Travaux verts basés sur les technologies locales à haute intensité de main-d'œuvre au Burkina Faso
Promouvoir les technologies locales pour lutter contre la désertification et créer des emplois dans le contexte de la Grande Muraille Verte. Ce projet est financé par la Suède.
En mai 2022, le programme d'infrastructures à haute intensité de main-d'œuvre (HIMO) de l'OIT a lancé un projet au Burkina Faso visant à démontrer, documenter et analyser les techniques traditionnelles de restauration des sols, afin de collecter les données nécessaires sur les coûts, les contributions et la productivité du travail à l’effet d’améliorer de manière systématique la formulation, la planification et la mise en œuvre des politiques et programmes à une échelle plus grande.
Le Sahel est confronté à une désertification et une dégradation des terres croissantes, dues à l'érosion et à la pression anthropique. Pour y remédier, il faut une multitude de stratégies et d'approches, y compris l'utilisation plus large des techniques de restauration locales dans le cadre de l'initiative de la Grande Muraille Verte (GMV). Initiative menée par les Africains pour restaurer les paysages dégradés du continent et lutter contre la désertification, la GMV est mise en œuvre dans 22 pays africains. Elle permettra de revitaliser des milliers de communautés en Afrique.
Ces techniques de restauration traditionnelles sont bien connues dans le nord du Burkina Faso et du Sahel en général. Mais à mesure que la désertification progresse vers le sud, ces techniques deviennent également pertinentes dans le sud du Burkina Faso, où elles sont moins fréquemment appliquées. En outre, en raison des conflits, de la pauvreté, de l'utilisation intensive des terres et des migrations, les populations locales ne sont pas en mesure d'appliquer ces techniques à l'échelle requise pour la GMV.
Pour soutenir l'utilisation plus large de ces techniques dans le cadre de la GMV, le programme HIMO a mis en œuvre un projet pilote dans la Région Centre-Nord et la Région Nord du Burkina Faso, dans le cadre d'un programme régional conjoint initié par le système des Nations Unies au Sahel. Les deux Régions sont confrontées à des défis environnementaux et socio-économiques similaires, notamment la dégradation des terres, le déclin de la fertilité des sols, l'afflux important de personnes déplacées internes (PDI) et le chômage des jeunes.
Le projet s’inscrit dans le cadre de l'approche des travaux verts tel que promus et mis en œuvre par le programme HIMO de l'OIT. Les Travaux Verts font référence à la réalisation, à la restauration et à l'entretien des infrastructures publiques, des actifs communautaires, des zones naturelles et des paysages, selon les méthodes à haute intensité de main-d'œuvre, afin de contribuer à l'atteinte d'objectifs environnementaux tels que l'adaptation au changement climatique et aux catastrophes naturelles, la réhabilitation de l'environnement, la restauration des écosystèmes et la conservation de la nature.Basé sur des technologies locales de restauration des sols suivant l’approche à haute intensité de main-d'œuvre, le projet du Burkina Faso soutient la réhabilitation environnementale des sites ciblés de la région.
Objectifs :
En créant des emplois locaux grâce à l'application des technologies locales de lutte contre la désertification au Sahel, le projet soutient l’initiative de la GMV et les initiatives régionales plus larges pour combattre la désertification. Plus précisément, en démontrant, documentant et analysant la mise en œuvre de ces techniques traditionnelles de restauration, le projet vise à tirer des leçons et à permettre une application plus large de ces techniques dans des initiatives globales.
Au niveau local, le projet visait à :
Créer des opportunités d'emploi pour les femmes, les jeunes et les PDI;
Restaurer 42 ha de terres dégradées en utilisant les techniques locales et augmenter les surfaces cultivables dans trois localités;
Stabiliser les processus de développement et de cohésion social pour/par les communautés vivant dans le Sahel.
Le projet prévoyait d'utiliser des techniques traditionnelles pour restaurer 42 hectares de terres dégradées au Burkina Faso, à titre de démonstration pour une utilisation plus large de ces techniques et de leurs avantages. Des mesures ont également été mises en place pour améliorer les conditions de travail, notamment des équipements de protection individuelle, matériel de travail, des forages sur chaque site pour fournir de l'eau potable, et des latrines ventilées pour l’assainissement, un système d’écoute et de remonter des doléances ainsi qu’un comité local de suivi et de gestion ouvrages.