rémunéré, que beaucoup de travailleurs du groupe des pays industriels à économie de marché (IMEC) pourraient considérer comme acquises.
Notre propre expérience du travail précaire montre que la précarisation – et dans notre cas particulier les contrats zéro-heure par lesquels les travailleurs risquent de perdre des droits et protections au travail essentiels, n’ont plus de sécurité de revenu et sont souvent moins bien rémunérés – affecte souvent de manière disproportionnée les femmes et les groupes minoritaires, et surtout les femmes des groupes minoritaires. Il est donc réconfortant de voir la gamme d’initiatives mises en œuvre par le gouvernement australien depuis 2022 afin d’éliminer les barrières au temps plein, au travail permanent pour les femmes, tout comme le droit de réclamer un horaire flexible, de meilleures protections contre le harcèlement sexuel, et l’amélioration de la transparence salariale. Le TUC est un partisan convaincu de la transparence salariale, avec la divulgation des écarts de rémunération, en raison non seulement du genre mais aussi de la race et du handicap, en tant qu’élément moteur de l’équité salariale.
Tout comme l’Australie en 2021, le Royaume-Uni connaît un taux de chômage persistant et élevé chez les jeunes d’environ 15 pour cent. C’est pourquoi nous suivrons avec intérêt les récentes réformes du gouvernement australien pour voir si elles continuent à faire baisser les taux en Australie où ils sont tombés de 13 pour cent à l’époque du rapport de l’ACTU à moins de 10 pour cent actuellement. Les jeunes travailleurs britanniques sont eux aussi bien plus exposés que d’autres aux contrats zéro-heure, ce qui veut dire que les restrictions imposées à la précarisation en Australie seraient également bénéfiques chez nous.
Comme toujours, la présence d’organisations syndicales a pour effet d’atténuer les inégalités et l’exploitation; c’est pourquoi nous nous réjouissons de voir le gouvernement australien leur accorder un plus libre accès aux lieux de travail où le personnel n’est pas syndiqué et le droit de représenter les intérêts d’adhérents potentiels, permettant ainsi une augmentation considérable du nombre des travailleurs pouvant bénéficier de l’amélioration des conditions qu’apporte toujours la présence syndicale.
L’article 3 de la convention s’énonce en ces termes: «Dans l’application de la présente convention, les représentants des milieux intéressés par les mesures à prendre, et en particulier les représentants des employeurs et des travailleurs, devront être consultés au sujet des politiques de l’emploi, afin qu’il soit pleinement tenu compte de leur expérience et de leur opinion, qu’ils collaborent entièrement à l’élaboration de ces politiques et qu’ils aident à recueillir des appuis en faveur de ces dernières».
Il est donc réconfortant de voir des initiatives telles que Jobs and Skills Australia, qui sont à l’image de la convention, puisque celle-ci adopte, suivant les propos mêmes du gouvernement, «une démarche tripartite, avec les administrations des États et des territoires, l’industrie, les employeurs, les syndicats et les prestataires de formation, promouvant un système de formation qui répond aux besoins des salariés, des employeurs et de l’économie».
Des mécanismes de consultation tripartite structurée, pouvant concrétiser le partenariat social et parfaitement capables d’impacter positivement les conditions et d’assurer le travail décent, sont toujours une bonne nouvelle.
Nous vivons une crise de l’insécurité aux antipodes et dans de nombreux endroits ailleurs. En l’absence des valeurs inscrites dans la convention, comme l’objectif de «conditions équitables et satisfaisantes de travail» figurant dans le préambule, le monde du travail peut continuer à se fragmenter et s’avérer insatisfaisant pour les classes laborieuses. Les principes du dialogue social (soutenus, bien entendu, par la liberté syndicale et le droit de négociation collective) peuvent, par le biais d’une consultation tripartite structurée et d’accords sectoriels, entamer un processus pour contrer et inverser cette tendance. Les efforts visant à supprimer les disparités de rémunération fondées sur le genre, la race et le handicap et à égaliser les droits et les conditions des travailleurs ayant différents types de contrats auront pour effet d’araser les inégalités. S’attaquer au chômage des jeunes et à l’insécurité par des efforts sérieux pour stimuler les compétences et créer des emplois décents, plutôt que par des programmes par lesquels on fait travailler les jeunes pour rien, serait bienvenu dans les deux hémisphères.
Les travailleurs du Royaume-Uni continueront à observer l’Australie avec intérêt, et pas qu’un peu d’espoir pour l’avenir.
Membre travailleuse, Canada – Les travailleurs canadiens accueillent avec satisfaction les informations actualisées du gouvernement australien à propos des mesures qu’il a prises récemment pour promouvoir le plein emploi, lutter contre le travail précaire, traiter la question de l’emploi des jeunes, des femmes et des autochtones après avoir consulté les partenaires sociaux sur la politique de l’emploi.
La convention exige des États Membres qu’ils formulent et appliquent une politique active de promotion du plein emploi, productif et librement choisi dans lequel chaque travailleur aura toutes possibilités de participer à la population active, indépendamment de son sexe.
Les États Membres doivent veiller à ce que la politique de l’emploi comporte des mesures assurant la participation des femmes à la vie active ainsi que l’égalité économique. Il n’est un secret pour personne qu’en général, les femmes qui travaillent aujourd’hui gagnent moins que les hommes, ont une sécurité d’emploi moindre et partent à la retraite avec une pension inférieure. Ce sont plus souvent elles qui s’occupent des autres à titre gratuit et qui sacrifient leur carrière pour pouvoir concilier travail et vie de famille. Elles sont aussi plus exposées au harcèlement sexuel, aux agressions et à la violence, et sont moins bien traitées en raison de leur genre.
Nous prenons note des mesures positives que le gouvernement a adoptées pour s’attaquer à l’inégalité économique des femmes. Je voudrais souligner en particulier celles qu’il a prises contre la violence et le harcèlement fondés sur le genre dans le monde du travail, qui peuvent être une barrière insurmontable à une participation à la vie active. Il faudrait donc que les gouvernements envisagent des mesures dirigées contre la violence et le harcèlement fondés sur le sexe pour remplir les obligations découlant de la convention. Nous pouvons constater ici le rapport avec la convention no 190 que l’Australie a ratifiée en 2023.
Les mesures adoptées par l’Australie, dont les réformes de la Sex Discrimination Act en 2022, impliquent que les employeurs doivent maintenant prendre des mesures raisonnables et proportionnées pour éliminer la discrimination sexuelle, le harcèlement sexuel et le harcèlement fondé sur le sexe, les environnements hostiles et la victimisation au travail.
La loi Paid Family and Domestic Violence Leave Act, qui est entrée en vigueur en 2023, prévoit pour tous les travailleurs le droit à un congé rémunéré de dix jours en cas de violence familiale ou conjugale et des protections contre la discrimination; elle renforce les protections contre le harcèlement sexuel sur le lieu de travail et fournit aux travailleurs une nouvelle voie de recours contre le harcèlement sexuel avec la Fair Work Commission.
Les travailleurs canadiens, dont le pays a aussi ratifié la convention no 190 l’an dernier, saluent ces initiatives, car nous célébrons des mesures similaires durement acquises pour améliorer la politique de l’emploi et les protections des femmes sur le lieu de travail, dont le congé rémunéré pour violence familiale.
Actuellement, nous demandons avec insistance au gouvernement de remédier aux failles dans la protection contre le harcèlement et la violence des tiers, un problème croissant pour les femmes et les travailleurs non genrés au Canada. Les journalistes, les travailleuses et travailleurs de l’hôtellerie, de la restauration et du commerce de détail, les infirmières et infirmiers et autres personnels de santé, enseignants, personnels éducatifs, les agents des transports publics et bien d’autres subissent chaque jour la violence des tiers au travail.
Nous prions instamment les deux gouvernements d’entamer une consultation robuste, avec les partenaires sociaux, afin d’identifier et de combler les failles des législations et réglementations en vigueur.
Membre travailleur, Finlande – Je prends la parole au nom des syndicats nordiques. Dans la poursuite de ses objectifs, depuis plus d’un siècle, l’OIT prône, adopte et contrôle des normes internationales du travail par le biais d’un processus tripartite. Nous prenons note des exemples de bonnes pratiques donnés par l’Australie, consistant en une démarche et une consultation tripartites avec les partenaires sociaux, depuis 2022, dans l’élaboration et la mise en application des politiques de l’emploi.
Le principe du tripartisme est le principe fondateur de cette organisation. Pourtant, en l’absence d’un authentique tripartisme en droit comme dans la pratique, ce terme n’a pas beaucoup de sens. Le concept doit lui aussi avoir un contenu substantiel, effectif, et même pouvoir être suivi d’actions en justice. Le fait d’exclure les organisations de travailleurs, c’est-à-dire de rejeter nos points de vue et de ne pas prendre l’obligation de justice sociale en considération dans l’élaboration des politiques économiques et de l’emploi ne va pas seulement à l’encontre de la convention, il est contraire aux valeurs de l’OIT.
Comme il a été dit à diverses occasions sous l’égide du mécanisme de contrôle de l’OIT, les consultations tripartites devraient, une fois adoptées, couvrir non seulement les questions relatives à la législation du travail au sens strict du terme, mais plutôt englober les questions générales de politique publique sur les questions sociales, de travail et économiques.
Se voulant le reflet de ces principes, et de la dimension tripartite de l’organisation elle-même, la reconnaissance effective et la promotion du tripartisme est évidente dans toute l’action de l’organisation, y compris dans les conventions. Il ne fait aucun doute que cela s’applique également à la convention. En vertu de son article 3, les États Membres sont priés de consulter les représentants des employeurs et des travailleurs concernant les politiques de l’emploi.
Le principe du tripartisme est fondamental et il incombe aux États Membres de permettre et assurer sa concrétisation dans les faits. Le véritable tripartisme exige absolument une consultation préalable à l’adoption des politiques correspondantes. Dans l’état actuel des choses, on pourrait considérer qu’au vu de la situation, l’Australie s’oriente dans la bonne direction.
Nous prenons note des exemples de bonnes pratiques donnés par l’Australie dans les informations qu’elle a fournies à la commission et qui consistent en une démarche et une consultation tripartites avec les partenaires sociaux, depuis 2022, dans l’élaboration et la mise en application des politiques de l’emploi. C’est par exemple le cas du dialogue sur la politique de l’emploi qui a eu lieu pendant le Sommet sur l’emploi et les compétences de septembre 2022 et du Livre blanc sur l’emploi de septembre 2023 qui a suivi et qui a arrêté sa politique de l’emploi, dont nous estimons que les objectifs vont dans le sens de la convention, en particulier en ce qu’il tend au plein emploi durable et inclusif.
Nous louons le gouvernement pour avoir consulté les partenaires sociaux pour la formulation et la mise en application de ses politiques de l’emploi et nous invitons les autres gouvernements à suivre cet exemple de bonne pratique.
Les consultations devraient, partout où c’est possible, comme dans les matières visées par la convention, constituer un élément obligatoire de la prise de décision gouvernementale. Ce n’est que rationnel. Des consultations qui démarrent après que la décision soit déjà prise ne peuvent utilement comporter l’un ou l’autre examen des alternatives concevables qui, de par leur essence même, pourraient se définir comme étant de nature tripartite. Hélas, nous constatons encore actuellement, sur la scène mondiale et dans certains pays, des pratiques qu’on pourrait croire disparues depuis longtemps.
Ce n’est que lorsque le tripartisme n’est pas seulement autorisé, mais aussi promu et encouragé qu’il peut réellement s’épanouir et qu’il peut en être fait un usage optimal. Nous nous félicitons de la démarche inclusive et consultative adoptée par le gouvernement australien à cet égard. Permettre, faciliter et encourager un tripartisme authentique donnera des résultats positifs.
Nous invitons le gouvernement à continuer de consulter sérieusement les partenaires sociaux et d’obtenir leur participation à l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de l’emploi.
Membre gouvernementale, Nouvelle-Zélande – Le gouvernement néo-zélandais note l’importante obligation figurant dans la convention qui impose à tout État Membre de formuler et appliquer, comme un objectif essentiel, une politique active visant à promouvoir le plein emploi, productif et librement choisi. La Nouvelle-Zélande a ratifié cette convention en 1964. Elle estime que le gouvernement australien s’est montré sensible aux questions qui ont été soulevées précédemment à propos du travail précaire, du sous-emploi et du chômage. La Nouvelle-Zélande partage les objectifs que l’Australie poursuit à travers la mise en œuvre de Workforce Australia en 2022, avec notamment des dispositifs pour aider les personnes éloignées du marché du travail, ainsi que des modifications de législations dont la loi Secure Jobs, Better Pay de 2022 et la nouvelle loi Closing Loopholes Act de 2024. Nous notons aussi un financement accru dans le budget 2024-25 pour les initiatives Real Jobs, Real Wages et WorkFoundations pour remédier à ces questions. Par ailleurs, la Nouvelle-Zélande approuve le gouvernement australien lorsqu’il veut renforcer et revoir l’ordre des priorités des programmes pour mieux lutter contre le chômage des jeunes. Nous notons sa nouvelle stratégie pour l’égalité de genre intitulée Working for Women et une série de réformes apparentées sur les relations au travail afin d’obtenir l’égalité et la sécurité pour les femmes, notamment par la ratification de la convention no 190. Nous sommes conscients de sa volonté de réduire les disparités entre les membres des premières nations et le reste de la population dans des domaines fondamentaux de l’existence, et des initiatives majeures qu’elle a prises à cet effet. Enfin, nous notons l’éventail des consultations que le gouvernement a eues avec les partenaires sociaux dans la mise en œuvre de ses initiatives en matière d’emploi. Nous avons constaté et apprécié la relation de travail positive que l’Australie a entretenue avec les organisations représentatives des employeurs et des travailleurs à l’OIT, dans l’esprit du tripartisme.
Président – En l’absence d’autres demandes de l’assistance, j’invite maintenant la représentante du gouvernement australien à présenter ses remarques finales.
Représentante gouvernementale – Le gouvernement australien a écouté attentivement les interventions prononcées aujourd’hui et il se félicite de ces commentaires constructifs.
J’ai mis en lumière dans mes propos liminaires l’éventail de mesures que le gouvernement a déjà prises pour traiter certaines des situations dont il a été question précédemment. Il s’agit, en résumé, de la réforme des services de l’emploi, du soutien aux chômeurs de longue durée et aux jeunes, de réformes en profondeur du système de relations au travail afin de renforcer les protections des travailleurs et d’offrir des emplois sûrs et de meilleures rémunérations, et de la mise en œuvre des réformes de comblement de l’écart pour favoriser l’habilitation économique des peuples des premières nations.
J’ai également mentionné le Livre blanc sur l’emploi de 2022, que le gouvernement considère comme une feuille de route pour faire en sorte que les Australiens soient les bénéficiaires des mutations en cours dans l’économie et dans notre société au cours des prochaines décennies. Le libre blanc s’inspire du Sommet sur l’emploi et les compétences de 2022 qui réunissait des représentants des travailleurs et des employeurs, de la société civile et des pouvoirs publics pour discuter des enjeux économiques communs. Il cristallise l’ambition d’un marché du travail dynamique et inclusif qui offre aux Australiens la possibilité d’emplois sûrs et bien rémunérés dans un pays où les travailleurs, les employeurs et les communautés peuvent s’épanouir et s’adapter.
J’ai aussi donné de nombreux exemples de l’attachement du gouvernement au dialogue social et au tripartisme. Nous avons été particulièrement contents d’entendre aujourd’hui nos partenaires sociaux tripartites, l’ACTU et l’ACCI. Une collaboration constructive avec eux nous a aidés à améliorer les réformes que je vous ai décrites et à les rendre plus pérennes. Leurs interventions confirment que l’expérience concrète montre, aux yeux des travailleurs et des employeurs, que le gouvernement est totalement acquis au maintien des principes et des objectifs qui sont à la base de la convention.
S’agissant d’un des points en particulier qu’a soulevés le porte-parole des employeurs, je voudrais préciser la réforme législative qui a porté sur la définition du terme «emploi occasionnel». La définition de l’expression «emploi occasionnel» en tant que telle reste inchangée, il s’agit de l’absence d’un engagement ferme et préalable pour un travail continu et d’une durée indéfinie. Ce qui a changé, c’est l’interprétation de la réalité pratique de la relation, pas uniquement du contrat. Certains travailleurs sont confinés dans l’emploi occasionnel, sans avoir droit à des congés ou des prestations, alors que les conditions dans lesquelles ils travaillent sont semblables à celles des salariés permanents. C’est pourquoi si, au bout de six mois, ou de douze mois pour le salarié d’une petite entreprise, le travailleur pense que ses conditions ne correspondent pas à la définition d’un emploi occasionnel, il peut demander, s’il le souhaite, que son emploi devienne permanent. L’employeur peut néanmoins refuser la demande de conversion de son salarié pour des motifs justes et raisonnables, par exemple si celle-ci nécessite un changement substantiel de l’organisation du travail.
Les amendements offrent le choix aux 32 pour cent de travailleurs occasionnels d’Australie qui ont des modalités de travail régulières, la plupart dans des secteurs à majorité de femmes, comme les soins de santé et l’aide sociale, les services de logement, la restauration et le commerce de détail. Mais je le répète, avec ces aménagements, personne ne sera forcé de passer d’un emploi occasionnel à un emploi permanent.
Nous espérons que les informations communiquées par le gouvernement avant la séance d’aujourd’hui et dans nos propos liminaires lèvent toutes les préoccupations exprimées par la commission lors du cycle de soumission des rapports de 2021 à propos de l’article 22, compte tenu des réformes et politiques de grande ampleur qui ont été mises en chantier depuis lors. Nous nous tenons à la disposition de la commission pour tout complément d’information qu’elle jugerait nécessaire.
Membres travailleurs – Nous remercions le gouvernement et tous ceux qui ont pris la parole. Dans cette époque de crises multiples, dont cette crise économique et climatique mondiale déclenchée en grande part par l’adoption de politiques économiques dont les résultats vont à l’encontre des objectifs de la convention, avec notamment un creusement des inégalités et le durcissement des tensions sociales qui l’accompagne, les efforts consentis par le gouvernement australien pour respecter la convention en droit et dans la pratique ont été remarqués.
Le travail se précarise de plus en plus. De nouvelles formes de travail ont fait leur apparition, par lesquelles des millions de travailleurs ne jouissent plus de la protection de la législation du travail, avec tous les dangers et toutes les vulnérabilités que cela suppose.
Sur ce point, nous partageons l’avis de la commission d’experts lorsque, dans son étude d’ensemble de 2020 sur la promotion de l’emploi, elle écrivait que "le principe d’égalité réelle exige notamment que tous les travailleurs, à terme ou après une période de temps donnée, bénéficient de relations de travail plus permanentes et plus stables".
Nous notons que le gouvernement a pris une série de mesures dirigées contre le travail précaire. D’autres ont été adoptées pour améliorer le taux d’activité des femmes. Le gouvernement procède aussi à des mesures pour l’emploi des jeunes ciblées sur les premières nations.
Conformément à la convention, le gouvernement australien devrait continuer à développer et mettre en application ces mesures, en concertation avec les partenaires sociaux. Cela est essentiel pour garantir la poursuite d’une approche inclusive de la prise de décision sur les politiques économiques et de l’emploi et pour partager ensemble ses résultats positifs.
Membres employeurs – Les membres employeurs tiennent à remercier les différents intervenants qui se sont exprimés, et en particulier le gouvernement australien pour ses interventions et les informations qu’il a fournies. Nous rappelons combien il est important que les États se conforment à la convention ainsi que notre conviction que le respect de la convention est essentiel pour offrir des opportunités réelles aux travailleurs comme aux entreprises, et aussi pour garantir l’efficacité au sens large des dix conventions fondamentales de l’OIT.
Les membres employeurs recommandent au gouvernement australien de faire les trois choses suivantes: i) continuer à fournir des informations sur les politiques et les mesures techniques visant à rehausser la qualité de l’emploi et augmenter la quantité de travail pour les femmes à l’échelon national; ii) continuer à fournir des détails quant à la nature des efforts qu’il déploie pour soutenir les membres des premières nations dans le monde du travail en Australie; et iii) dans la mesure où la commission estime néanmoins que les partenaires sociaux n’ont pas été suffisamment consultés, le gouvernement devrait veiller davantage à ce que cette consultation en particulier ait lieu.
Nous comptons sur le gouvernement pour fournir les informations demandées et adopter les mesures en temps voulu.

