GB.273/14/1 |
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QUATORZIÈME QUESTION À L'ORDRE DU JOUR
Rapport du Directeur général
Premier rapport supplémentaire:
Activités menées par l'OIT en réponse
à la crise financière de l'Asie de l'Est et du Sud-Est
Table des matières
Durée et profondeur de la crise
Projections de croissance
La politique économique gouvernementale et les programmes
de redressement mis en place par les institutions de Bretton Woods
L'étendue des conséquences sociales
II. Principaux domaines d'action de l'OIT pour apporter
une assistance aux pays les plus touchés
Promotion de la ratification et amélioration de la mise en œuvre
des conventions fondamentales de l'OIT
La promotion du dialogue social
Les politiques de promotion de l'emploi
Protection sociale
Mesures ciblées
Diffusion de l'information
Relations avec les institutions financières internationales et régionales
Mobilisation de ressources et relations avec les donateurs
III. Conclusions: orientations futures
Tableau 1. Taux de croissance du PIB réel |
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Etat des ratifications des conventions fondamentales de l'OIT par certains pays de la région Asie et Pacifique (au 10 août 1998) |
1. Après le déclenchement de la crise financière en Asie de l'Est et du Sud-Est au milieu de 1997, l'OIT a réorienté les activités menées dans les Etats Membres touchés par cette crise afin de les adapter aux conséquences sociales et économiques immédiates qui en ont découlé. Les objectifs par pays ont été parfois révisés et l'OIT a réexaminé les moyens d'action à sa disposition: services consultatifs; recherches; réunions régionales, sous-régionales et nationales; activités opérationnelles; déploiement de ses propres ressources de financement (CTBO) et de ses ressources humaines (équipes multidisciplinaires et compétences des départements techniques du siège). Les pays participant à la Réunion de haut niveau sur les réponses sociales à la crise financière dans les pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est (Bangkok, 22-24 avril 1998) ont tracé les grandes lignes des activités menées par l'OIT en Asie pour trouver des solutions à court, moyen et long terme aux problèmes de fond qui ont contribué au déclenchement de la crise ou que cette crise a aggravés.
2. Le présent document vise à fournir au Conseil d'administration une première analyse des activités menées par l'OIT depuis cette réunion pour répondre à la crise(1). Il porte essentiellement sur trois pays (République de Corée, Indonésie et Thaïlande), mais expose également les grands traits des activités menées par l'OIT dans d'autres pays: Chine; Région administrative spéciale de Hong-kong, Chine; Philippines; Malaisie; Viet Nam. Afin de faciliter cet examen, le document présente d'abord brièvement l'évolution de la crise proprement dite et de ses conséquences sociales. Il donne ensuite des informations sur les quatre grands domaines où l'OIT agit de pair avec les gouvernements et les organisations d'employeurs et de travailleurs au niveau des pays ainsi qu'aux niveaux sous-régional et régional. Enfin, il fournit quelques indications sur les activités futures de l'OIT, afin de stimuler et de nourrir la discussion du Conseil d'administration sur ces orientations.
Durée et profondeur de la crise
3. Le rapport technique soumis à la Réunion tripartite de haut niveau sur les réponses sociales à la crise financière dans les pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est (Bangkok, 22-24 avril 1998) indiquait que 1998 serait une année difficile pour ces pays. En se fondant aujourd'hui sur les performances régionales des deuxième et troisième trimestres de l'année, on a réévalué la profondeur, la durée et l'ampleur de la crise. En mai 1998, les projections du FMI tablaient sur un repli moyen de 2,7 pour cent en 1998 pour la Thaïlande, la République de Corée, l'Indonésie et la Malaisie. En septembre, ce chiffre a été porté à 10,4 pour cent. De même, les projections pour l'année prochaine, qui tablaient sur une croissance de 2,5 pour cent, ont été ramenées à une quasi stagnation. La crise en est venue à toucher l'ensemble de la région: Singapour a enregistré pour la première fois une croissance négative, le Japon a connu un repli de 2 pour cent et les projections relatives à la Chine pour 1999 ont été réduites de 2 pour cent. On estime maintenant que l'économie mondiale connaîtra une baisse d'activité de 1 à 2 pour cent en 1998. Les effets sociaux de cette crise ont atteint une ampleur énorme, et le chômage, le sous-emploi et la pauvreté progressent rapidement.