Conclusions de la commission

La commission a pris note des informations orales et écrites fournies par le gouvernement et de la discussion qui a suivi.
Tenant compte de la discussion, la commission a prié le gouvernement de continuer, en consultation avec les organisations d’employeurs et de travailleurs, à élaborer et mettre en application des politiques de l’emploi conformes à la convention, visant notamment à augmenter, en qualité comme en quantité, les emplois pour les femmes.
La commission a prié le gouvernement de soumettre, à la commission d’experts et dans le cycle normal de soumission des rapports, un rapport contenant des informations sur ses efforts en cours pour soutenir les personnes des premières nations dans le monde du travail.
Représentante gouvernementale – L’Australie voudrait remercier la commission pour avoir conclu à sa conformité avec la convention no 122. L’Australie reconnaît et respecte le rôle important de la commission d’experts et de cette commission au sein du système de contrôle de l’OIT. Veiller à l’application effective des normes internationales du travail est essentiel pour atteindre notre objectif commun du travail décent pour tous.
J’espère que les informations que nous avons communiquées verbalement et par écrit sur les nouvelles réformes de grande ampleur mises en œuvre depuis le cycle de soumission des rapports de 2021 auront eu pour effet de rassurer quant à l’attachement de l’Australie pour la convention et son respect de celle-ci.
Nous allons, bien entendu, continuer à collaborer avec les partenaires sociaux pour donner suite aux conclusions de la commission, en particulier celles se rapportant aux femmes et aux premières nations.

Demande directe (CEACR) - adoptée 2023, publiée 112ème session CIT (2024)

Commentaires précédents: observation et demande directe

La commission prend note des observations du Conseil australien des syndicats (ACTU), reçues le 30 août 2021. La commission prie le gouvernement de communiquer ses commentaires à cet égard.
Politiques en matière d’éducation et de formation. La commission prend note des informations complètes fournies par le gouvernement sur les politiques et les programmes ciblés mis en œuvre aux niveaux fédéral et territorial et sur la coopération entre les autorités chargées de la formation au niveau des États et des territoires, notamment concernant les réformes clés du programme «Australian Apprenticeships et le programme Foundation Skills for Your Future». Ce dernier, doté d’un budget de 50 millions de dollars australiens, pour la période de cinq ans allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2024, a pour objectif d’aider les Australiens ayant un emploi ou récemment au chômage à acquérir des compétences dans le domaine des langues, de l’écriture, du calcul ainsi que des compétences numériques par le biais de projets liés aux employeurs. Le gouvernement indique qu’en décembre 2020, 297 920 apprentis ou stagiaires suivaient une formation, dont 64,5 pour cent avaient moins de 25 ans. En 2019, 87,7 pour cent des diplômés participant à un apprentissage ou à un stage ont trouvé un emploi à l’issue de ces formations. La commission prend également note de la création, en 2020, du Commissaire national aux compétences, chargé de fournir une expertise et un leadership national sur le marché du travail australien et les besoins actuels, nouveaux et futurs en matière de compétences des travailleurs, la réforme des compétences en cours depuis cette année et l’investissement fédéral de 29.6 millions de dollars australiens pour soutenir la reprise économique, grâce au renforcement des compétences, après la pandémie de COVID-19, complété par une subvention salariale de 2,8 milliards de dollars australiens (Supporting Apprentices and Trainees), de sorte que les apprentis et les stagiaires restent employés et puissent achever leur formation et leur apprentissage pendant la pandémie et que 90 000 petites et moyennes entreprises puissent conserver 180 000 apprentis et stagiaires. Enfin, la commission prend note de l’initiative de réponse rapide en matière de compétences (Rapid Response Skills Initiative) en Tasmanie, grâce à laquelle jusqu’à 3 000 dollars australiens servent à financer la formation destinée aux personnes ayant perdu un emploi occasionnel, à temps plein ou à temps partiel, au cours des douze derniers mois en raison d’un licenciement, d’une réduction d’effectifs ou d’une fermeture d’entreprise, y compris les travailleurs indépendants. La commission prie le gouvernement de continuer à fournir des informations sur les mesures prises aux niveaux fédéral et territorial en ce qui concerne les politiques d’éducation et de formation pour tous les groupes d’âge, y compris les apprentissages, et sur les résultats obtenus. La commission souhaiterait en outre recevoir des informations sur toutes les mesures visant à coordonner les services d’éducation, de formation et de reconversion, y compris l’enseignement supérieur, l’apprentissage, la formation professionnelle et la formation à l’entreprenariat, afin de permettre aux personnes dont l’éducation et la formation ont été interrompues d’accéder à l’éducation et à la formation. La commission observe que l’accès à l’éducation et à la formation, ainsi qu’aux services d’orientation professionnelle et de placement, est particulièrement important pour les jeunes femmes et les jeunes hommes qui sont déjà défavorisés sur le marché du travail de la plupart des pays. Dans ce contexte, il convient d’élaborer des politiques d’emploi des jeunes et des mesures actives du marché du travail qui visent, notamment, à garantir l’accès à l’éducation, à la formation professionnelle et au développement des compétences et à faciliter la transition de l’éducation et de la formation vers le monde du travail. La commission souhaite attirer l’attention sur le fait que, dans un contexte postpandémique, il est d’autant plus nécessaire que les États, conformément à la recommandation (no 205) sur l’emploi et le travail décent pour la paix et la résilience, 2017, évaluent les nouveaux besoins de compétences et y répondent, et élaborent ou adaptent, en consultation avec les établissements d’enseignement et de formation et les partenaires sociaux, un programme national d’enseignement, de formation, de reconversion et d’orientation professionnelle qui évalue les nouveaux besoins de compétences liés au redressement et y réponde.
Personnes en situation de handicap. La commission note qu’en juillet 2022, le taux d’activité des personnes en situation de handicap était inférieur à celui des personnes sans handicap, puisque 53 pour cent (soit 1,1 million) des personnes en situation de handicap en âge de travailler faisaient partie de la population active, contre 84 pour cent (soit 11,8 millions) des personnes ne souffrant pas de handicap. Ce taux est nettement inférieur pour les personnes souffrant de handicaps graves ou profonds: 27 pour cent (soit 137 000). En réponse au commentaire précédent de la commission, le gouvernement explique les ajustements visant à améliorer le taux d’activité des personnes en situation de handicap. Le gouvernement a introduit, depuis le 1er juillet 2018, une série de changements dans les services de l’emploi des personnes en situation de handicap (DES), dont elles peuvent bénéficier à partir de 14 ans, et qui visent à garantir un emploi à long terme sur le marché libre du travail. Ces changements ont permis de renforcer le choix et le contrôle des participants, de créer un marché plus concurrentiel pour les fournisseurs de DES, d’améliorer les incitations à obtenir des résultats en matière d’emploi et l’indexation des rémunérations des fournisseurs. La commission prend également note de la stratégie australienne en matière de handicap 2021-2031, qui s’appuie sur l’action globale des pouvoirs publics, et repose sur une réponse de l’ensemble de la communauté, qui englobe les entreprises, les secteurs non gouvernementaux et de services, ainsi que les particuliers. La commission prend note des informations actualisées du gouvernement sur les acteurs aux niveaux fédéral et territorial et sur les programmes ciblés, tels que le Fonds d’aide à l’emploi et le Régime national d’assurance-invalidité, qui vise à assurer une meilleure participation sociale et économique des personnes en situation de handicap et dont 450 000 personnes bénéficiaient au 31 mars 2022. En outre, dans le but de réduire le chômage de longue durée, le nouveau modèle de services pour l’emploi et le programme de transition vers le monde du travail, dans le cadre de Jobactive, prévoient des mesures spéciales pour les jeunes en situation de handicap, notamment des subventions salariales pour les employeurs qui embauchent des personnes en situation de handicap et qui participent au programme Transition vers le monde du travail. Au 30 juin 2021, 4 018 jeunes en situation de handicap participaient à ce programme, soit 10,8 pour cent, et 3 754 placements ont pu être effectués pour des participants ayant un handicap identifié (4,9 pour cent de tous les placements effectués dans le cadre du programme). Faisant observer que les politiques de l’emploi sont l’un des moyens les plus appropriés permettant d’intégrer les personnes en situation de handicap sur le marché du travail, la commission prie le gouvernement de continuer à fournir des informations sur les mesures prises au niveau politique et technique à cet égard, ainsi que sur leur impact et, de manière générale, sur les résultats obtenus dans le cadre de leur mise en œuvre et sur l’intégration durable des personnes en situation de handicap sur le marché libre du travail.
Travailleurs âgés. La commission note qu’en février 2020, le taux d’activité des personnes âgées de 55 ans et plus était de 36,7 pour cent, avec un taux d’activité de 14,4 pour cent pour les personnes âgées de 65 ans et plus. Parmi ces travailleurs âgés, 3 sur 5 (61 pour cent) étaient des hommes et 2 sur 5 étaient des femmes (39 pour cent). Le gouvernement indique qu’au 30 juin 2021, 274 887 personnes âgées de 50 ans faisaient partie de Jobactive (28,4 pour cent du total) et, qu’entre juillet 2015 et juin 2021, 342 846 placements (soit 16,9 pour cent de tous les placements) ont eu lieu. La commission prend note des informations du gouvernement sur la poursuite des programmes existants, notamment «Restart Wage Subsidy», qui prévoit des subventions salariales pouvant atteindre 10 000 dollars australiens pour les demandeurs d’emploi âgés de 50 ans ou plus après six mois d’aide au revenu, et l’initiative d’aide à la transition de carrière (Career Transition Assistance), dont 2 286 des 10 258 participants avaient bénéficié d’un placement au 30 juin 2021. La commission note que, dans le cadre du programme Davantage de choix pour une vie plus longue (More Choices for a Longer Life Package), à destination des personnes d’âge mur, des facilitateurs en matière d’entrepreneuriat ont aidé 17 785 travailleurs âgés à créer une petite entreprise. La commission prie le gouvernement de continuer à fournir des informations sur les effets des programmes et autres mesures visant à encourager et à soutenir les niveaux d’emploi des travailleurs âgés.

Observation (CEACR) - adoptée 2023, publiée 112ème session CIT (2024)