4. L'annexe I fait apparaître l'évolution de la crise. La Thaïlande est passée d'une croissance de 8 pour cent au second trimestre de 1997 à un repli de 4 pour cent au troisième trimestre, soit une baisse de 12 pour cent. Au cours des trimestres suivants, ce repli s'est accru, et la croissance négative a atteint 16 pour cent au deuxième trimestre de 1998. L'activité économique de la Thaïlande devrait normalement diminuer de 8 pour cent en 1998 et de 1 pour cent en 1999, une légère croissance positive n'apparaissant qu'en 2000.
5. Les effets de la crise sur les finances et l'économie réelle ont atteint l'Indonésie, la République de Corée, la Malaisie et la Région administrative spéciale de Hong-kong, Chine, deux trimestres après la Thaïlande, soit au premier trimestre de 1998. Au deuxième trimestre, c'est l'économie indonésienne qui s'était contractée le plus (16 pour cent), suivie de la République de Corée et de la Malaisie (7 pour cent) et de la Région administrative spéciale de Hong-kong, Chine, (5 pour cent). La roupie indonésienne a commencé à se redresser en septembre 1998, mais les marchés boursiers continuent à chuter. Les projections du tableau 1 indiquent d'ailleurs que c'est l'économie de ce pays qui se contractera le plus cette année (15 pour cent) et qu'elle sera la dernière des économies touchées à se redresser, ne retrouvant le chemin de la croissance qu'en 2001.
6. L'économie de la République de Corée suit la même trajectoire que celle de la Thaïlande. Le won et le baht se sont tous deux redressés au troisième trimestre de 1998, de même que le cours des actions dans les deux pays, après une chute particulièrement forte pour le second. L'économie de la République de Corée devrait se contracter de 8 pour cent en 1998 et de 2 pour cent en 1999, pour ne retrouver qu'une faible croissance en 2000.
7. La Malaisie a mis en place un contrôle des échanges afin de maîtriser les effets d'une politique budgétaire et monétaire expansionniste sur ses équilibres extérieurs. Le ringgit et le cours des actions s'étaient redressés au troisième trimestre de 1998. Selon les projections, l'économie de la Malaisie devrait se contracter de 6 pour cent en 1998 et de 2 pour cent en 1999, pour atteindre une croissance tout juste positive en 2000.
8. La contagion a atteint la Région administrative spéciale de Hong-kong, Chine, Singapour et les Philippines. La monnaie de la Région administrative de Hong-kong, Chine, ne s'est pas dépréciée, mais le prix des actions a baissé au cours du troisième trimestre de 1998. Le tableau 1 montre que l'économie de Hong-kong devrait se contracter de 2 pour cent en 1998 et ne retrouver une croissance positive qu'en 2000. A Singapour, la monnaie et le prix des actions ont baissé tous deux. Selon les estimations du tableau 1, l'économie de Singapour devrait se contracter en 1998 et retrouver une croissance positive au cours des trois années suivantes. L'économie des Philippines, dont la croissance avait été plus faible, a baissé davantage au cours des deux premiers trimestres de 1998. Si le peso s'est redressé au second trimestre, le prix des actions a continué à baisser et n'a commencé à se redresser qu'au troisième trimestre. Selon les projections du tableau 1, l'activité économique des Philippines devrait être tout juste positive en 1998.
9. Enfin, l'économie japonaise a été pratiquement stagnante au cours des deux premiers trimestres de 1998, et elle devrait se contracter de 2 pour cent pour l'ensemble de l'année, phénomène sans précédent depuis cinq décennies. Etant donné le montant élevé de ses exportations dans les pays de la région, le Japon exerce une forte influence sur leurs économies en crise.
La politique économique gouvernementale
et les programmes de redressement mis en place
par les institutions de Bretton Woods
10. La République de Corée, l'Indonésie et la Thaïlande se sont lancées dans des programmes de réforme économique en collaboration avec le FMI, leurs engagements de prêts atteignant respectivement 58 milliards, 42 milliards et 17 milliards de dollars. Ces réformes comportent plusieurs éléments communs: mise en place de taux de change flexibles, resserrement de la politique monétaire par la hausse des taux d'intérêt, réduction des déficits budgétaires, réforme financière par la fermeture des entités non viables, recapitalisation, supervision et amélioration de la gestion par la rupture des liens entre les entreprises et l'Etat.