Commentaires précédents: observation et demande directe

La commission prend note des observations du Conseil australien des syndicats (ACTU) reçues le 30 août 2021. La commission prie le gouvernement de communiquer ses commentaires à cet égard.
Articles 1 et 2 de la convention. Tendances de l’emploi et mesures actives du marché du travail. La commission note qu’en octobre 2022, le taux d’activité total corrigé des variations saisonnières s’élevait à 66,6 pour cent, le taux de chômage à 3,5 pour cent (3,5 pour cent pour les hommes et 3,4 pour cent pour les femmes) et le taux de sous-emploi à 6 pour cent, contre 8,5 pour cent en juillet 2017 et 7,9 pour cent en 2021. En ce qui concerne le chômage de longue durée, le gouvernement indique qu’au 30 juin 2021, il y avait 742 456 personnes en situation de chômage de longue durée dans le programme «Jobactive», soit des personnes inscrites auprès des services de l’emploi depuis 12 mois ou plus. Il précise en outre qu’entre le 1er juillet 2017 et le 30 juin 2021, 738 237 chômeurs de longue durée ont obtenu un emploi. La commission note qu’à partir de juillet 2022, le nouveau modèle de services de l’emploi, doté d’un financement de 5,9 milliards de dollars australiens, a remplacé «Jobactive» en tant que principal programme de services de l’emploi. Avec un budget accru pour les travailleurs défavorisés, ce modèle contient une plateforme numérique personnalisée offrant toute une gamme d’outils, notamment des activités d’apprentissage en ligne et des systèmes de recherche d’emploi pour répondre aux différents besoins des demandeurs d’emploi – ceux ayant besoin d’un soutien supplémentaire reçoivent un soutien renforcé de gestion des dossiers par l’intermédiaire d’un prestataire de services d’emploi. Le gouvernement déclare que le marché du travail australien est diversifié et flexible et qu’il offre différentes modalités de travail pour répondre aux besoins des entreprises et des travailleurs et offre de plus grandes possibilités de travail pour s’adapter à l’évolution du monde du travail, notamment la participation accrue des femmes, l’augmentation du nombre de personnes faisant des études et le soutien aux travailleurs en préretraite. Le gouvernement indique qu’en juin 2021, la part de l’emploi à temps partiel s’élevait à 31,5 pour cent, dont 51,6 pour cent de travailleurs occasionnels, soit des travailleurs n’ayant droit ni à un congé maladie rémunéré ni à des congés payés. En mai 2021, 23,7 pour cent de l’ensemble des salariés étaient des salariés occasionnels, soit 2,6 millions de personnes. En août 2020, 4 pour cent de l’ensemble des salariés étaient sous contrat à durée déterminée, dont 18,3 pour cent ne bénéficiaient pas de droits à des congés. En août 2020, environ 1 million de travailleurs, soit 8,2 pour cent de la main-d’œuvre, étaient des entrepreneurs indépendants gérant leur propre entreprise et offrant des services à d’autres entreprises.
Dans ses observations reçues le 30 août 2021, le Conseil australien des syndicats (ACTU) estime que le travail précaire est l’un des problèmes les plus urgents auxquels sont confrontés aujourd’hui les travailleurs en Australie et que le pays offre l’un des taux les plus élevés de modalités de travail atypiques au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), avec près de 24 pour cent de l’ensemble des employés travaillant à titre occasionnel. L’ACTU reconnaît que si certaines de ces formes d’emploi servent un objectif légitime, elles sont de plus en plus utilisées par les employeurs pour éviter les responsabilités associées à une relation d’emploi permanent, le cadre juridique existant encourageant l’utilisation de divers types d’emploi pour transférer les risques et les coûts liés à l’emploi au travailleur. Il conclut qu’aucune voie ne permet aujourd’hui aux travailleurs précaires d’accéder à des emplois plus sûrs et de meilleure qualité.
La commission rappelle que les politiques actives conçues pour promouvoir le plein emploi, productif et librement choisi, doivent également se préoccuper de savoir dans quelle mesure la croissance économique se traduit par la création d’emplois décents dans l’économie. Elles participent également à l’amélioration des résultats sur le marché du travail et à la réduction de la pauvreté. Dans ce contexte, la commission espère que, dans son prochain rapport, le gouvernement répondra aux préoccupations soulevées par l’ACTU en indiquant comment les questions concernant, entre autres, le chômage de longue durée, le sous-emploi et le travail précaire, ont été examinées par les instances chargées de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques, compte tenu de l’objectif de promotion de l’emploi de la convention qui joue un rôle essentiel dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Emploi des jeunes. La commission prend note de la déclaration du gouvernement selon laquelle, malgré des améliorations, notamment le taux de chômage qui est passé de 12,8 pour cent en juillet 2017 à 10,2 pour cent en juin 2021, et une diminution du taux de sous-emploi de 1,4 point de pourcentage sur la période considérée, tombant à 16,2 pour cent, les jeunes restent défavorisés sur le marché du travail. Les taux de chômage et de sous-emploi des jeunes ont diminués au cours de cette période. S’agissant des hommes, le taux de chômage a diminué de 1,5 point de pourcentage, soit un taux de chômage de 12,1 pour cent. Pour les femmes, le chômage a diminué de 3,9 points de pourcentage, soit un taux de 8 pour cent. En ce qui concerne le taux de sous-emploi des jeunes, une baisse de 0,1 point de pourcentage a été constatée pour les hommes, reculant à 15,4 pour cent en juin 2021, ainsi qu’une baisse de 2,7 points de pourcentage pour les femmes, soit 17,1 pour cent de sous-emploi. Au cours de la même période, le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans participant à Jobactive était de 319 660 (177 630 hommes et 142 030 femmes). En outre, la commission note que durant cette période, le service «Transition to Work», qui offre une aide intensive et préalable pour améliorer la préparation à l’emploi des jeunes qui se sont désengagés du travail et des études, a effectué 64 932 placements dans des emplois (36 604 hommes et 28 328 femmes) et 135 848 placements dans des activités (72 907 hommes et 62 941 femmes). De plus, 73 827 personnes (1 458 hommes et 72 369 femmes) ont participé au programme «ParentsNext», qui prépare à l’emploi les jeunes parents de moins de 25 ans. En outre, 37 742 hommes et 24 312 femmes ont été placés dans le cadre du programme «Youth Bonus Wage Subsidy», qui accorde jusqu’à 10 000 dollars australiens aux employeurs, sur une période de six mois, pour l’embauche de jeunes demandeurs d’emploi, âgés de 15 à 24 ans. La commission note que grâce à des programmes ciblés au niveau territorial, notamment en Australie occidentale, au 31 mai 2021, 85 634 jeunes ont participé au «JobTrainer Funds», créé dans le cadre d’une coopération entre le gouvernement fédéral et les territoires, afin d’offrir une formation gratuite ou à faible coût aux demandeurs d’emploi et aux jeunes, y compris ceux qui ont abandonné leur scolarité, pour leur permettre de se perfectionner ou de se reconvertir dans des domaines où des besoins ont été recensés. Elle note également le programme national d’expérience professionnelle (NWEP), qui donne aux demandeurs d’emploi l’occasion de participer à une expérience professionnelle non rémunérée, de gagner en confiance et de démontrer leurs compétences à des employeurs potentiels (304 hommes et 226 femmes âgés de moins de 25 ans ont pris part au programme). La commission prend note du «Job Ready Fund» en Tasmanie, qui vise à éliminer les obstacles pour les jeunes à la recherche d’un premier emploi, grâce à une aide pouvant atteindre 500 dollars australiens, permettant l’achat d’équipements essentiels, notamment l’accréditation Carte blanche, des bottes de travail, des vêtements de protection ou des outils. En outre, le gouvernement fédéral poursuit la mise en œuvre du programme «Youth Jobs PaTH» (Prepare, Trial, Hire), en proposant une formation (compétences favorisant l’employabilité) à 73 488 hommes et 48 812 femmes, ainsi qu’une expérience professionnelle par le biais de stages et de subventions salariales à 7 432 hommes et 6 609 femmes. Réitérant ses préoccupations antérieures, l’ACTU reste convaincu que le programme PaTH ne permet pas de faire entrer les jeunes dans le monde du travail, mais cause la destruction d’emplois rémunérés, ne répond pas à l’objectif d’obtenir des qualifications significatives et exclut les participants de la protection de la législation sur la santé et la sécurité au travail (SST). Tout en prenant dûment note des mesures prises pour améliorer les perspectives d’emploi pour les jeunes, la commission prend note des préoccupations importantes exprimées par l’ACTU concernant les effets des mesures prises, non seulement sur la quantité mais aussi sur la qualité de l’emploi des jeunes, et prie le gouvernement de répondre à ces observations dans son prochain rapport.
Femmes. La commission note que la plupart des programmes ciblés aux niveaux fédéral et territorial, tels que «Jobactive» et «TtW», comportent un volet consacré aux femmes. Au cours de la période de mise en œuvre de «Jobactive» et «TtW», et jusqu’au 30 juin 2021, respectivement 847 949 femmes (41,7 pour cent du total), et 32 920 femmes (43 pour cent du total) ont obtenu un emploi. L’octroi d’une subvention aux services de garde d’enfants est la pièce maîtresse du programme de garde d’enfants, qui prévoit une aide financière pour les familles à revenus faibles et moyens afin de les aider à couvrir les frais de garde, encourageant ainsi la participation des femmes à la vie active. En outre, les subventions salariales versées dans le cadre de «Jobactive», qui passent de 6 500 à 10 000 dollars australiens pour inciter les employeurs à embaucher, former et maintenir dans l’emploi les demandeurs d’emploi défavorisés, ont bénéficié à 100 608 femmes jusqu’en juin 2021. Le gouvernement signale par ailleurs, en ce qui concerne l’État de Victoria, que les mesures sur l’égalité de genre amélioreront l’égalité de genre au sein du gouvernement et des organisations du secteur public et compléteront les efforts que le Conseil consultatif de l’État de Victoria sur l’égalité de genre sur le lieu de travail a déployés pour conseiller et recommander au gouvernement ainsi qu’à l’industrie et aux employeurs des moyens pratiques et concrets de parvenir à l’équité salariale entre femmes et hommes sur les lieux de travail. L’ACTU observe que les femmes étaient surreprésentées parmi les travailleurs occupant des emplois précaires et mal rémunérés et qu’elles assumaient la majorité des tâches domestiques et des soins non rémunérés avant la pandémie de Covid-19. Depuis la fin de la pandémie, 21 pour cent de la main-d’œuvre féminine (1,3 million) ont perdu leur emploi ou font l’objet de pressions qui mettent à l’épreuve leur capacité de conserver un emploi rémunéré. Il souligne également qu’avant la pandémie, seules 43 pour cent des femmes australiennes employées occupaient un emploi permanent à temps plein et bénéficiaient de droits tels que les congés de maladie rémunérés. L’insuffisance de l’aide apportée aux parents qui travaillent et le manque d’éducation et de soins de qualité pour la petite enfance à un prix abordable, ainsi que de congés parentaux rémunérés appropriés, font que de nombreuses femmes se tournent vers des emplois à temps partiel. L’ACTU conclut que les femmes aborigènes et insulaires du détroit de Torres et les travailleurs migrants sont à la fois victimes de discrimination et d’inégalité, avec un accès moindre à un travail sûr et à une rémunération équitable en raison de leur race et de leur sexe. La commission note l’importance attachée à la coordination des politiques de l’emploi et de la protection sociale, notamment pour aboutir à des résultats en matière d’égalité des genres. La commission note que le gouvernement n’a pas répondu aux observations formulées par l’ACTU et espère que, dans son prochain rapport, le gouvernement fournira des informations sur les préoccupations concernant la surreprésentation des femmes dans les emplois précaires et mal rémunérés. Le gouvernement est prié de continuer à fournir des informations sur les mesures politiques et techniques visant à améliorer la qualité et le niveau de l’emploi des femmes au niveau national.
Peuples autochtones. La commission note qu’en 2018-19, le taux d’emploi des peuples autochtones dans les régions éloignées et non éloignées du pays était, respectivement, de 36 pour cent et de 52 pour cent. Le Territoire de la capitale australienne enregistrait le taux le plus élevé (61 pour cent), suivi par la Tasmanie (54 pour cent) et la Nouvelle-Galles du Sud (54 pour cent), le Territoire du Nord affichant le plus faible (37 pour cent), les hommes ayant un taux d’emploi global plus élevé (54 pour cent) que les femmes (45 pour cent) – ces taux sont restés stables depuis 2008. La commission prend note des informations actualisées du gouvernement concernant la mise en œuvre de programmes ciblés aux niveaux fédéral et territorial, tels que «Jobactive» et «TtW», l’accent étant mis sur les besoins des populations autochtones. La commission note qu’en 2020, tous les gouvernements australiens et la «Coalition of Aboriginal and Torres Strait Islander Peak Organizations» ont adopté l’Accord national pour la résorption de l’écart, s’engageant à mettre en œuvre, d’ici à 2031, quatre grandes priorités de réforme et 16 objectifs socioéconomiques dans ce but, notamment à porter à 67 pour cent la proportion de jeunes aborigènes et insulaires du détroit de Torres (15-24 ans) bénéficiant d’un emploi, d’un enseignement ou d’une formation, et à 62 pour cent la proportion de personnes âgées de 25 à 64 ans qui ont un emploi. Enfin, le gouvernement fait référence aux programmes de développement communautaire (CDP), proposés par 46 prestataires recrutés par le gouvernement australien pour fournir un éventail de prestations en matière d’emploi aux demandeurs d’emploi éloignés, dont 83 pour cent identifiés comme des Australiens autochtones, dans 60 régions bénéficiant de CDP. Au cours de la période allant du 1er juillet 2015 au 31 juillet 2021, 48 608 personnes ont obtenu un emploi grâce à ce programme, dont 14 926 ont conservé leur emploi pendant au moins 26 semaines. L’ACTU critique le fait que les travailleurs bénéficiant du programme n’ont pas été classés comme travailleurs, qu’ils reçoivent un salaire bien inférieur au salaire minimum, qu’ils ne sont pas couverts par la loi sur le travail équitable, qu’ils sont privés des protections en matière de sécurité et de santé au travail, de l’indemnisation des travailleurs et des congés annuels, congés de maladie, congés pour prise en charge de personnes dépendantes ou culturels («Sorry Business»). En outre, alors que le cumul des droits à prestations est désavantageux et que les sanctions en cas d’infraction sont prohibitives, le programme n’a pas produit de résultats significatifs en matière d’emploi et doit être remplacé. La commission prie le gouvernement de répondre aux observations de l’ACTU concernant la moindre qualité des emplois relevant des CDP, en précisant si les objectifs pour 2031 sont en bonne voie et en communiquant des informations sur toute nouvelle initiative prise pour accroître les possibilités d’emploi durable pour les peuples autochtones dans toutes lesrégions du pays, et notamment dans les régions où les vulnérabilités des peuples autochtones sont les plus grandes.En outre, la commission se réfère à sa demande directe dans laquelle elle aborde d’autres catégories de travailleurs exposés aux déficits de travail décent et à l’exclusion.
Article 3. Participation des partenaires sociaux à la formulation et à la mise en œuvre des politiques de l’emploi. Le gouvernement indique que tous les programmes ciblés aux niveaux fédéral et territorial incluaient des consultations des parties prenantes respectives, le nouveau modèle de services pour l’emploi ayant été élaboré par un groupe consultatif d’experts comprenant des représentants des employeurs, des prestataires et des groupes de protection sociale, ainsi qu’un spécialiste du marché du travail et un expert en transformation des entreprises. Son adoption a été précédée de consultations approfondies, menées à l’échelle du pays, auprès de plus de 1 400 employeurs, prestataires, demandeurs d’emploi, organisations communautaires, syndicats, groupes de réflexion/universités, industries et gouvernements locaux et des États. L’ACTU affirme que le gouvernement ne l’a pas consulté, en tant que représentant des travailleurs, au sujet des politiques de l’emploi. Tout en prenant bonne note des informations fournies par le gouvernement concernant les processus de consultation avec les différents acteurs s’agissant des mesures ciblées spécifiques aux niveaux fédéral et territorial, la commission tient à souligner que, conformément à l’article 3 de la convention, les représentants des employeurs et des travailleurs doivent être consultés au sujet de la conception et de la mise en œuvre des politiques de l’emploi, afin qu’il soit pleinement tenu compte de leur expérience et de leur opinion, qu’ils collaborent entièrement à l’élaboration de ces politiques et qu’ils aident à recueillir des appuis en faveur de ces dernières. Par ailleurs, elle rappelle que l’intégration de mécanismes de contrôle et d’évaluation complets, participatifs et transparents dans la politique nationale de l’emploi permet à toutes les parties concernées d’identifier les résultats obtenus et les difficultés rencontrées dans la réalisation des objectifs fixés. La commission demande donc au gouvernement de fournir des informations complémentaires sur la manière dont le gouvernement associe les partenaires sociaux à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi des politiques de l’emploi aux niveaux fédéral et territorial.
La commission soulève d’autres questions dans une demande qu’elle adresse directement au gouvernement.

Demande directe (CEACR) - adoptée 2017, publiée 107ème session CIT (2018)

La commission prend note des observations du Conseil australien des syndicats (ACTU) reçues le 4 octobre 2017. La commission prie le gouvernement de faire part de ses commentaires à cet égard.
Services de l’emploi. La commission prend note de trois grands programmes de services pour l’emploi. Le gouvernement indique que le Programme Jobactive et le Programme de développement communautaire (PDC) débuteront leurs activités le 1er juillet 2015. Jobactive a remplacé Job Services Australia et vise à mieux répondre aux besoins des demandeurs d’emploi, des employeurs et des prestataires grâce à une participation accrue de la main d’œuvre. En mars 2017, Jobactive comptait 746 757 participants. Le PDC a remplacé le Programme «Emplois à distance et communauté» et vise à aider les demandeurs d’emploi éloignés en se concentrant sur la prise de décisions au niveau local et les solutions à ce même niveau. La commission note que, à partir de juillet 2018, le gouvernement a l’intention d’introduire des modifications dans les services de l’emploi pour les personnes handicapées (DES), qui continuent de fournir des services d’emploi spécialisés aux personnes handicapées. La commission se réfère à sa demande directe relative à l’application de la convention (no 88) sur le service de l’emploi, 1948, dans laquelle elle prend note en détail de la politique du gouvernement en matière de services de l’emploi. La commission prie le gouvernement de fournir des informations sur les effets des changements apportés aux services de l’emploi eu égard aux objectifs de la convention.
Politiques en matière d’éducation et de formation. Le gouvernement indique qu’il apporte un soutien financier à l’enseignement et la formation professionnels. A cet égard, il s’est engagé à verser 1,75 milliard de dollars des Etats-Unis (dollars E.-U.) sur cinq ans, à partir de 2012, pour réformer le système de formation dans le cadre de l’Accord de partenariat national sur la réforme des compétences, et il s’engage à verser 1,4 milliard de dollars E.-U. par an au titre de l’Accord national pour le développement des compétences et de la main-d’œuvre. La commission note que les services australiens de soutien à l’apprentissage sont un volet important du système australien d’enseignement et de formation professionnels. En décembre 2016, il y avait 265 000 apprentis ou stagiaires en formation, dont 65,1 pour cent avaient moins de 25 ans. En 2015, 82,2 pour cent des diplômés ayant suivi une formation dans le cadre d’un apprentissage ou d’un stage ont été embauchés après cette formation. La commission note également que le plan annuel d’investissement du gouvernement de Queensland en matière d’enseignement et de formation professionnels prévoit le financement de plusieurs programmes d’appui à la formation tels que l’initiative «Skilling Queenslanders for Work», le Certificate 3 Guarantee et le programme de perfectionnement des compétences et de choix des utilisateurs. De plus, la politique WorkReady du gouvernement d’Australie-Méridionale offre des subventions pour les possibilités de formation professionnelle et de développement des compétences dans un large éventail de qualifications. La commission prie le gouvernement de continuer de fournir des informations sur les mesures prises dans le domaine des politiques d’éducation et de formation, y compris l’apprentissage, et sur leur lien avec les perspectives d’emploi.
Personnes handicapées. Le taux d’activité des personnes handicapées stagne depuis vingt ans; il est estimé à 53 pour cent. La commission note que les trois programmes des services de l’emploi visent tous à aider les personnes handicapées à trouver un emploi. En mars 2017, 26 pour cent des participants à Jobactive étaient des personnes handicapées. Depuis 2010, le DES a réalisé environ 360 000 placements et obtenu quelque 220 000 résultats d’emploi d’une durée d’au moins six mois. Pour améliorer les taux d’activité des personnes handicapées, le gouvernement mettra en place un nouveau service de l’emploi pour les personnes handicapées le 1er juillet 2018, après de vastes consultations sectorielles en 2015 et 2016. La commission prend note de la création du Groupe de travail sur l’emploi des personnes handicapées, qui a pour mandat d’élaborer un nouveau cadre national pour l’emploi des personnes handicapées. Elle prend également note de la mise en place d’un régime national d’assurance-invalidité (NDIS) qui, en étroite coordination avec le DES, devrait contribuer à l’accroissement de la participation des personnes handicapées au marché du travail. En outre, il existe un certain nombre d’autres programmes et services destinés à inciter les employeurs à recruter davantage de personnes handicapées: au nombre de ces programmes et services figurent le Coordonnateur national du recrutement des personnes handicapées, le Programme Australian JobAccess et le Programme Australian Disability Enterprises. Le Fonds d’aide à l’emploi encourage et soutient l’emploi des personnes handicapées ayants droit en leur fournissant une aide financière pour acheter une gamme de services liés au travail. La commission prie le gouvernement de continuer à fournir des informations sur les mesures relatives au marché du travail concernant les travailleurs handicapés ainsi que des données d’évaluation sur les services de l’emploi pour personnes handicapées. La commission souhaiterait que, dans son prochain rapport sur l’application de la convention (no 159) sur la réadaptation professionnelle et l’emploi des personnes handicapées, 1983, le gouvernement fournisse des informations sur les effets des mesures concernant les travailleurs handicapés sur le marché du travail ouvert.
Travailleurs âgés et femmes. Bien que le taux de chômage des personnes âgées, qui est de 3,4 pour cent, soit beaucoup moins élevé que celui des autres groupes d’âge, les personnes âgées éprouvent toujours de grandes difficultés à trouver un emploi par la suite et sont davantage susceptibles de devenir des chômeurs de longue durée comparativement aux cohortes plus jeunes; la commission note que le gouvernement a mis en place une aide supplémentaire pour les demandeurs d’emploi âgés dans le budget 2017-18, en améliorant les programmes existants et en introduisant de nouveaux programmes tels que le Programme d’aide à la reconversion professionnelle, plusieurs projets pilotes «Sur le chemin du travail» et l’élargissement du Programme national d’expérience professionnelle. Le gouvernement australien apporte un soutien accru à la formation, aux possibilités d’expérience du travail et aux relations avec les employeurs, et encourage les entreprises à reconnaître les avantages que les personnes âgées apportent à la population active. Depuis le début du Programme Restart, le 1er juillet 2014, plus de 14 500 emplois ont été pourvus avec une subvention salariale au redémarrage en juin 2017. En outre, plus de 40,2 pour cent des demandeurs d’emploi âgés ayant participé à la première année de Jobactive étaient encore en emploi trois mois plus tard. La commission note que le gouvernement du Queensland a mis en place un certain nombre de programmes visant à soutenir les niveaux d’emploi des travailleurs âgés, notamment le Programme régional de retour au travail, le Programme Skilling Queenslanders for Work et le Programme Community Learning. Le gouvernement d’Australie-Méridionale aide les travailleurs âgés et les demandeurs d’emploi en leur offrant des possibilités de formation et d’acquisition de compétences, et des initiatives en matière d’emploi. La commission note que le taux de chômage des femmes a baissé de 6 pour cent en mai 2014 à 5,6 pour cent en mai 2017. L’accompagnement des femmes à la recherche d’un emploi est assuré par Jobactive, complété par les programmes ParentsNext et Launch into Work. Depuis sa création, Jobactive a réalisé 276 690 placements professionnels pour des femmes à la recherche d’un emploi. La commission prie le gouvernement de fournir des informations sur les effets des mesures prises pour encourager et soutenir les niveaux d’emploi des travailleurs âgés et des femmes.
Peuples autochtones. Les Australiens autochtones connaissent un faible taux d’activité et d’emploi ainsi que des taux de chômage élevés par rapport au reste de la population australienne. Entre 2008 et 2014-15, l’écart s’est creusé, le taux d’emploi autochtone passant de 53,8 pour cent à 48,4 pour cent et le taux d’emploi non autochtone passant de 75 pour cent en 2008 à 72,6 pour cent. La commission note que les demandeurs d’emploi autochtones sont plus fortement représentés dans les zones régionales et reculées des services de l’emploi que dans les zones métropolitaines. Les régions éloignées sont caractérisées par des marchés du travail plus faibles, avec moins de possibilités d’emploi. En 2014-15, moins de la moitié des Aborigènes et des insulaires du détroit de Torres vivant dans des régions très éloignées faisaient partie de la population active, contre 67,5 pour cent des autochtones dans les grandes villes. Dans le budget 2017-18, le gouvernement a annoncé un nouvel investissement de 55,7 millions de dollars E. U. pour accélérer les progrès vers la parité des résultats en matière d’emploi entre les Australiens autochtones et non autochtones, dans le cadre du Programme Combler l’écart – Services de l’emploi. Ce programme offrira notamment un accès à des services intensifs dans le cadre du Programme Transition to Work pour tous les jeunes autochtones qui ne travaillent pas ou n’étudient pas et un accès immédiat aux subventions salariales pour les demandeurs d’emploi autochtones. Le gouvernement se réfère au Service pour l’emploi Prison to Work, qui fournit une assistance préemploi aux détenus autochtones, ainsi qu’à un certain nombre de nouveaux programmes visant à aider les jeunes demandeurs d’emploi autochtones, tels que les initiatives YOUth, Youth Jobs PaTH Encouraging Entrepreneurship and Self Employment et le New Enterprise Incentive Scheme (NEIS). Parentsnext vise à accroître la participation des parents autochtones au marché du travail. Jobactive a pour sa part notamment pour but d’améliorer les résultats en matière d’emploi des autochtones et, au cours de ses 21 premiers mois d’existence, a permis d’offrir environ 53 800 emplois à des demandeurs d’emploi autochtones. En outre, la commission prend note du Programme pour l’emploi des jeunes du gouvernement de Quennsland qui, en 2015-16, a facilité la création de 1 021 emplois pour les Aborigènes et les insulaires du détroit de Torres dans l’ensemble du Queensland et de la stratégie de développement de la main-d’œuvre aborigène «Training Together – Working Together» d’Australie-Occidentale. La commission prie le gouvernement de fournir des informations sur les effets des mesures prises pour accroître les possibilités d’emploi des Australiens autochtones. Elle le prie également d’inclure des informations sur l’examen des initiatives en matière d’emploi et de formation à cet égard.
Article 3 de la convention. Participation des partenaires sociaux à la formulation et à l’application des politiques. Le gouvernement indique que le ministère de l’Emploi a mené des consultations approfondies sur la mise en œuvre du Programme Jobactive. Il indique également qu’il a instauré des dispositions spéciales de consultation concernant les questions touchant les personnes handicapées et les demandeurs d’emploi dans les régions éloignées, et fait référence à la consultation en cours sur le PDC. De plus, le Groupe de travail sur l’emploi des personnes handicapées a mené deux séries de consultations publiques en 2015, dont les commentaires serviront à l’élaboration du nouveau cadre national pour l’emploi des personnes handicapées. En outre, la commission prend note de la création du Comité consultatif des relations professionnelles du Queensland, qui examine les changements survenus dans le domaine des relations professionnelles, et de la création de la Commission de la formation et des compétences du gouvernement d’Australie-Méridionale, qui consulte les organisations d’employeurs et de salariés, et les organisations communautaires. La commission prie le gouvernement de continuer à fournir des informations sur la manière dont les points de vue des employeurs, des travailleurs et des autres groupes concernés sont suffisamment pris en compte pour l’élaboration, la mise en œuvre et l’examen des politiques et programmes de l’emploi.

Observation (CEACR) - adoptée 2017, publiée 107ème session CIT (2018)

La commission prend note des observations du Conseil australien des syndicats (ACTU) reçues le 4 octobre 2017. Le gouvernement est prié de faire part de ses commentaires à ce sujet.
Articles 1 et 2 de la convention. Tendances de l’emploi et mesures actives du marché du travail. Le gouvernement indique que les conditions du marché du travail se sont améliorées ces trois dernières années jusqu’en mai 2017. Le nombre de personnes pourvues d’un emploi est passé à 12 152 600 en mai 2017 et le taux de chômage a baissé de 5,9 pour cent en mai 2014 à 5,5 pour cent en mai 2017. Bien que le taux d’activité ait augmenté de 64,9 pour cent au cours de la période considérée, jusqu’en mai 2017, les groupes vulnérables, notamment les chômeurs de longue durée, les jeunes, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap et les Australiens autochtones continuent d’être désavantagés sur le marché du travail. La commission note que le gouvernement s’est engagé à promouvoir la participation au marché du travail et à fournir un soutien supplémentaire à des groupes spécifiques, en particulier aux parents défavorisés de jeunes enfants, aux Australiens autochtones et aux personnes âgées. La commission note que l’éventail de l’aide ciblée s’est élargi depuis le dernier rapport avec l’introduction des programmes «Transition to Work» et «ParentsNext». «ParentsNext», qui est devenu opérationnel en avril 2016, est un programme de préparation à l’emploi qui aide les parents appartenant à des groupes spécifiques à se préparer à l’emploi, notamment les Australiens autochtones, les femmes, les jeunes et les Australiens de diverses cultures et langues. La commission prend également note de l’évolution structurelle du marché du travail au cours des vingt-cinq dernières années. Etant donné que la part de l’emploi dans les services a augmenté, le gouvernement cherche à requalifier les travailleurs qui ont perdu leur emploi pour saisir des opportunités dans les industries qui connaissent une croissance, par exemple grâce à l’initiative du Fonds de croissance. La commission prend note également d’une augmentation de l’emploi à temps partiel ces trois dernières années, qui coïncide avec l’augmentation du sous-emploi. Dans ses observations, l’ACTU indique que le sous-emploi atteint un niveau record et réitère que le travail précaire est l’un des problèmes les plus pressants dans le contexte du travail, 40 pour cent de tous les travailleurs travaillant selon des modalités de travail atypiques. Bien que l’ACTU reconnaisse que ces formes d’emploi ont leurs fins légitimes, il maintient que ces arrangements sont de plus en plus utilisés pour éviter les responsabilités associées à une relation d’emploi permanente et continue. L’ACTU se réfère à son enquête indépendante de 2012 sur le travail précaire, qui comprend des recommandations visant à améliorer le niveau d’emploi permanent parmi la main-d’œuvre australienne. La commission prie le gouvernement de préciser comment il entend coordonner et adapter les mesures et politiques adoptées en fonction des résultats obtenus dans la poursuite des objectifs d’un plein emploi productif et librement choisi. Elle prie également le gouvernement d’inclure des informations sur les résultats des mesures prises pour lutter contre le chômage de longue durée, le sous-emploi et le travail précaire, y compris des informations sur le nombre de bénéficiaires du programme qui obtiennent un emploi durable.
Emploi des jeunes. La commission note que le chômage des jeunes a baissé de 13,6 pour cent en 2014 à 12,7 pour cent en 2017 et que l’emploi des jeunes a augmenté de 3,6 pour cent au cours des trois années précédant mai 2017. Elle note cependant que les jeunes continuent d’être désavantagés sur le marché du travail et que leur taux de sous-emploi est passé de 15,8 pour cent en mai 2014 à 18,5 pour cent en mai 2017. L’ACTU observe que le taux de sous-emploi chez les jeunes est environ trois fois supérieur à celui du reste de la population active. La commission prend note d’une série de mesures, adoptées depuis 2015 dans le cadre de la Stratégie pour l’emploi des jeunes, pour venir en aide aux jeunes exposés au chômage de longue durée et risquant d’avoir recours à l’aide sociale. Le gouvernement indique que l’initiative «Empowering YOUth» soutient les approches novatrices d’organisations non gouvernementales et à but non lucratif pour aider les jeunes chômeurs, tandis que le service «Transition to Work» offre une aide intensive et préalable à l’emploi pour améliorer la préparation au travail des jeunes qui se sont désengagés du travail et des études. Par ailleurs, «ParentsNext» aide notamment les jeunes parents à se préparer à l’emploi. Parmi ces projets, la commission prend note avec intérêt des initiatives prises dans le cadre de la Stratégie du gouvernement pour l’emploi des jeunes, qui visent à améliorer les conditions d’emploi des jeunes atteints de maladie mentale. La commission note que «Youth Jobs PaTH» offre des stages de formation et des stages de volontariat au moyen du programme «PaTH internships» et de subventions salariales. Dans ses observations, l’ACTU déplore que les stages «PaTH» remplacent les premiers emplois et comportent un risque d’exploitation pour les jeunes demandeurs d’emploi vulnérables, et que les participants ne bénéficient pas des protections légales auxquelles ils ont généralement droit, puisqu’ils sont payés nettement au dessous du salaire minimum, ne possèdent pas de qualification significative et ne bénéficient pas des protections légales auxquelles ils ont généralement droit. L’Initiative d’encouragement à la création d’entreprise et au travail indépendant vise à étendre les services gouvernementaux aux jeunes chômeurs qui souhaitent créer leur propre entreprise et comprend un élargissement du programme «New Enterprise Incentive». Le gouvernement finance également des prestataires du Programme de développement communautaire pour mettre en œuvre des stratégies d’engagement des jeunes afin d’aider ces derniers dans les régions reculées de l’Australie. Le train de mesures intitulé «Croissance de l’emploi et petites entreprises» a pour but de fournir un soutien ciblé aux jeunes les plus vulnérables au chômage de longue durée. Le gouvernement du Queensland a mis en œuvre un certain nombre de programmes visant à réduire le chômage des jeunes, notamment le Programme régional de retour au travail et le programme «Skilling Queenslanders for Work», le programme «Back to Work South East Queensland Employment Package» et le programme «Employment Skills Development». En ce qui concerne l’Australie-Occidentale, les plans de formation annuels de cet Etat placent l’accent sur la formation des jeunes, qui vise à mettre en rapport les compétences des jeunes avec les besoins de l’industrie. La commission prie le gouvernement de fournir des informations détaillées, y compris des statistiques ventilées par sexe et par âge, sur le nombre des jeunes ayant participé à l’un des programmes susmentionnés et sur l’impact de ces mesures en termes d’emploi des jeunes.

Demande directe (CEACR) - adoptée 2014, publiée 104ème session CIT (2015)

Services de l’emploi. Le gouvernement rappelle dans son rapport qu’il offre une aide à l’emploi, par l’intermédiaire des «Job Services Australia» (services de l’emploi en Australie), afin d’aider les personnes licenciées à retrouver un nouvel emploi. Entre leur entrée en vigueur et le 31 mars 2014, les programmes JSA ont enregistré plus de 1 870 000 placements. En réponse aux précédents commentaires de la commission, le gouvernement explique que les JSA, conjointement avec le service pour l’emploi des handicapés (Disability Employment Services (DES)), sont en train de poursuivre leurs objectifs et de s’assurer que les demandeurs d’emploi vulnérables ont accès au marché du travail, mettant ainsi en œuvre de façon plus ciblée une politique de plein emploi et d’emploi productif en Australie. Le gouvernement ajoute que les contrats actuels des JSA vont expirer le 30 juin 2015, ce qui fournira l’occasion de remédier à toute insuffisance décelée dans le modèle actuel. La commission invite le gouvernement à fournir des informations sur les changements qui seront apportés aux activités des services de l’emploi après l’expiration des contrats actuels des JSA.
Politiques en matière d’éducation et de formation. La commission note que les autorités ont donné leur accord, en avril 2012, pour une nouvelle version de l’Accord national pour le développement des compétences et de la main-d’œuvre (NASWD) et pour un nouvel Accord national de partenariat sur la réforme des compétences. Le NASWD a pour but de faire en sorte que le pays puisse disposer d’une main-d’œuvre productive et hautement qualifiée, en permettant à tous les Australiens en âge de travailler de développer les compétences et qualifications nécessaires à une participation efficace au marché du travail et à une contribution à l’avenir économique de l’Australie. Le gouvernement indique qu’il apporte un important soutien financier aux systèmes de formation des Etats et territoires. Il ajoute que l’apprentissage constitue un volet important du système d’enseignement et de formation professionnelle australien. En décembre 2013, il y avait 392 200 apprentis ou personnes en cours de formation, dont 53 pour cent âgés de moins de 25 ans. En 2013, 83,4 pour cent des diplômés dont la formation avait été acquise dans le cadre d’un apprentissage étaient employés après cette formation. La commission invite le gouvernement à continuer de fournir des informations sur les mesures prises dans le domaine des politiques de l’éducation et de la formation, y compris l’apprentissage, et sur leur relation avec les possibilités d’emploi futures.
Personnes handicapées. Le gouvernement déclare que, en 2012, on estimait à 2 204 000 le nombre de personnes âgées de 15 à 64 ans, en Australie, présentant un degré quelconque de handicap. Le taux de chômage des personnes handicapées était de 9,4 pour cent en 2012. Le gouvernement indique qu’il investit plus de 3,8 milliards de dollars dans le programme des services pour l’emploi des handicapés (DES) sur les quatre prochaines années, afin d’aider les personnes handicapées à trouver et conserver un emploi sur le marché du travail ouvert. L’une des principales activités des fournisseurs des services DES consiste à travailler de concert avec les employeurs pour améliorer la disponibilité des emplois pour les personnes handicapées et à faire en sorte que les employeurs aient davantage confiance en s’engageant dans le recrutement de ces personnes. Outre l’appui apporté par les DES, un certain nombre d’autres programmes et services ont été mis en place, tels que le Coordonnateur national pour le recrutement des personnes handicapées (National Disability Recruitment Coordinator (NDRC)), dont l’activité, menée au niveau national, consiste à augmenter la participation des personnes handicapées à la vie active au moyen d’un soutien direct aux employeurs importants qui emploient plus de 100 personnes. La commission apprécierait de pouvoir examiner, dans le rapport du gouvernement sur l’application de la convention (nº 159) sur la réadaptation professionnelle et l’emploi des personnes handicapées, 1983, attendu pour 2015, des informations sur l’impact des mesures concernant les personnes handicapées employées sur le marché du travail ouvert.
Travailleurs âgés. Bien que présentant un taux de chômage nettement plus faible que les autres tranches d’âge, les personnes âgées continuent de rencontrer de plus grandes difficultés à trouver un nouvel emploi, par rapport aux personnes appartenant aux tranches d’âge plus jeunes (avec une durée moyenne de chômage de soixante-sept semaines, contre quarante-quatre pour les personnes âgées de 25 à 54 ans). Le gouvernement déclare que la participation des personnes d’âge mûr à la vie active reste une priorité. Le programme «restart», annoncé dans le budget de mai 2014, a pour but d’encourager les employeurs à recruter des demandeurs d’emploi âgés, et il permet aux employeurs ayants droit de percevoir jusqu’à 10 000 dollars (y compris la taxe sur les biens et services ou GST) s’ils recrutent un demandeur d’emploi d’âge mûr, soit de 50 ans ou plus, qui a été au chômage et a perçu un soutien du revenu durant six mois ou davantage. La commission invite le gouvernement à fournir des informations sur l’impact des mesures prises pour encourager et soutenir les niveaux d’emploi des travailleurs âgés.
Peuples autochtones. La commission note que le taux de participation des Australiens (âgés de 15 à 64 ans) au marché du travail est tombé de 64,5 pour cent en 2008 à 60,9 pour cent en 2012-13, et que leur taux de chômage est passé de 16,6 pour cent à 21,6 pour cent. En 2012-13, les taux de participation à la vie active étaient plus faibles pour les Australiens autochtones (60,9 pour cent) que pour les autres Australiens (79,6 pour cent); et leurs taux de chômage étaient plus élevés (21,6 pour cent) que ceux des Australiens non autochtones (5,1 pour cent) pour la même année. Le gouvernement déclare que cette situation inacceptable l’a conduit à revoir sa méthode de promotion de l’emploi des peuples autochtones. En réponse aux précédentes observations de l’ACTU, il indique qu’il reconnaît que les niveaux de dépenses record pour les mesures relatives à l’emploi des Australiens autochtones n’ont pas permis d’obtenir les résultats souhaités. Il reconnaît l’importance de l’identification de possibilités d’emplois durables et de l’augmentation de la participation et du développement économique des peuples autochtones pour atteindre les cibles d’emploi définies pour ces peuples. Le gouvernement indique que, le 18 septembre 2013, les politiques et programmes spécifiques pour les peuples autochtones ont été transférés au Département du Premier ministre et du Conseil des ministres. En octobre 2013, le Premier ministre a ordonné une enquête indépendante sur les programmes d’emploi et de formation des peuples autochtones. De plus, la commission note que, depuis leur lancement le 1er juillet 2009 jusqu’au 31 mars 2014, les JSA ont procédé à plus de 183 000 placements en emploi de demandeurs d’emploi autochtones. La commission invite le gouvernement à fournir des informations sur l’impact des mesures prises pour accroître les possibilités d’emploi offertes aux Australiens autochtones. Elle lui demande d’inclure des informations sur la révision des mesures pour l’emploi et des mesures de formation.