11. Les programmes de réforme des pays sont axés sur certains points précis. En Thaïlande, 56 institutions financières non viables ont été fermées, des mesures ont été prises au sujet des banques les plus vulnérables et le système bancaire a été recapitalisé. Pour ramener le déficit budgétaire à 3 pour cent du PIB, réduire le déficit des opérations courantes et soutenir les coûts financiers de la restructuration, on envisage de prendre des mesures budgétaires correspondant à 3 pour cent du PIB, et notamment de porter le taux de la TVA de 7 à 10 pour cent.
12. En Indonésie, les banques publiques devront fusionner et le système financier sera réglementé. Pour ramener le déficit budgétaire à 8,5 pour cent du PIB, soutenir la restructuration financière et réduire le déficit des opérations courantes, on envisage l'adoption de mesures budgétaires correspondant à 1 pour cent du PIB: hausse des prix de l'électricité et du pétrole, suppression des exemptions de la TVA, annulation de 12 projets d'infrastructure et suppression des concessions relatives aux projets de fabrication nationale d'avions et de voitures.
13. En République de Corée, on a suspendu les opérations de neuf banques en cessation de paiement et on en a secouru deux autres. Pour ramener le déficit budgétaire à 5 pour cent du PIB, soutenir les coûts de la restructuration financière et réduire le déficit des opérations courantes, on envisage l'adoption de mesures budgétaires correspondant à 2 pour cent du PIB, et notamment une hausse de l'impôt sur les sociétés, de l'impôt sur le revenu et de la TVA. Par ailleurs, on envisage de réduire les liens existants entre le gouvernement et les grands groupes industriels.
14. L'effet essentiel des mesures de réforme a été la stabilisation des taux de change. La monnaie thaïlandaise et la monnaie coréenne se sont toutes deux appréciées de 20 pour cent par rapport à leur minimum du premier trimestre de 1998. La roupie indonésienne n'a commencé à se redresser qu'en septembre. Cependant la simultanéité avec laquelle la crise a frappé les différents marchés - monétaire, financier et économique - plaide en faveur d'une réforme dans chacun de ces marchés.
15. La crise a été rendue possible par un certain nombre de facteurs financiers et économiques qu'il convient de corriger. En premier lieu, l'érosion de la compétitivité des produits à forte intensité de main-d'œuvre a eu pour effet d'augmenter le taux de change et d'accroître le déficit commercial, suscitant de ce fait des attaques spéculatives contre la monnaie. Le tableau 2 montre que, si le déficit commercial s'est résorbé, c'est dû uniquement à la compression des importations, et non à l'expansion des exportations - qui reste difficile en raison des dévaluations compétitives dans la région. En deuxième lieu, le montant élevé des apports de capitaux a permis non seulement les taux de change élevés et les déficits des paiements courants, mais aussi un haut niveau de liquidité pour réagir dans le domaine des exportations. Cependant, les mouvements de sortie dus à la crise n'ont pas été inversés, et le bas niveau actuel des liquidités, combiné au coût d'opportunité élevé du capital, pénalise les exportations. En troisième lieu, le niveau élevé des entrées de capitaux, joint à l'aléa moral, a créé des faiblesses structurelles dans le système bancaire qui a adopté des stratégies à haut risque consistant à emprunter des capitaux étrangers ne bénéficiant pas d'une couverture pour investir dans la monnaie nationale ainsi qu'à emprunter à court terme pour prêter à long terme. Quelques mesures ont été prises, mais il reste à mettre en place des règles de prudence et à assainir le portefeuille des établissements du secteur financier. En quatrième lieu, le secteur des entreprises était caractérisé par un fort degré d'endettement, avec un ratio d'autonomie financière élevé, et un manque de transparence dans la gestion. Il reste des doutes quant au bien-fondé des mesures de réforme du secteur privé et à la viabilité des entreprises, et le niveau de confiance des investisseurs est faible. La production et la demande continuent à baisser.