Observation (CEACR) - adoptée 2014, publiée 104ème session CIT (2015)

Politiques actives du marché du travail. La commission prend note des informations détaillées fournies par le gouvernement ainsi que des observations du Conseil australien des syndicats (ACTU) reçues en septembre 2014. Le gouvernement indique que, dans un contexte international en demi-teinte et avec une croissance économique intérieure inférieure à la normale, le marché du travail, en Australie, a montré une relative faiblesse au cours des trois années écoulées de juin 2011 à juin 2014. Après une élection générale en septembre 2013, le nouveau gouvernement s’est engagé à améliorer la productivité en encourageant la participation à la vie active. La commission note que la croissance de l’emploi a été de 365 400 personnes au cours des trois années susmentionnées, la population active ayant atteint 11 576 900 personnes en juin 2014, soit un taux moyen d’augmentation annuelle de 1,1 pour cent, nettement en dessous du taux de la tendance à long terme, à savoir 2,0 pour cent. De plus, en Australie, 163 000 personnes supplémentaires se sont retrouvées au chômage au cours de la période considérée, le nombre des chômeurs s’élevant au total à 745 200 personnes. Le taux de chômage est passé de 4,9 pour cent en juin 2011 à 6,0 pour cent en juin 2014. Le gouvernement indique que le chômage de longue durée (celui des personnes au chômage depuis 52 semaines ou plus) s’est accru dans des proportions importantes ces dernières années, à savoir de 60 500 personnes entre juin 2011 et juin 2014, pour atteindre 172 400 personnes, son niveau le plus élevé depuis novembre 1999. Des mesures supplémentaires ont été prises dans le cadre du Programme Job Services Australia (JSA) 2012-2015 pour aider les chômeurs de très longue durée à trouver un emploi. De plus, certains volets du budget gouvernemental 2014 sont plus spécifiquement conçus pour remédier au chômage dans le pays et ciblés sur les groupes plus particulièrement touchés. Dans ses observations, l’ACTU a dit qu’elle considérait le travail précaire comme l’un des problèmes les plus urgents auxquels sont confrontés aujourd’hui les travailleurs en Australie. L’ACTU affirme que 40 pour cent de tous les travailleurs du pays exercent leur activité dans le cadre de dispositions hors normes telles que le travail occasionnel, les emplois à durée déterminée, le statut de contractant et le travail intérimaire. Un pourcentage remarquablement élevé – 25 pour cent – de tous les salariés travaillent sur une base occasionnelle. Bien que l’ACTU reconnaisse que ces formes d’emploi ont leurs propres justifications réelles et légitimes, elles sont de plus en plus utilisées, et employées à mauvais escient, pour éviter d’avoir à s’acquitter des responsabilités qui vont de pair avec une relation d’emploi continue et permanente. L’ACTU estime que l’obligation d’appliquer, en tant qu’objectif majeur, une politique active de promotion d’un emploi plein, productif et librement choisi, conformément à l’article 1 de la convention, implique que le gouvernement prenne des mesures positives pour résoudre le problème du travail précaire. Compte tenu des observations de l’ACTU, la commission prie le gouvernement de préciser comment, conformément à l’article 2 de la convention, il revoit régulièrement, en fonction des résultats obtenus, les mesures et politiques adoptées, dans le but de réaliser les objectifs d’un emploi plein, productif et librement choisi, tels que stipulés à l’article 1. La commission invite également le gouvernement à fournir des informations sur les résultats des mesures adoptées pour résoudre le problème du chômage de longue durée et du sous-emploi, y compris des informations sur le nombre des bénéficiaires du programme qui ont obtenu un emploi durable.
Emploi des jeunes travailleurs. La commission note que, pour les jeunes (les personnes âgées de 15 à 24 ans), les conditions du marché du travail se sont détériorées au cours des trois années antérieures au mois de juin 2014, le nombre de leurs emplois ayant diminué de 37 400 (soit 2,0 pour cent) tandis que, pour cette même cohorte, le taux de chômage est passé de 11,2 pour cent en juin 2011 à 13,6 pour cent en juin 2014. Dans le cadre du budget de 2014-15, et à partir du 1er janvier 2015, les jeunes de moins de 30 ans dont la capacité de travail est entière seront tenus soit d’étudier, soit de gagner leur vie, les critères d’octroi au Programme «newstart» et les allocations pour les jeunes étant devenus plus stricts. Le Programme «Green Army» permettra par ailleurs à des jeunes âgés de 17 à 24 ans, dont le nombre pourra atteindre 15 000 personnes, de bénéficier d’une expérience du travail dans le cadre d’emplois liés à l’environnement. Les jeunes demandeurs d’emploi peuvent rejoindre la Green Army au lieu d’adhérer au Programme Travail contre allocations de chômage. La commission prend note des observations de l’ACTU selon lesquelles le Programme «Green Army» et le Programme Travail contre allocations de chômage souffrent des mêmes insuffisances. Il n’y a aucune garantie d’emploi permanent pour les participants et aucune obligation d’utiliser un financement du Commonwealth pour aider les demandeurs d’emploi désavantagés à trouver du travail. Il n’y a pas non plus d’obligation, pour les fournisseurs de services d’emploi, d’aider les participants en leur dispensant une formation sur le tas structurée, en les assistant avec un parrainage ou en leur fournissant des informations sur d’autres services de l’emploi. Attentive aux préoccupations exprimées par l’ACTU, la commission prie le gouvernement de fournir des informations détaillées sur l’impact des mesures budgétaires prises en 2014-15 pour encourager et soutenir les niveaux d’emploi des jeunes et réduire leur taux de chômage.
La commission soulève d’autres questions dans une demande qu’elle adresse directement au gouvernement.

Demande directe (CEACR) - adoptée 2011, publiée 101ème session CIT (2012)

Tendances de l’emploi et politiques actives du marché du travail. La commission prend note du rapport très complet du gouvernement reçu en septembre 2011, qui comprend des réponses détaillées aux questions soulevées dans l’observation de 2009. Le gouvernement indique que l’Australie est sortie de la crise financière mondiale avec un marché du travail relativement solide. Toutefois, de nombreuses régions ont encore des niveaux de chômage nettement supérieurs à la moyenne nationale, et le nombre croissant des chômeurs de très longue durée est une autre source de préoccupation. Les catastrophes naturelles de 2010-11 ont également eu un effet négatif sur les marchés du travail régionaux. La commission prend note des données fournies par le gouvernement qui montrent que le marché du travail australien résiste en dépit d’un certain ralentissement des activités à court terme. Le nombre de personnes pourvues d’un emploi a augmenté de 222 000 (soit 2 pour cent) en un an jusqu’en juin 2011, pour s’établir à un total de 11 455 200 personnes, bien que le rythme de la croissance de l’emploi ait ralenti ces derniers trimestres depuis son point culminant de 36 000 en août 2010, pour atteindre le rythme modeste de 3 800 personnes en juin 2011. Le taux de chômage a cependant baissé de 4,9 pour cent en juin 2011, et le taux de participation a augmenté de 0,2 point de pourcentage, atteignant 65,6 pour cent en juin 2011. Le gouvernement indique que l’initiative intitulée «Keep Australia Working» a été lancée en réaction aux conséquences de la crise financière mondiale pour protéger les emplois et soutenir les entreprises. Ce programme comprend plusieurs mesures visant à optimiser l’emploi, y compris la création de coordinateurs locaux de l’emploi qui travaillent directement avec les employeurs afin d’améliorer les possibilités d’emploi des chômeurs dans les régions. Ce programme local ayant obtenu de bons résultats, il a été prolongé pour deux ans dans le budget 2011. La commission invite le gouvernement à continuer de fournir des données d’évaluation sur l’impact des différentes mesures de réforme du marché du travail adoptées pour améliorer la situation de l’emploi, ainsi que des informations sur l’implication des partenaires sociaux dans la conception et la mise en œuvre d’une politique active de l’emploi, conformément à la convention (articles 1 à 3 de la convention).
Services de l’emploi. La commission note que le Cadre de partenariat pour l’emploi a été mis sur pied en 2010 pour faciliter les consultations avec les principales parties prenantes dans le domaine des services de l’emploi. Ce cadre comprend des dispositifs de consultation aux niveaux stratégique et opérationnel. Le gouvernement indique que les contrats actuels des services de l’emploi (aussi bien ceux de «Job Services Australia» que les services de l’emploi pour les personnes handicapées) expirent le 30 juin 2012. La mise au point et l’application du nouveau modèle se sont appuyées sur un processus de consultation intensif avec les parties prenantes. Suite aux consultations et aux informations reçues en retour indiquant qu’il existait un fort désir de stabilité, le gouvernement a annoncé qu’à part quelques changements minimes les modèles de «Job Services Australia» et des services de l’emploi pour les personnes handicapées resteront en grande partie les mêmes lorsque les nouveaux contrats seront introduits en juillet 2012. La commission invite le gouvernement à continuer de fournir des informations sur les effets des changements apportés aux services de l’emploi eu égard aux objectifs de la convention.
Politiques en matière d’éducation et de formation. La commission note que l’initiative «Jobs Fund» soutient et crée le développement des emplois et des compétences grâce à des projets de construction d’infrastructures communautaires et sociales. Cette initiative fait partie du «Jobs and Training Compact» (Pacte pour l’emploi et la formation), annoncé en avril 2009 et qui a pour but d’aider les familles et les communautés les plus touchées par la crise financière mondiale. En juin 2011, les projets du «Jobs Fund» avaient créé 8 500 emplois, 2 260 places de stagiaires emploi/formation/apprentis et 4 400 places avec possibilité d’acquisition d’une expérience professionnelle. Le gouvernement indique qu’il est actuellement en train de finaliser les activités de terrain visant à évaluer le Pacte pour l’emploi et la formation et que le rapport définitif devrait être publié très prochainement. Il déclare également qu’il a lancé plusieurs initiatives axées sur le niveau régional en 2011, telles que l’initiative des Plans régionaux pour l’éducation, les compétences et l’emploi, dans le but d’augmenter la productivité et d’améliorer les résultats en matière d’intégration sociale. Le programme intitulé «Productivity Places Programme», lancé en 2008, offrira des contrats de formation sur plus de cinq ans pour permettre aux demandeurs d’emploi et aux personnes pourvues d’un emploi de développer les compétences nécessaires à la satisfaction des besoins de l’industrie. De plus, l’initiative «Securing Australian Apprenticeships» a pour but d’aider les apprentis sur le marché du travail, et presque 50 000 employeurs en avaient déjà bénéficié en mai 2011. La commission invite le gouvernement à continuer de fournir des informations sur les mesures prises dans le domaine des politiques d’éducation et de formation et sur leurs relations avec les futures possibilités d’emploi.
Moyens destinés à promouvoir l’emploi des travailleurs handicapés. Le gouvernement indique que, dans le cadre des activités des services de l’emploi pour les personnes handicapées, qui ont débuté en mars 2010, les demandeurs d’emploi ayants droit ont un accès immédiat à des services personnalisés, souples et qui répondent à la fois à leurs besoins et à ceux des employeurs. Le rapport d’étape sur l’évaluation des services de l’emploi pour les personnes handicapées a été publié en juin 2011 et porte sur les premiers mois du programme 2010-2012. Par comparaison avec le programme précédent, l’évaluation a montré que: un plus grand nombre de personnes ont accès aux services dans le cadre du nouveau programme; le soutien après le placement à un emploi est à présent mieux ciblé; les emplois obtenus semblent être plus durables; et le temps nécessaire à un participant pour bénéficier des services après avoir été orienté vers ce programme a augmenté. Le gouvernement indique que le rapport final d’évaluation sera terminé dans le courant de l’exercice financier 2012-13. La commission prend note en outre du début des activités, en mars 2010, du Fonds d’aide à l’emploi qui fournit une assistance financière aux employeurs, aux particuliers et aux fournisseurs de services d’emploi dans des domaines tels que la modification des lieux de travail, les équipements adaptés, la formation et la sensibilisation au handicap, et l’évaluation des lieux de travail. La commission invite le gouvernement à continuer de fournir des informations sur les mesures du marché du travail en faveur des travailleurs handicapés, ainsi que des données d’évaluation sur les services de l’emploi pour les personnes handicapées.
Moyens destinés à promouvoir l’emploi des travailleurs âgés et des jeunes travailleurs. La commission note que «Experience+» est un programme qui a pour but d’aider les travailleurs âgés à rester sur le marché du travail et d’encourager le transfert des compétences aux générations plus jeunes. Ce programme a commencé à fournir ses services en juillet 2010, et ceux-ci comprennent une planification de carrière gratuite pour les personnes de 45 ans et plus, ainsi que des subventions pour les employeurs qui autorisent les travailleurs âgés à devenir parrains ou superviseurs d’apprentis ou de stagiaires en emploi/ formation. S’agissant des jeunes travailleurs, le gouvernement a annoncé dans le budget fédéral 2011-12 un certain nombre de mesures offrant davantage d’incitations, de soutien et d’opportunités pour s’engager dans l’éducation, la formation et l’emploi, permettant ainsi d’assurer l’avenir de ces jeunes sur le marché du travail. La commission invite le gouvernement à continuer de fournir des informations sur les mesures prises pour encourager et soutenir les niveaux d’emploi des travailleurs âgés et des jeunes travailleurs.
Moyens destinés à promouvoir l’emploi des peuples indigènes. Le gouvernement indique que, dans le cadre de l’Accord sur la réforme nationale indigène (NIRA), le Conseil des gouvernements australiens a accepté de fixer comme cible la réduction de moitié de l’écart entre les résultats obtenus en matière d’emploi des Australiens indigènes et des Australiens non indigènes. Pour réduire de moitié cet écart d’ici à 2018, le nombre des Australiens indigènes en âge de travailler (15-64 ans) devra augmenter d’environ 100 000 personnes, ce qui représente un accroissement de presque 60 pour cent par rapport à l’année de base 2008. Le NIRA souligne que des investissements des programmes et initiatives principaux aussi bien que des programmes et initiatives spécifiques aux Indigènes seront nécessaires pour améliorer les résultats obtenus par les Australiens indigènes. Le gouvernement déclare que, depuis sa création le 1er juillet 2009 et jusqu’au 30 juin 2011, «Job Services Australia» a placé plus de 80 500 demandeurs d’emploi indigènes. Le Programme pour l’emploi des Indigènes complète les services de «Job Services Australia» pour aider les Australiens indigènes à obtenir un emploi et à participer aux activités économiques. Durant la même période, 53 388 personnes ont commencé à bénéficier des services du Programme pour l’emploi des Indigènes, dont 25 340 ont été placés à un poste de travail et 29 048 en formation. La commission prend note des commentaires reçus du Conseil australien des syndicats (ACTU) indiquant que celui-ci regrette que ces dépenses records aient eu peu d’impact discernable sur les taux d’emploi des Australiens indigènes. L’ACTU espère cependant que le réexamen par le gouvernement des dispositifs de services pour la participation et l’emploi dans les zones éloignées sera l’occasion d’améliorer la fourniture des services pour l’emploi aux Australiens indigènes. La commission invite le gouvernement et les partenaires sociaux à inclure dans le prochain rapport des informations sur l’impact des mesures spécifiques prises pour promouvoir les possibilités d’emploi productif pour les peuples indigènes.

Observation (CEACR) - adoptée 2009, publiée 99ème session CIT (2010)

La commission prend note du rapport du gouvernement reçu en septembre 2009 qui comprend les réponses aux questions soulevées dans sa demande directe de 2007, des données d’évaluation concernant les réformes de l’aide sociale et d’autres informations fournies par les gouvernements de l’Australie-Méridionale et de l’Australie-Occidentale. La commission note les commentaires reçus du Conseil australien des syndicats (ACTU).

Tendances de l’emploi et politiques actives du marché du travail. Le gouvernement indique que les effets de la crise économique mondiale en Australie ont entraîné une augmentation du taux de chômage, le nombre de licenciements étant en hausse, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée toujours une réalité dans certaines industries et certains lieux et certains secteurs industriels devant faire face à ces problèmes, qui viennent s’ajouter aux effets du vieillissement de la main-d’œuvre. Le gouvernement fait savoir que, face à cette situation, il a proposé un ensemble complet de programmes et de réformes des services de l’emploi. La commission note que le taux de chômage australien a augmenté pour passer de 3,9 pour cent en février 2008 à 5,8 pour cent en juillet 2009, ce qui représente une hausse de presque 40 pour cent, la plus élevée depuis presque six ans. Dans sa demande directe de 2007, la commission rappelait que la convention avait un rôle décisif à jouer dans la lutte contre la pauvreté et en faveur de la cohésion sociale. Le gouvernement indique dans son rapport que, selon lui, tous les Australiens devraient avoir la possibilité et la capacité de jouer pleinement leur rôle dans tous les aspects de la vie australienne. Le gouvernement signale en outre que le programme d’insertion sociale est là, entre autres objectifs, pour offrir à chaque Australien la possibilité d’obtenir un emploi. Afin de faire avancer le programme d’insertion sociale, le gouvernement a créé plusieurs nouveaux services, à savoir: ministère pour l’insertion sociale en Australie; secrétariat parlementaire chargé spécifiquement de l’insertion sociale; unité d’insertion sociale au sein du Département du Premier ministre et du Cabinet et Conseil australien pour l’insertion sociale. La commission prie le gouvernement de continuer à fournir des informations et des données d’évaluation sur l’impact des diverses mesures prises en matière de réforme du marché du travail, portant sur la situation de l’emploi, ainsi que des informations sur l’engagement des partenaires sociaux dans la conception et la mise en œuvre d’une politique active de l’emploi, conformément à la convention (articles 1, 2 et 3).

Services de l’emploi. La commission note que, depuis son précédent rapport, le gouvernement a entrepris un examen complet de l’exécution des programmes d’aide à l’emploi. Il a mis en place en juillet 2009 les «Job Services Australia» (services de l’emploi en Australie), qui remplacent le «Job Network» (réseau de l’emploi); le Modèle de participation active; et un certain nombre d’autres programmes de moindre envergure. Le gouvernement signale que, dans le cadre de «Job Services Australia», les demandeurs d’emploi n’auront plus à passer d’un programme à l’autre ou d’une source d’emploi à une autre. Chaque demandeur d’emploi sera relié à un fournisseur de son choix qui élaborera un plan personnalisé destiné à l’aider à trouver un emploi. Ce plan regroupera les divers types d’aide – professionnelle et autres – dont le demandeur d’emploi a besoin pour franchir les obstacles auxquels il est confronté. La commission note que l’ACTU s’est dit favorable aux changements des services de l’emploi annoncés par le gouvernement, destinés à les rendre plus axés sur les demandeurs d’emploi défavorisés, les services d’appui fournis par les employeurs et les marchés du travail locaux. La commission prie le gouvernement de fournir des informations sur les effets qu’ont eus les modifications des services de l’emploi sur les objectifs fixés dans la convention.

Politiques en matière d’éducation et de formation. La commission note que, dans le cadre de l’initiative intitulée «Skilling Australia for the Future» (Développement des compétences en Australie pour préparer l’avenir), le gouvernement a financé le programme intitulé «Productivity Places Program» (programme de contrats de productivité), qui offrira sur cinq ans 711 000 contrats de formation dans des domaines où il y a pénurie de compétences, afin de permettre aux ouvriers australiens d’acquérir les compétences requises. Le gouvernement signale que ces contrats de formation sont offerts dans le cadre d’un système axé sur l’industrie, afin que la formation réponde mieux aux besoins des entreprises et des participants. Sur ces stages, 392 000 seront attribués à des travailleurs en poste qui souhaitent améliorer leurs compétences ou en acquérir de nouvelles, et 319 000 contrats seront attribués à des demandeurs d’emploi. Le gouvernement signale également qu’il a introduit le «Jobs and Training Compact» (Pacte pour l’emploi et la formation) destiné à aider les jeunes Australiens, les travailleurs qui ont été licenciés et les communautés locales à travailler à nouveau, à améliorer leurs compétences ou à acquérir les nouvelles compétences requises pour l’obtention d’un emploi, à mesure que le marché du travail se redresse. La commission prie le gouvernement de continuer à fournir des informations sur les mesures prises dans le domaine des politiques d’éducation et de formation, et leur lien avec les débouchés offerts. La commission invite également le gouvernement à fournir des données d’évaluation sur le Pacte pour l’emploi et la formation.

Moyens destinés à promouvoir l’emploi des travailleurs handicapés. La commission note que, dans le cadre de son programme d’insertion sociale, le gouvernement met au point une stratégie nationale pour l’emploi de malades mentaux et de personnes handicapées, en vue d’accroître leurs chances d’emploi, y compris de ceux qui souffrent d’une maladie mentale. Cette stratégie, qui sera rendue publique en 2009, est actuellement en cours d’élaboration, après consultation de personnes handicapées, d’organisations clés, de fournisseurs de services, d’employeurs et de syndicats. Le gouvernement indique qu’il a déjà commencé à mettre en œuvre certains des premiers éléments importants de la stratégie, dont l’élaboration de nouveaux services de l’emploi des handicapés et un projet pilote d’incitation à l’emploi. A cet égard, la commission remarque que le gouvernement investit actuellement 1,2 milliard de dollars australiens dans les nouveaux services de l’emploi des personnes handicapées, qui débuteront en mars 2010 et qui devront aider les demandeurs d’emploi handicapés à trouver et à garder un emploi stable. Dans le cadre de ces changements, tous les demandeurs d’emploi handicapés auront accès à des services de l’emploi individualisés qui correspondent mieux à leurs besoins et qui assurent des liens plus solides avec la formation et le développement des compétences. La commission note également l’engagement pris en Australie-Méridionale de doubler d’ici à 2014 le nombre de personnes handicapées employées dans le secteur public. La commission invite le gouvernement à continuer à fournir des informations sur les mesures relatives au marché du travail concernant les travailleurs handicapés, ainsi que des données d’évaluation sur les services de l’emploi des personnes handicapées.

Moyens destinés à promouvoir l’emploi des travailleurs âgés et des jeunes travailleurs. Le gouvernement indique que, en dépit d’un marché du travail fort ces dix dernières années, certains groupes de personnes sont encore défavorisés dans ce domaine. Ces groupes sont appelés à affronter de nouveaux défis compte tenu de la récession économique mondiale – par exemple les jeunes qui sont sans travail en période de récession risquent d’avoir plus de mal que les autres à retrouver du travail au moment où la situation s’améliore. Le gouvernement indique qu’il a décidé de créer un «Compact with Young Australians» (Pacte pour les jeunes Australiens) qui accordera à chaque Australien de moins de 25 ans un stage d’enseignement ou de formation. Grâce à ce pacte, une disposition nationale intitulée «learning or earning» (apprendre ou gagner sa vie) («National Youth Participation Requirement» – prescription nationale de participation des jeunes) permettra également à tous les jeunes de suivre une scolarité jusqu’au niveau 10 et de participer à l’éducation, à la formation ou à l’emploi jusqu’à l’âge de 17 ans. La commission prend note également de l’initiative «South Australia Works» (Travail en Australie-Méridionale) par laquelle ont été exécutés un certain nombre de programmes destinés à fournir aux jeunes de 16 à 24 ans les compétences et les possibilités de réussir leur passage de l’école, d’études complémentaires, d’une formation ou du chômage vers un travail stable et gratifiant. En ce qui concerne les travailleurs âgés, le gouvernement signale que les exigences en termes de participation des demandeurs d’emploi d’âge mûr ont été examinées par l’Equipe spéciale chargée de l’étude de la participation. Celle-ci a conclu que les demandeurs d’emploi d’âge mûr devraient avoir les mêmes exigences en termes de participation que les autres demandeurs d’emploi, mais que toute modification devrait être précédée par une action du gouvernement visant à améliorer les attitudes négatives à l’égard de travailleurs d’âge mûr. La commission prie le gouvernement de continuer à fournir des informations sur les mesures destinées à encourager et à soutenir les niveaux d’emploi des travailleurs âgés. Elle prie également le gouvernement d’inclure dans son prochain rapport des informations sur la façon dont les mesures récemment adoptées ont permis d’accroître les chances des jeunes qui entrent dans la vie active de trouver un emploi stable.

Moyens destinés à promouvoir l’emploi des peuples indigènes. En réponse aux précédents commentaires, le gouvernement déclare reconnaître la situation particulièrement désavantageuse des aborigènes et des habitants des îles du Détroit de Torres sur le marché du travail. Il indique que des mesures spéciales sont nécessaires afin d’aider les demandeurs d’emploi indigènes à trouver un emploi. Ces derniers sont plus nombreux dans les zones de services de l’emploi régionales et éloignées qu’ils ne le sont dans les zones métropolitaines. Le gouvernement indique que, en juin 2009, le nombre de demandeurs d’emploi indigènes enregistré était d’environ 18 700 dans les zones métropolitaines (soit 4 pour cent du total des demandeurs d’emploi), alors qu’il était d’environ 43 300 (soit 13 pour cent) dans les régions et de 25 300 (soit 80 pour cent) dans les zones éloignées. En tout, les demandeurs d’emploi indigènes représentent 11 pour cent du nombre total de demandeurs d’emploi inscrits dans le «Job Network». Le gouvernement ajoute que, au cours de l’exercice financier 2008-09, les membres de «Job Network» et d’autres organismes de placement ont fourni un emploi à 38 000 demandeurs d’emploi indigènes. «Job Services Australia», qui a remplacé «Job Network» le 1er juillet 2009, a encore mis l’accent sur l’aide aux demandeurs d’emploi les plus défavorisés, dont beaucoup sont des indigènes. Tous les fournisseurs de services faisant partie de «Job Services Australia» ont pour nouvelle consigne d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie pour l’emploi des indigènes visant à augmenter l’emploi et le maintien des peuples indigènes au sein de leur propre organisation. En outre, la commission prend note des principales conclusions du rapport de 2009 «Overcoming Indigenous Disadvantage» (lutter contre les désavantages subis par les indigènes), qui indique qu’entre 2001 et 2006 on a constaté une amélioration du taux de chômage des indigènes, du taux de participation de leur main-d’œuvre et du taux d’emploi de cette communauté par rapport à l’ensemble de la population, bien qu’il existe encore de grandes différences entre la situation des populations indigènes et celle des autres populations. La commission note les commentaires formulés par l’ACTU, selon lequel l’emploi réel et durable est l’un des éléments essentiels qui permettront de combler les différences entre les populations aborigènes et des îles du Détroit de Torres et le reste de la population. L’ACTU se dit inquiet de voir que certains aspects de la politique nationale en matière d’emploi des indigènes n’ont guère changé. Il lui semble que l’histoire a montré que de tels programmes ont donné peu de résultats concluants en termes d’emploi, de nombreux participants se trouvant sans travail après que le gouvernement ait cessé de les financer. D’après l’ACTU, les employeurs, le gouvernement, les syndicats et les communautés devraient unir leurs efforts pour développer les programmes de l’emploi et accroître l’engagement à long terme de la main-d’œuvre dans la formation. La commission invite le gouvernement et les partenaires sociaux à continuer à fournir des informations sur l’impact des mesures prises afin de promouvoir les chances d’emploi productif pour les indigènes.

Demande directe (CEACR) - adoptée 2007, publiée 97ème session CIT (2008)

La commission prend note du rapport simplifié du gouvernement pour la période se terminant en juin 2007, ainsi que des réponses aux questions soulevées dans sa précédente demande directe.

1. Articles 1 et 2 de la convention. Tendances de l’emploi et politiques actives du marché du travail. Le gouvernement indique que l’emploi a augmenté de 4,7 pour cent, ce qui représente 464 900 emplois, entre juin 2005 et mai 2007. Le taux d’activité a atteint le record de 65 pour cent en mai 2007 avec un taux d’activité des femmes de 57,8 pour cent, ce qui est également un record élevé. Le chômage a continué de baisser et a été évalué à 4,2 pour cent au cours de la même période, ce qui représente son plus bas niveau depuis 1974. Depuis son dernier rapport, le gouvernement a adopté la loi modificatrice de 2005 sur les relations du travail (choix du travail), qui établit la Commission australienne de l’équité en matière de rémunération, chargée de fixer et d’ajuster les salaires minima. La commission susmentionnée a également pour objectif de promouvoir la prospérité économique en donnant aux personnes au chômage ainsi qu’à celles à faible revenu la possibilité d’obtenir et de conserver un emploi ainsi que de favoriser l’emploi et la compétitivité à travers le pays. Le gouvernement a également introduit, en juillet 2006, une réforme complète du système de prévoyance sociale destinée à augmenter la participation des personnes traditionnellement en dehors du marché du travail. Une première analyse de l’initiative «de l’aide sociale au travail» montre des tendances positives à l’égard des parents et des personnes handicapées. Le gouvernement a investi 3,6 milliards de dollars australiens, conformément aux réformes de l’initiative «de l’aide sociale au travail» mises en œuvre en juillet 2006, afin de promouvoir l’emploi des parents, des personnes handicapées, des personnes âgées et des personnes en situation de chômage de longue durée. La commission apprécierait de recevoir, dans le prochain rapport du gouvernement, les résultats de toute évaluation effectuée par les autorités concernées et les partenaires sociaux sur l’impact des réformes de l’initiative «de l’aide sociale au travail» en termes de création d’emplois productifs.

2. Moyens destinés à promouvoir l’emploi des travailleurs âgés et des jeunes travailleurs. Le gouvernement note que le taux d’activité des personnes âgées de 45 à 64 ans est passé de 70,3 pour cent en juin 2005 à 72 pour cent en mai 2007. Bien que le taux de chômage pour ce groupe de travailleurs ait été évalué à 2,6 pour cent en mai 2007 et demeure inférieur à celui des personnes âgées de 15 à 44 ans, le gouvernement indique que la durée moyenne du chômage des travailleurs âgés est supérieure à cinquante-sept semaines contre vingt-huit semaines pour les jeunes travailleurs. Le taux de chômage des 15-19 ans est tombé de 19,5 pour cent en juin 2005 à 17,6 pour cent en mai 2007, et le taux de chômage des 20-24 ans a également diminué de 8,1 pour cent en juin 2005 à 6,3 pour cent en mai 2007. La commission prie le gouvernement d’inclure dans son prochain rapport des informations sur les mesures mises en œuvre pour faciliter la réintégration des travailleurs âgés dans le marché du travail et de réduire le taux de chômage des jeunes travailleurs.

3. Moyens destinés à promouvoir l’emploi des peuples indigènes. Le gouvernement indique que le taux national de chômage des personnes indigènes âgées de 15 ans et plus s’est amélioré, baissant de 18,3 pour cent en 2002 à 14,3 pour cent en 2006. Le rapport indique également que les demandeurs d’emploi indigènes représentent 11 pour cent du nombre total de demandeurs d’emploi avec un pourcentage supérieur dans les régions et les zones éloignées. Le gouvernement prévoit de promouvoir l’indépendance économique des peuples indigènes en fournissant un ensemble de programmes d’emploi et en aidant les membres de ce groupe à trouver des emplois grâce à la coopération avec les employeurs. Les membres de Job Network et d’autres organismes de placement dans l’emploi ont, au cours de la période 2006-07, fourni un emploi à 50 100 personnes indigènes. Ce chiffre représente le double de celui correspondant à la période 2003-04. La commission rappelle que la convention no 122 a «un rôle décisif à jouer dans la lutte contre la pauvreté et pour la cohésion sociale» (paragr. 495 de l’étude d’ensemble de 2003, Promouvoir l’emploi) et prie à nouveau le gouvernement de continuer à fournir des informations sur l’impact des mesures prises pour promouvoir les possibilités d’emplois productifs pour les peuples indigènes.

4. Article 3. Participation des partenaires sociaux à l’élaboration et à l’application des politiques. La commission prend note des informations fournies par le gouvernement dans son rapport sur la composition du Forum consultatif pour l’aide sociale au travail et du groupe consultatif sur le handicap, comportant des représentants des organisations d’employeurs et de travailleurs. La commission rappelle que la convention demande au gouvernement de veiller à ce que les organisations d’employeurs et de travailleurs ainsi que des autres groupes intéressés soient consultés «afin qu’il soit pleinement tenu compte de leur expérience et de leur opinion». Elle prie le gouvernement de continuer à fournir des informations sur la manière dont l’opinion des employeurs, des travailleurs et d’autres groupes intéressés est suffisamment prise en compte dans l’élaboration, l’application et la révision des politiques et programmes de l’emploi.

Demande directe (CEACR) - adoptée 2005, publiée 95ème session CIT (2006)

La commission prend note des informations complètes contenues dans le rapport du gouvernement qui porte sur la période se terminant en juin 2005, ainsi que des informations détaillées qu’il fournit en réponse à la demande directe de 2003 de la commission.

1. Articles 1 et 2 de la convention. Le gouvernement indique qu’il contribue à la promotion du plein emploi, productif et librement choisi, en assurant aux demandeurs d’emploi un revenu d’appoint et en apportant une aide active et adaptée au marché du travail au moyen du Réseau pour l’emploi. Ce réseau fonctionne dans le cadre du Modèle de participation active. Ce dispositif, mis en place en juillet 2003, garantit un accès simplifié et des services rationnalisés, et assure aux demandeurs d’emploi un service continu qui s’accroît en fonction de la période de chômage et des besoins individuels. Ces mesures sont étayées par des stratégies sectorielles ciblées qui permettent de resserrer les liens entre employeurs et services de l’emploi. A propos de la nécessité d’accroître la participation de la main-d’œuvre, le gouvernement indique qu’il a prévu dans son budget pour 2005-06 une réforme globale du système de protection sociale. Cette réforme vise essentiellement à accroître la participation des personnes qui se trouvent habituellement en dehors du marché du travail - parents, demandeurs d’emploi âgés, handicapés, chômeurs de très longue durée - tout en maintenant des réseaux solides de protection de l’emploi pour ceux qui en ont besoin. La commission demande au gouvernement de la tenir informée dans son prochain rapport de toute évaluation des effets que les réformes du système de protection sociale ont eus sur l’emploi. Elle demande également au gouvernement de fournir des informations sur les parents se trouvant habituellement en dehors du marché du travail et sur les mesures spécifiques prises pour augmenter leur participation sur le marché du travail.

2. A propos de la période couverte par le rapport, le gouvernement indique que la croissance de l’emploi a été particulièrement forte. Le rapport du gouvernement pour cette période indique ce qui suit:

-         le chômage a baissé de 1,2 pour cent (528 500 demandeurs d’emploi maintenant) pour s’établir à 5 pour cent, son niveau le plus faible depuis novembre 1976;

-         le taux d’activité des femmes est passé de 56,1 à 57,2 pour cent tandis que le taux d’activité des hommes s’est accru de 0,9 point de pourcentage pour atteindre 72,4 pour cent;

-         le nombre des chômeurs de longue durée a baissé de 41 300 (-27 400 hommes et -13 800 femmes);

-         malgré l’évolution des types d’activité sur le marché du travail, l’emploi s’est accru de 6,1 pour cent (+571 900 personnes);

-         le taux de chômage des demandeurs d’emploi plus âgés était de 2,9 pour cent en juin 2005 et reste nettement inférieur à celui des personnes âgées de 15 à 44 ans;

-         le taux de chômage des jeunes (de 15 à 19 ans) a diminué de 2 pour cent et s’établit à 19,8 pour cent;

-         le taux de chômage des non-anglophones a diminué pour passer de 7,9 pour cent en juin 2003 à 6,2 pour cent en juin 2005.