L'étendue des conséquences sociales
Emploi et salaires
16. Le passage de l'expansion à la récession a eu des effets si profonds sur l'emploi des pays de la région que quatre trimestres après le début de la crise le chômage continue à progresser. Aussi, la crise sociale se caractérise-t-elle par la diminution de l'emploi sous diverses formes: aggravation du chômage total, augmentation du nombre des licenciements, progression du sous-emploi, développement du secteur non structuré, inversion de l'évolution des professions, réductions salariales, accroissement de la pauvreté.
17. Il ressort du tableau 2 que, en 1996, la Thaïlande connaissait pratiquement le plein emploi, puisque le taux de chômage était de 2 pour cent et que le pays comptait 1,5 million de travailleurs migrants. Le chômage a doublé en 1997 et devrait, selon les estimations, atteindre en 1998 neuf pour cent de la population active, soit 3 millions de personnes sur 34 millions. La crise est peut-être encore plus grave que ces chiffres ne le donnent à penser, car les chômeurs sont prêts à accepter des emplois mal rémunérés et à temps partiel, ce qui impose une réévaluation du sous-emploi dû aux licenciements et des baisses salariales. En chiffres corrigés des variations saisonnières, on estime aujourd'hui le nombre des licenciements dus seulement à la crise à 0,8 million de personnes. Selon les estimations, le sous-emploi - défini comme le fait de travailler moins de 20 heures par semaine - est passé de 0,6 million (soit 1,7 pour cent de la population active de 1997) à 1,5 million (soit 4,6 pour cent de la population active de 1998). On s'attend à ce que les salaires réels, qui étaient en progression, baissent de 8 pour cent en 1998. On estime que le revenu réel par travailleur a diminué de 21 pour cent par suite de la crise. Les secteurs les plus touchés par la récession sont le commerce, le bâtiment, la restauration et l'hôtellerie, l'assurance et les finances. Selon les projections du tableau 2, le chômage, montant très lentement à 8 pour cent, aura atteint un plafond en 1998 et retombera à 7 pour cent au cours des années suivantes. En revanche, les salaires réels devraient diminuer de 4 pour cent en 1999 et ne se redresser qu'en 2000.
18. Pour l'Indonésie, il ressort du tableau 2 que, si le taux de croissance a été très élevé avant la crise (8 pour cent), la progression de l'emploi n'a pu suivre celle de la population active, laquelle atteint le chiffre énorme de 90 millions de personnes. Le chômage, qui était déjà de 8 pour cent en 1996, est passé à 10 pour cent en 1997. Selon les estimations, il sera passé au cours de 1998 à 16 pour cent d'une population active ayant alors atteint 95 millions de personnes. Selon les estimations du BIT, le chômage dû à la crise touche 10,8 millions de personnes, dont 5,4 millions de travailleurs déplacés et 1,4 million de nouveaux venus sur le marché du travail. Le secteur le plus touché est celui des services, avec un taux de chômage de 37 pour cent, suivi des industries manufacturières avec 25 pour cent, du bâtiment avec 19 pour cent, du commerce et de l'hôtellerie avec 10 pour cent, des transports avec 6 pour cent et des finances avec 3 pour cent. Les licenciements ont eu pour effet de faire tomber l'emploi du secteur moderne de 35 à 30 pour cent, les travailleurs touchés se rabattant sur le secteur non structuré et sur l'agriculture. Aucun des éléments dont on dispose ne permet encore de dire si un secteur est plus affecté que l'autre. En Malaisie et en République de Corée, le nombre des travailleurs d'origine indonésienne qui sont touchés par la crise va de 0,2 à 0,3 million. Enfin, il ressort du tableau 2 que le chômage devrait atteindre 18 pour cent d'une population active de 97 millions de personnes en 1999 (soit 18 millions de chômeurs) avant de décroître l'année suivante.