3. Se référant aux commentaires précédents de la commission, le gouvernement indique que la situation s’est nettement améliorée pour les demandeurs d’emploi en ce qui concerne le nombre de placements et le nombre d’emplois de longue durée grâce au Réseau pour l’emploi et à d’autres organisations de placement. Pendant l’année budgétaire 2004-05, plus de 665 800 placements ont été enregistrés grâce au Réseau pour l’emploi et à d’autres organisations de placement, soit une hausse de 29 pour cent par rapport à l’exercice précédent. La commission prend dûment note de ces données et demande au gouvernement de continuer de l’informer sur les résultats de ces programmes, ainsi que sur les progrès accomplis dans l’égalité d’accès à l’emploi et dans la conciliation de la qualité et de la flexibilité des emplois.

4. Faisant suite à des commentaires précédents sur l’application du programme d’aide aux Australiens autochtones (Australians Working Together), le gouvernement indique que les service général australien de l’emploi touche davantage de demandeurs d’emploi autochtones que les autres dispositifs de la politique pour l’emploi des autochtones, tous éléments confondus. Pendant l’année budgétaire 2004-05, en tout, plus de 9 900 emplois de longue durée en faveur de demandeurs d’emploi autochtones ont été enregistrés par le Réseau pour l’emploi et d’autres organisations de placement, soit plus du double que l’année précédente. La commission demande au gouvernement de continuer de l’informer sur la promotion de l’emploi des autochtones.

5. Participation des partenaires sociaux. Se référant aux commentaires précédents de la commission, le gouvernement indique que les partenaires sociaux sont amplement consultés sur les réformes et programmes qui ont des incidences sur l’emploi. Le gouvernement mentionne les consultations qui ont eu lieu à propos du Réseau pour l’emploi, le programme Australians Working Together et les réformes du système de protection sociale. Le gouvernement indique aussi que des consultations analogues auront lieu en vue de la mise en œuvre de l’ensemble de mesures Welfare-to-Work (protection sociale en vue d’un emploi) qui est prévu dans le budget 2005-06. La commission prend note de ces informations et espère que le gouvernement continuera de fournir dans son prochain rapport des informations récentes sur la façon dont les représentants des organisations de travailleurs et d’employeurs sont régulièrement consultés au sujet de la promotion de l’emploi (article 3).

Demande directe (CEACR) - adoptée 2003, publiée 92ème session CIT (2004)

La commission prend note des informations exhaustives contenues dans les rapports du gouvernement couvrant la période se terminant en juin 2003, ainsi que des réponses détaillées à ses commentaires de 2001. Elle prend également note de la contribution faite à ce titre en 2002 par la Nouvelle-Galles du Sud.

1. Articles 1 et 2 de la convention. Le gouvernement indique que, en dépit d’une conjoncture économique générale plutôt morose, la situation du marché du travail ne s’est pas sensiblement détériorée. Les données contenues dans le rapport du gouvernement pour les trois années se terminant en juin 2003 font apparaître que sur cette période:

-           le taux de chômage s’est accru de 2 pour cent, portant le chiffre absolu à 618 700; ce taux est passé par un pic de 6,9 pour cent entre juillet et octobre 2001, avant de redescendre à 6,1 pour cent;

-           le taux de participation de la main-d’œuvre féminine est passé de 55 à 56,1 pour cent alors que celui de la main-d’œuvre masculine a reculé de 0,9 pour cent, pour s’établir à 71,8 pour cent;

-           le nombre de personnes au chômage de longue durée a diminué de 19 700, c’est-à-dire de 15 300 chez les hommes et de 4 400 chez les femmes;

-           même si le marché du travail présente des tendances diverses, le nombre d’emplois a augmenté de 429 600, soit un taux de 4,7 pour cent, pour un rythme annuel de 1,6 pour cent;

-           chez les demandeurs d’emploi âgés, le taux de chômage a baissé de 0,2 point de pourcentage, alors qu’il a augmenté de 0,1 point de pourcentage chez les moins de 45 ans;

-           chez les adolescents (15-19 ans) le taux de chômage a augmenté de 1,6 pour cent, pour s’établir à 21,8 pour cent;

-           le taux de chômage chez les non anglophones a légèrement reculé depuis février 2000, où il était de 8,1 pour cent, pour s’établir à 7,9 pour cent en juin 2003.

2. Par référence aux précédents commentaires de la commission, le gouvernement signale que le Réseau pour l’emploi a entamé le 1er juillet 2003 son troisième contrat d’adjudication de services de l’emploi. La démarche suivie dans le cadre de ce troisième contrat est différente des deux premières phases, du fait que près de 60 pour cent des services du Réseau disponibles dans tout le pays et des prestations de stimulation de la création de nouvelles entreprises (NEIS) ont été alloués par le Département du travail aux fournisseurs de services qui se sont révélés les plus performants au cours de la deuxième phase. Les 40 pour cent restants ont été attribués au terme d’une procédure d’appel à la concurrence. A travers cette démarche, le gouvernement entend fournir aux chômeurs une assistance de meilleure qualité, débouchant sur des emplois plus forts et plus durables en obtenant dans le même temps un meilleur rapport des dépenses de fonds publics ainsi engagées. La commission prie le gouvernement de la tenir informée des résultats de ces programmes, et des progrès enregistrés quant à l’amélioration de l’égalité d’accès à l’emploi.

3. La commission note que le document intitulé«Participation support for a more equitable society» définit les orientations stratégiques des réformes de fonds envisagées pour le système de prévoyance à court, moyen et long terme. Les recommandations découlent de cinq principes clés: individualisation du service; simplification du système de soutien du revenu; mesures d’incitation et d’aide financière; réciprocité des obligations; partenariat social. Ce document explique également que ce train de réformes est axé sur de meilleurs services de prévoyance sociale, une amélioration des incitations à l’emploi et un juste équilibre des exigences imposées aux bénéficiaires de prestations sociales. La commission prie le gouvernement de communiquer dans son prochain rapport toute évaluation des effets que ces réformes du système de prévoyance sociale peuvent avoir sur l’emploi.

4. Faisant suite aux précédents commentaires de la commission, le gouvernement annonce la mise en œuvre d’un programme de poursuite de l’aide aux indigènes australiens intitulé Australians Working Together. Ce programme tend à la création de centres indigènes d’emploi (IEC) assurant un encadrement, une expérience professionnelle et une aide à la recherche d’emploi et à la formation. Les IEC devraient aider 10 000 participants à trouver du travail. Le programme prévoit également des accords sur les modalités pratiques selon lesquelles les indigènes australiens peuvent apporter une contribution en retour de leur prestation de soutien du revenu. Il prévoit 12 centres de zones et un renforcement de l’aide à l’enseignement et à la formation professionnelle en faveur de 1 600 scolaires indigènes du second degré et 2 300 stagiaires indigènes en formation professionnelle. En 2000-01, non moins de 6 610 emplois ont été créés grâce à ce programme. La commission souhaiterait continuer de disposer de statistiques sur l’incidence de ces programmes sur l’emploi des indigènes.

5. Article 3. Faisant suite aux précédents commentaires de la commission, le gouvernement explique que les partenaires sociaux sont largement consultés sur les réformes et les programmes ayant un impact sur l’emploi. Il fait état des consultations ayant eu lieu à propos du Réseau pour l’emploi, du programme Australians Working Together et des réformes du système de prévoyance sociale. La commission prend bonne note de ces informations et veut croire que le gouvernement fournira dans son prochain rapport des informations à jour sur la manière dont les organisations représentatives de travailleurs et d’employeurs sont consultées régulièrement sur les questions de promotion de l’emploi.

Demande directe (CEACR) - adoptée 2001, publiée 90ème session CIT (2002)

La commission prend note des informations contenues dans le rapport du gouvernement pour la période du 1er juillet 1998 au 30 juin 2000, ainsi que des informations communiquées par le Territoire de la Capitale et l’Australie méridionale.

1. Article 1 de la convention. Le gouvernement déclare que la progression de l’emploi a été marquée de 1997 à 2000, atteignant une moyenne annuelle de 2,3 pour cent de juillet 1998 à mai 2000. Pour 1998-1999, ce chiffre n’a cependant été que de 1,7 pour cent, mais pour 1999-2000 il a atteint 2,8 pour cent. Les secteurs qui se sont révélés les plus dynamiques sur ce plan sont ceux des services, de la construction et des communications. Le taux d’activité s’est chiffréà 63,2 pour cent pour 1998-99 et à 63,3 pour cent pour 1999-2000. Le chômage a reculé de juillet 1998 à mai 2000, passant ainsi de 8,1 à 6,1 pour cent, niveau le plus bas constaté depuis juin 1990. Le chômage de longue durée, en pourcentage du chômage total, se chiffrait à 28,6 pour cent en mai 2000. Le chômage dans la classe d’âge des adolescents (15-19 ans) a reculé entre juillet 1998 et mai 2000, passant ainsi de 28,4 à 21,4 pour cent, tandis que l’emploi à plein temps progressait de 9,8 pour cent au cours de la même période. Le chômage chez les non-anglophones a été littéralement divisé par deux entre 1993 et février 2000, passant de 16,3 à 8,1 pour cent.

2. Le gouvernement s’efforce de promouvoir l’emploi en recherchant la croissance économique et en réformant, d’une part, la réglementation touchant aux petites entreprises et, d’autre part, le système de relations professionnelles. Il cherche, à travers sa politique macroéconomique, à augmenter les économies au niveau national, équilibrer les budgets sur le cycle économique, faire reculer l’endettement national, favoriser la stabilité et maintenir l’inflation à un niveau minimal.

3. En réponse aux précédents commentaires, le gouvernement explique que la proportion des travailleurs de plus de 45 ans s’accroît. Ce phénomène s’explique essentiellement par l’accès des femmes de cette classe d’âge à la vie active. Le taux de chômage est d’ailleurs moins élevé dans cette classe d’âge que dans les autres, mais la durée moyenne d’inactivité y est de quatre-vingt-six semaines et demie, soit beaucoup plus que la moyenne générale. Le gouvernement est prié de continuer à fournir des informations sur les progrès de la promotion de l’emploi en faveur des travailleurs âgés, notamment de ceux qui sont au chômage depuis plus de douze mois.

4. Article 2. La commission prend note du fait que l’évaluation du système de l’emploi doit s’effectuer en trois étapes et que, selon les indications du gouvernement, la première est achevée. Il apparaît que ce système fonctionne de manière satisfaisante - le service offert est à la fois de meilleure qualité et mieux adaptéà chaque individu. Des améliorations seraient encore possibles sur les plans de l’égalité d’accès et de l’équilibrage de la qualité de service, compte tenu de la flexibilité nécessaire. L’achèvement de la deuxième étape était prévu pour fin 2000 et celui de la troisième pour 2001. La commission apprécierait de recevoir des informations sur les conclusions de ces dernières évaluations, de même que sur les progrès constatés dans le sens de l’amélioration de l’égalité d’accès et de l’équilibrage de la qualité, compte tenu de la flexibilité nécessaire.

5. La commission note que l’«arrangement d’obligation réciproque» prescrit à tout individu n’ayant pas 35 ans de participer, soit à une formation professionnelle, soit au programme de travail du Département de l’emploi. L’évaluation du projet pilote a fait apparaître qu’après trois mois de participation à ce programme, 34 pour cent des inscrits travaillent et 23 pour cent trouvent un emploi à temps partiel. Le gouvernement est prié de tenir la commission informée des résultats de ces programmes sur la promotion de l’emploi.

6. Suite à de précédents commentaires, le gouvernement mentionne son programme d’assistance régionale, destinéà soutenir essentiellement les zones rurales et isolées. Dans ce cadre, il fournit le financement initial de projets d’intérêt communautaire et de services de réseaux d’emploi. La commission souhaiterait continuer à recevoir des informations sur l’impact de ces programmes sur la promotion de l’emploi en milieu rural.

7. La commission note que les objectifs du gouvernement en ce qui concerne les populations indigènes consistent notamment à faire progresser le taux d’activité parmi ces populations, mener des programmes de développement au niveau des communautés et fournir un appui aux petites entreprises. La commission souhaiterait disposer de statistiques illustrant l’impact de ces programmes sur la promotion de l’emploi chez les populations indigènes.

8. Article 3 (lu conjointement avec l’article 2). Le gouvernement déclare que le Département de l’emploi, des relations du travail et des petites entreprises (DEWRSB) assure l’évaluation des programmes d’emploi et que la Commission de la productivité et le Conseil national de la concurrence procèdent eux aussi à des évaluations. La commission souhaiterait savoir si les représentants des employeurs, les organisations représentatives des travailleurs et les représentants des autres catégories concernées sont consultés dans le cadre de l’évaluation. Par ailleurs, notant que, selon le gouvernement, la Chambre de commerce et d’industrie, le Conseil australien des services sociaux et l’Association nationale des services de l’emploi se concertent régulièrement avec le ministère de l’Emploi, la commission souhaiterait savoir plus précisément de quelle manière les représentants des organisations de travailleurs sont régulièrement consultés sur les questions d’emploi.

Observation (CEACR) - adoptée 2001, publiée 90ème session CIT (2002)

La commission note avec intérêt que le gouvernement a procédéà la modification de la loi sur les relations de travail en vue de promouvoir l’emploi à travers une meilleure réponse aux besoins des travailleurs, en particulier des travailleurs âgés et des femmes. Ces modifications permettent ainsi aux employeurs et aux travailleurs de négocier des arrangements moins classiques - comme le partage des emplois, le travail à temps partiel et le départ progressif à la retraite. Désormais, un employeur ne peut plus licencier un travailleur âgéà moins d’avoir prouvé que l’âge constitue une condition inhérente à l’emploi considéré. Par ailleurs, dans le secteur public, la règle prévoyant que le départ à la retraite était obligatoire à 65 ans a été abolie. Certaines dispositions spéciales ont été prises pour faciliter la réinsertion dans la vie active des personnes qui avaient suspendu leur activité pour s’occuper de tiers. La commission souhaiterait continuer de recevoir des informations sur l’incidence de la loi sur les relations du travail sur la promotion de l’emploi.

Observation (CEACR) - adoptée 1999, publiée 88ème session CIT (2000)

La commission prend note du rapport détaillé et instructif présenté par le gouvernement sur la mise en oeuvre de la Stratégie nationale de création d'emplois et l'évaluation des divers programmes. Le gouvernement déclare que la croissance de l'emploi est principalement due à l'augmentation du travail à temps partiel, bien que le nombre d'emplois à temps complet ait recommencé à augmenter en 1997 et 1998. D'après les Perspectives de l'emploi de l'OCDE pour l'année 1999, la proportion de femmes occupant des emplois à temps partiel demeure très élevée (40,7 pour cent en 1998). Bien qu'un grand nombre de ces emplois à temps partiel soient permanents, le nombre des emplois à temps partiel temporaires a augmenté plus rapidement. Le rapport de l'OCDE indique également une augmentation notable du chômage de longue durée chez les hommes, qui est passé de 24,4 pour cent en 1990 à 36,5 pour cent en 1998. Pour la même période, les dépenses publiques pour l'aide aux demandeurs d'emploi ont considérablement baissé, passant de 0,16 pour cent du PIB en 1994-95 à 0,06 pour cent en 1997-98, et le taux de participation des chômeurs aux programmes de formation a chuté de 3,7 pour cent en 1994-95 à 1,6 pour cent en 1997-98. La commission souhaiterait continuer de recevoir des informations sur la situation, le niveau et les tendances de l'emploi, du chômage et du sous-emploi en ce qui concerne les diverses catégories de travailleurs, comme les travailleurs à temps partiel recherchant un emploi à temps plein et les chômeurs de longue durée, comme requis dans le formulaire de rapport sur l'application de l'article 1 de la convention. La commission prend note également avec intérêt de la baisse du chômage chez les travailleurs plus âgés, en dépit de l'augmentation du taux d'activité de cette cohorte. Elle souhaiterait recevoir davantage de détails sur les politiques précises ayant entraîné cette évolution. Enfin, la commission serait reconnaissante au gouvernement de bien vouloir inclure dans son prochain rapport des informations sur les politiques visant à promouvoir un développement régional équilibré et à assister les zones affectées par des taux de chômage particulièrement élevés.

Observation (CEACR) - adoptée 1997, publiée 86ème session CIT (1998)

1. La commission a pris note avec intérêt du rapport du gouvernement pour la période se terminant en juin 1996, qui contient des informations complètes et détaillées et transmet en annexe un ensemble de documents pertinents. Elle note que le mouvement de reprise de la croissance de l'emploi, déjà perceptible à la fin de la période précédente, s'est confirmé, à un taux annuel moyen de 4 pour cent en 1994-95, puis de 2,6 pour cent en 1995-96, ce qui a permis, malgré l'augmentation des taux d'activité, notamment féminins, de ramener le taux de chômage à 8,5 pour cent en 1996, contre 9,7 pour cent en 1994. La part du chômage de longue durée, qui atteignait encore 36 pour cent en 1994, a été réduite à moins de 30 pour cent du chômage total en 1996.

2. Le gouvernement entré en fonctions en mars 1996 déclare qu'il a entrepris de mettre en oeuvre une Stratégie nationale de création d'emplois, qui est conçue pour accroître le taux de croissance de l'emploi pour tous les Australiens, et notamment pour les jeunes, en instaurant un environnement propice à la croissance de l'économie. La politique budgétaire à moyen terme vise à réduire le déficit public afin d'augmenter l'épargne nationale disponible pour le financement de l'activité privée. La politique industrielle et commerciale tend à accélérer l'internationalisation de l'économie, tout en atténuant le coût de l'ajustement structurel par des mesures régionales ou sectorielles. Quant à la politique salariale, elle met l'accent sur la négociation décentralisée au niveau de l'entreprise afin d'assurer au marché du travail la flexibilité nécessaire à la création d'emplois. La commission, qui note que l'objectif que s'était fixé le précédent gouvernement de parvenir à un taux de chômage d'environ 5 pour cent à la fin de la décennie n'a pas été retenu, espère trouver dans le prochain rapport une première évaluation de la manière dont les nouvelles orientations de la politique économique contribuent à la poursuite des objectifs de l'emploi de la convention, notamment en ce qui concerne leur impact sur le niveau général des salaires.

3. La commission note par ailleurs les informations détaillées qui ont été fournies sur les mesures de politique active du marché du travail et l'évaluation de leur efficacité. Elle relève notamment qu'un effort particulier continue d'être consacré à la réinsertion des chômeurs de longue durée. La commission prie le gouvernement de continuer de fournir de telles informations et de décrire les réformes entreprises afin d'améliorer les résultats obtenus par ces mesures. Notant par ailleurs les dispositions liant plus étroitement le versement des allocations à la recherche active d'emploi, elle prie le gouvernement de continuer de fournir des informations sur toute nouvelle mesure prise en vue de mieux coordonner les dispositifs de soutien au revenu des chômeurs avec la promotion de l'emploi. Enfin, la commission note que des réformes ont été entreprises, suite à l'abrogation de la loi de garantie de la formation, afin de mieux adapter la formation aux besoins des employeurs et des salariés. Elle invite le gouvernement à décrire toute nouvelle mesure de coordination des politiques de l'éducation et de la formation avec les perspectives de l'emploi, compte tenu également des dispositions de la convention (no 142) sur la mise en valeur des ressources humaines, 1975.

Observation (CEACR) - adoptée 1995, publiée 83ème session CIT (1996)

1. La commission a pris note du rapport du gouvernement pour la période se terminant en juin 1994, qui contient des informations complètes et détaillées, et transmet d'utiles documents en annexe. Le gouvernement indique qu'en liaison avec la sortie de la phase de récession de l'économie la situation de l'emploi a commencé à s'améliorer à partir de la fin de 1993. Modérée dans un premier temps, la croissance de l'emploi s'est accélérée en 1994 et a permis de ramener le taux de chômage à 9,7 pour cent contre 10,7 pour cent en 1992. Selon l'OCDE, cette tendance à la baisse du taux de chômage s'est confirmée depuis la fin de la période: il s'établissait à 8,7 pour cent en juin 1995. La part du chômage de longue durée, qui a représenté jusqu'à 39 pour cent du chômage total à la fin de 1993, a commencé de diminuer pour s'établir à 36 pour cent en 1994.

2. En dépit des améliorations enregistrées au cours de la période, le gouvernement continue d'estimer que le niveau du chômage demeure inacceptable. La commission note qu'à l'occasion de la présentation au Parlement en mai 1994 d'un Livre blanc sur l'emploi et la croissance le gouvernement a réaffirmé son engagement à réaliser l'objectif du plein emploi, en déclarant que le Livre blanc devait être considéré comme l'affirmation du principe du droit de chacun à l'emploi. La stratégie se fonde sur la croissance de l'économie, considérée comme la condition nécessaire mais non suffisante pour réduire le chômage. Le gouvernement, qui a choisi en conséquence d'intervenir directement sur le marché du travail, s'est fixé comme objectif d'atteindre un taux de chômage d'environ 5 pour cent à la fin de la décennie. La priorité donnée à la promotion de l'emploi a par ailleurs été consacrée par l'Accord général convenu avec le Conseil australien des syndicats (ACTU) qui fait figurer la création d'un minimum de 500 000 emplois au cours de la période 1993-1996 parmi ses objectifs fondamentaux. Le gouvernement expose en détail dans son rapport les orientations de la politique économique menée pour favoriser l'expansion de l'économie et de l'emploi: la politique monétaire vise à la maîtrise de l'inflation et à la baisse des taux d'intérêt, tandis que la politique budgétaire, tout en continuant d'être active, tend vers la restauration de l'équilibre des finances publiques à moyen terme grâce à la reprise de la croissance. Quant à la politique des salaires convenue avec l'ACTU, elle doit contribuer à la maîtrise de l'inflation et à l'amélioration de la compétitivité de l'économie en liant la progression des salaires à l'augmentation de la productivité dans le cadre de négociations décentralisées. La commission invite le gouvernement à continuer de fournir des informations sur la réalisation des objectifs définis en matière d'emploi et de chômage, ainsi que sur la manière dont les mesures adoptées en vue de promouvoir l'emploi sont déterminées et revues régulièrement dans le cadre d'une politique économique et sociale coordonnée, en consultation avec les représentants des employeurs et des travailleurs, conformément aux articles 2 et 3 de la convention.

3. Le gouvernement communique en outre des informations substantielles sur les mesures de politique active du marché du travail qui sont mises en oeuvre en application des orientations du Livre blanc. La commission relève notamment l'attention particulière accordée aux chômeurs de longue durée qui bénéficient d'un suivi individualisé et d'une offre adaptée de services de formation et de placement. Elle note également l'ensemble de programmes destinés à favoriser l'insertion professionnelle des jeunes, des femmes, des aborigènes et des personnes handicapées. La commission prie le gouvernement de continuer de fournir des informations sur la mise en oeuvre de ces programmes. Notant que l'application de la loi de 1990 sur la garantie de la formation a été suspendue pour deux ans à la suite d'une première évaluation, elle prie le gouvernement de se référer aux nouvelles mesures prises en vue de promouvoir les activités de formation initiale et continue des entreprises.

Observation (CEACR) - adoptée 1994, publiée 81ème session CIT (1994)

1. La commission a pris note du rapport du gouvernement pour la période se terminant en juin 1992, qui contient comme à l'accoutumée des informations détaillées en réponse à chacune des questions du formulaire de rapport et transmet des documents utiles en annexe. Le gouvernement indique que le mouvement de vive croissance de l'emploi qui avait caractérisé la précédente période de rapport s'est renversé à partir du milieu de 1990. Depuis, l'emploi total a baissé de 2,3 pour cent (et l'emploi à plein temps de près de 6 pour cent) et, compte tenu du maintien d'un taux élevé de participation, notamment des femmes, à l'activité, le taux de chômage, qui était inférieur à 7 pour cent en 1990, a rapidement augmenté pour atteindre près de 11 pour cent en 1992-93. Le gouvernement, qui qualifie d'"inacceptable" un tel niveau de chômage, est en outre préoccupé des atteintes que porte à la dignité des travailleurs et à la cohésion sociale le chômage de longue durée.

2. Pour le gouvernement, les difficultés particulières rencontrées pour atteindre les objectifs de la convention tiennent essentiellement à la récession économique. S'il se déclare convaincu que la clé de la réduction du chômage est une croissance soutenue et forte, il estime toutefois qu'en raison du long processus de restructuration engagé l'emploi répondra plus graduellement à la croissance que lors des précédentes reprises. En outre, le gouvernement de l'Australie-Méridionale attire, de son côté, l'attention sur les conséquences prévisibles de la dérégulation du commerce sur l'emploi: selon ses estimations, la réduction progressive des tarifs douaniers entre 1992 et 2000 entraînera une réduction de 20 pour cent de l'emploi direct dans la juridiction.

3. La commission note avec intérêt que le gouvernement réaffirme, dans ce contexte, que le plein emploi demeure un objectif fondamental, comme en témoigne par exemple le document de présentation du budget pour 1992-93 joint au rapport. La politique économique menée, qui vise à améliorer les perspectives de croissance de l'économie à moyen et long terme nécessaires à la croissance durable de l'emploi et à l'élévation des niveaux de vie, porte sur la modération de la progression des salaires réels, y compris des salaires minima, obtenue par l'accord sur les prix et les revenus convenu avec le mouvement syndical, la maîtrise de l'inflation qui a permis une baisse significative des taux d'intérêt, et la poursuite d'une réforme fiscale favorisant les investissements des entreprises. Le gouvernement indique en outre qu'il a, dans l'immédiat, donné une orientation active à sa politique budgétaire en laissant se creuser le déficit budgétaire et en engageant de nouvelles dépenses afin de stimuler l'activité économique et l'emploi. Eu égard aux résultats obtenus en ce qui concerne l'inflation et les taux d'intérêt et à la persistance d'un taux de chômage élevé, la commission saurait gré au gouvernement de continuer d'indiquer la manière dont, conformément à l'article 2 de la convention, les mesures en vue de promouvoir l'emploi sont déterminées et revues régulièrement "dans le cadre d'une politique économique et sociale coordonnée".

4. La commission note par ailleurs les informations concernant les mesures de politique du marché du travail prises tant au niveau fédéral qu'à celui des Etats. Les dépenses pour ces programmes ont pratiquement doublé entre 1991-92 et 1992-93. Pour le gouvernement, face à l'impératif de compétitivité, la flexibilité et l'"efficience" du marché du travail sont des facteurs déterminants dans le processus d'ajustement. Dans le contexte de la mondialisation de l'économie et des pressions qui en résultent, une priorité élevé est ainsi accordée, tant par le gouvernement fédéral que par les gouvernements des Etats, à la formation et à la mobilité de la main-d'oeuvre. Le gouvernement du Queensland souligne, à cet égard, que le développement des qualifications de la main-d'oeuvre est une responsabilité que le gouvernement doit partager avec les entreprises, qui en tirent un bénéfice économique. La commission saurait gré au gouvernement de communiquer l'évaluation, prévue pour 1994, de l'application de la loi de 1990 sur la garantie de la formation qui met à la charge des entreprises l'obligation de consacrer un certain niveau de dépenses au financement d'activités de formation. Le gouvernement décrit en outre le nouveau système d'indemnisation du chômage entré en vigueur en juillet 1991, qui tend à assurer un lien plus étroit entre l'indemnisation du chômage et les programmes de mesures actives. Enfin, le rapport fait également état d'initiatives interministérielles en faveur de l'emploi des femmes, des handicapés et des travailleurs âgés. La commission invite le gouvernement à fournir dans son prochain rapport toutes informations disponibles sur l'effet des différentes mesures sur l'emploi des personnes intéressées.

Observation (CEACR) - adoptée 1992, publiée 79ème session CIT (1992)

1. La commission a pris note du rapport détaillé du gouvernement pour la période se terminant en juin 1990, qui contient des réponses à sa précédente observation. Elle note la poursuite d'une vive croissance de l'emploi au cours de la période considérée: l'emploi total a crû de 3,8 pour cent en 1989-90, au bénéfice notamment des femmes. En dépit de la hausse de taux d'activité déjà élevés, le taux de chômage a été réduit de 7,3 pour cent en juin 1988 à 6,4 pour cent en juin 1990. Le gouvernement mentionne toutefois dans son rapport un ralentissement de la croissance économique au début de 1990. Cette tendance défavorable à l'emploi s'est accentuée depuis la fin de la période couverte par le rapport, et la récession qui a débuté au milieu de 1990 a entraîné une augmentation rapide du taux de chômage, proche de 10 pour cent au milieu de 1991, selon l'OCDE.

2. La commission note les informations complètes fournies par le gouvernement sur les objectifs de sa politique économique en relation avec l'emploi. Les politiques budgétaire et monétaire s'ordonnent autour des objectifs de réduction à moyen terme de l'inflation et de la dette publique, la politique fiscale vise à créer un environnement favorable à l'investissement et à l'emploi, tandis que la politique des prix et des revenus continue, dans le cadre de l'accord entre le gouvernement fédéral et le Conseil australien des syndicats (ACTU), à rechercher la modération des salaires, la flexibilité du travail et l'amélioration de la productivité. La commission note en outre avec intérêt la profonde réforme en cours des méthodes de fixation des salaires: en application du "principe d'efficience structurelle", la Commission australienne des relations professionnelles a entrepris un réaménagement du système des "sentences" visant à lever les obstacles à la mobilité et à la qualification des travailleurs afin de leur permettre d'accéder à des emplois plus diversifiés, plus épanouissants et mieux rémunérés. La commission saurait gré au gouvernement de fournir dans son prochain rapport toute évaluation disponible de l'incidence sur le marché de l'emploi des changements intervenus dans le système de fixation des salaires.

3. Dans le cadre de sa politique du marché du travail, le gouvernement s'est attaché au renforcement de la formation professionnelle dispensée par les entreprises et les institutions d'enseignement et de formation. Les dépenses de formation du gouvernement ont été augmentées, et la loi de garantie de la formation de 1990 met désormais à la charge des entreprises l'obligation de consacrer un certain niveau de dépense au financement d'activités de formation approuvées. La commission note par ailleurs les informations relatives aux programmes de formation destinés à favoriser l'insertion ou la réinsertion dans le marché du travail, fournies par le gouvernement dans son rapport sur l'application de la convention (no 142) sur la mise en valeur des ressources humaines, 1975. La commission saurait gré au gouvernement de continuer à fournir des informations sur le développement de ces programmes et leur effet sur l'emploi des catégories de personnes intéressées.

4. La commission a pris note des informations concernant les objectifs visant à promouvoir la réforme du marché du travail et l'ajustement structurel dans l'industrie, par des actions portant sur les pratiques de travail et de gestion, l'organisation du travail et les relations professionnelles. Elle a également noté l'initiative, annoncée dans la déclaration de politique économique de février 1990 du gouvernement, visant à restructurer les mesures d'assistance aux chômeurs et à introduire un certain nombre de réformes à des programmes d'emploi. La commission saurait gré au gouvernement de fournir des informations sur les suites données à ces programmes de réforme. Plus généralement, elle souhaiterait, compte tenu de l'évolution récente de la situation du marché de l'emploi mentionnée plus haut, que le gouvernement indique, dans son prochain rapport, s'il a procédé en application de l'article 2 de la convention, à un réexamen, dans le cadre d'une politique économique et sociale coordonnée, des mesures à adopter en vue de promouvoir le plein emploi, productif et librement choisi, comme un objectif essentiel, en conformité avec l'article 1.

Observation (CEACR) - adoptée 1990, publiée 77ème session CIT (1990)

1. La commission a pris note du rapport détaillé du gouvernement pour la période se terminant en juin 1988, et des réponses à son observation précédente. Elle note en particulier la promulgation de la loi no 80 de 1988 sur l'emploi, l'éducation et la formation qui a pour but de fournir un cadre coordonné de structures de consultation en matière d'emploi, d'éducation et de formation. Reconnaissant que la situation du marché de l'emploi est déterminée par un ensemble de politiques macro-économiques et micro-économiques, le gouvernement décrit les politiques suivies, dans leurs relations avec l'emploi, dans des domaines tels que les politiques fiscale et monétaire, les politiques d'investissement, les politiques industrielles et commerciales incluant une réduction significative des subventions à l'industrie, les politiques concernant les prix, les revenus et les salaires incluant l'introduction d'un système de salaires à double palier destiné à remplacer le système d'indexation des salaires qui fonctionnait depuis 1983. En ce qui concerne les politiques du marché du travail, le gouvernement signale un changement d'orientation, l'accent étant mis plutôt sur l'éducation et la formation que sur les activités de création d'emplois dépourvues d'un élément de formation formel; une priorité élevée est accordée à l'assistance aux chômeurs de longue durée et à d'autres personnes particulièrement défavorisées.

2. La commission note avec intérêt les divers programmes de création d'emplois et d'aide à l'emploi, ainsi que d'éducation et de formation mentionnés dans le rapport, dont certains ont été révisés ou réorganisés récemment (par exemple la suppression en 1987, dans la ligne du changement d'accent dans la politique gouvernementale susmentionnée, d'un programme de création d'emplois à court terme, le programme d'emploi communautaire, l'intégration de certains programmes d'assistance communautaire dans un nouveau programme visant particulièrement les chômeurs de longue durée et d'autres groupes défavorisés).

3. La commission note l'indication du gouvernement selon laquelle une forte croissance de l'emploi en 1987-88 (avec une augmentation de 2,4 pour cent pour l'emploi à plein temps et de 5,8 pour cent pour l'emploi à temps partiel) a plus que compensé l'augmentation de la main-d'oeuvre; le taux de chômage a diminué, passant de 8,4 pour cent en janvier 1987 à 7,3 pour cent en juin 1988; une baisse du chômage de longue durée est également soulignée. Elle espère que le gouvernement continuera à fournir des informations sur le développement et les résultats des politiques visant à atteindre les objectifs de la convention, en particulier en ce qui concerne les effets des programmes relatifs au marché de l'emploi, notamment les programmes de formation, sur l'emploi subséquent des personnes concernées. La commission saurait également gré au gouvernement de fournir une évaluation de l'impact sur le marché de l'emploi des changements dans la politique industrielle et commerciale, ainsi que dans le système de fixation des salaires.

4. En ce qui concerne le mécanisme de consultation des milieux intéressés (article 3 de la convention), la commission note que le Conseil australien pour l'emploi et la formation a été remplacé par le Conseil national pour l'emploi, l'éducation et la formation, créé par la loi susmentionnée et composé de membres désignés en fonction de leurs compétences techniques (cependant deux d'entre eux doivent avoir une compétence dans le domaine syndical et deux autres dans le domaine du commerce ou de l'industrie). La commission espère recevoir de nouvelles informations sur des activités consultatives de ce conseil et d'autres commissions consultatives créées par la même loi, ainsi que sur les politiques et programmes pertinents développés en conséquence. Enfin, la commission saurait gré au gouvernement de fournir des informations sur la considération donnée aux recommandations formulées par le Conseil consultatif national du travail dans son rapport de 1987 sur "la flexibilité du marché de l'emploi dans le cadre de la réglementation Australienne" en relation avec les questions couvertes par la convention.

© Copyright and permissions 1996-2024 International Labour Organization (ILO) | Privacy policy | Disclaimer