19. Pour la République de Corée, il ressort du tableau 2 que la forte croissance que connaissait le pays avant la crise avait permis d'atteindre pratiquement le plein emploi, si bien que le chômage ne dépassait pas 2 pour cent, que des pénuries de main-d'œuvre commençaient à se faire sentir et que les augmentations salariales étaient très élevées. Avec la crise et le ralentissement économique qui s'est produit au dernier trimestre de 1997, le chômage a progressé de 1 pour cent, et il devrait tripler au cours de 1998, pour atteindre 9 pour cent d'une main-d'œuvre comptant 22 millions de personnes, soit 2 millions de chômeurs. Selon les estimations de juillet 1998 relatives aux licenciements provoqués par la crise, le nombre total des chômeurs atteint 1,7 million, 1,5 million d'entre eux ayant une expérience professionnelle et 1,4 million ayant perdu leur emploi l'année précédente. Ces licenciements ont entraîné un ralentissement des hausses salariales, qui sont tombées de leur plafond de 7 pour cent en 1996 à 4 pour cent en 1997 et devraient céder la place à une baisse de 2 pour cent en 1998. Selon les projections du tableau 2, le chômage continuera à progresser au cours de 1999, pour atteindre 11 pour cent d'une population active de 23 millions de personnes, avant de commencer à diminuer en 2000 tout en restant au taux élevé de 9 pour cent, tandis que les salaires réels commenceront juste à se redresser.
20. Pour la Malaisie, il ressort du tableau 2 que le taux de croissance très élevé a permis d'atteindre pratiquement le plein emploi, le chômage tombant à 2,5 pour cent d'une population active de 9 millions de personnes au cours de l'année précédant la crise. En raison de celle-ci, le chômage devrait atteindre 6 pour cent d'une population active de 9 millions de personnes en 1998, le nombre des chômeurs atteignant alors 0,5 million de personnes. La situation très tendue du marché du travail avait entraîné une forte hausse des salaires réels (6 pour cent en 1996), mais la crise a eu pour effet de réduire ces salaires de 2 pour cent. Selon les projections, le chômage devrait toutefois tomber à 4 pour cent en 1999, année où les salaires commenceront à se redresser.
21. Pour les Philippines, il ressort du tableau 2 que le faible taux de croissance qu'a connu le pays au cours des années précédant la crise a entraîné un fort chômage (8 pour cent). Cette crise, qui continue à s'aggraver, a entraîné un quasi doublement du chômage en 1998, le taux passant à 14 pour cent d'une population active de 30 millions de personnes (4 millions de chômeurs). Les salaires réels, qui progressaient de 8 pour cent avant la crise, sont maintenant en baisse de 3 pour cent. Par ailleurs, avec le retour de la croissance au cours des deux prochaines années, le chômage devrait rester obstinément à 13 pour cent et les salaires réels devraient à peine bouger.
22. Selon les estimations, l'immigration nette en Malaisie, en Thaïlande et en République de Corée, qui était passée à 250 000 personnes par an, a chuté considérablement, touchant gravement les migrants indonésiens et philippins.
Pauvreté et problèmes sociaux
23. L'ensemble de ces facteurs - nombre élevé des licenciements (sans indemnités pour une large part), progression du sous-emploi et de l'emploi indépendant, baisse des salaires réels et des revenus - ont eu pour effet d'inverser la tendance à la diminution de la pauvreté dans les pays de la région. Au cours des années de forte croissance précédant la crise, l'Indonésie était parvenue à faire reculer la pauvreté - définie par un revenu journalier inférieur à 50 cents dans les villes et à 40 cents dans les campagnes -, qui ne touchait plus que 11 pour cent de la population. Cependant, une bonne moitié de cette population restait juste au-dessus de ce seuil, avec moins de 1 dollar par jour. Sous l'effet de la crise, la pauvreté s'est fortement aggravée, son taux passant de 11 pour cent en 1997 à 48 pour cent à la fin de 1998. Cette aggravation a été causée à la fois par les pertes de revenus et par la dépréciation du salaire minimum, qui est tombée de 6,3 kg d'équivalent riz en janvier 1997 à 2,6 kg en juin 1998.
24. La forte baisse des revenus et le retour à la pauvreté ont entraîné une progression du travail des enfants. Alors que, selon les estimations, cette forme de travail avait diminué en Thaïlande en raison de la forte croissance que connaissait le pays avant la crise, les résultats obtenus sont aujourd'hui remis en cause, et les familles pauvres risquent de se trouver contraintes de mettre davantage d'enfants sur le marché du travail.
25. On ne dispose pas encore de données systématiques sur les conséquences de la crise pour les femmes, mais les estimations partielles relatives à la République de Corée, pays où les statistiques sont ventilées entre les sexes, indiquent que, entre le dernier trimestre de 1996 et le dernier trimestre de 1997, le chômage féminin s'est aggravé davantage que le chômage masculin.
II. Principaux domaines d'action de l'OIT
pour apporter une assistance aux pays les plus touchés
26. A la suite de la réunion de haut niveau d'avril 1998 avec les pays touchés par la crise, les activités de l'OIT ont suivi quatre grandes lignes qui sont reprises ici pour l'analyse de l'action commune de l'OIT, des gouvernements, des organisations d'employeurs et des organisations de travailleurs, menée à la fois séparément et dans un cadre tripartite. Certains de ces programmes et activités étaient déjà opérationnels avant la crise; le présent document décrit les réorientations décidées pour faire face à la crise et à la détérioration imprévue de la situation économique et sociale. Les activités réorientées visent en particulier des mesures ciblées en faveur de groupes touchés tels que les femmes et les travailleurs migrants, et le travail des enfants. On peut citer quatre principaux domaines:
Promotion de la ratification
et amélioration de la mise en œuvre
des conventions fondamentales de l'OIT
27. La crise financière, combinée aux changements politiques survenus dans la région, a contribué à mieux faire connaître les droits des travailleurs, promus au nom des droits de l'homme et à mettre en place un cadre réglementaire en vue de faciliter les relations entre les partenaires sociaux pour aider à surmonter les effets sociaux et économiques de la crise.
28. La réponse de l'OIT a consisté à intensifier la prestation aux mandants de services consultatifs techniques concernant les normes internationales du travail et à s'attacher davantage à promouvoir les conventions fondamentales. Cette action a été facilitée par la présence, depuis le début de 1998, de spécialistes des normes internationales du travail dans les trois EMD d'Asie, qui travaillent en étroite coopération avec le siège. Dans les pays à l'examen, les mesures suivantes ont été prises pour promouvoir les conventions fondamentales de l'OIT.
Niveau régional
29. Un colloque régional pour l'Asie et le Pacifique sur les questions liées aux normes, tenu à Manille en 1998, a souligné l'importance des conventions fondamentales et de la nouvelle Déclaration de l'OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail et son suivi. Ces instruments ont figuré en bonne place dans les discussions du colloque et ont fourni d'importantes informations aux délégués à la Conférence internationale du Travail. Un autre colloque de ce type sera convoqué en février 1999 et se concentrera sur la mise en œuvre de la Déclaration.
Chine
30. Si d'importants cas demeurent en instance auprès du Comité de la liberté syndicale, on note, en Chine, un intérêt marqué pour les droits de l'homme. Une preuve de cette tendance est la signature cette année du Pacte international relatif aux droits civils et politiques des Nations Unies. A la suite d'un atelier tripartite sur la convention no 138, tenu en octobre 1997 à Beijing, le processus de ratification de cette convention a été engagé et est en bonne voie. La proposition de ratification sera soumise pour approbation au Comité permanent du Congrès populaire national à la fin de 1998 ou au début de 1999.
31. La fédération chinoise des employeurs a demandé à l'OIT d'organiser un atelier sur la question des droits fondamentaux des travailleurs. En septembre 1998, un atelier OIT/CEDA (Association des directeurs d'entreprise de Chine) sur les relations professionnelles a permis d'examiner de façon approfondie la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail et de faire connaître ses exigences aux participants.
Indonésie
32. Les bouleversements politiques survenus en Indonésie ont abouti à une coopération plus étroite avec l'OIT sur les questions ayant trait aux normes internationales du travail, y compris la liberté syndicale. Quelques semaines seulement après le changement de gouvernement, la ratification de la convention no 87 était enregistrée durant la Conférence internationale du Travail, et le gouvernement a invité une mission de contacts directs à se rendre dans le pays. Cette mission s'est déroulée en août. Ses membres ont étudié les mesures à prendre pour assurer la pleine application de la convention no 98 et ont fourni des avis sur les mesures nécessaires pour garantir le plein respect de la convention no 87 récemment ratifiée. Des discussions ont eu lieu avec les représentants des gouvernements, des organisations d'employeurs et de travailleurs et d'autres parties intéressées. A la suite de l'examen par la mission du cadre actuel de la législation du travail, l'entrée en vigueur de la loi de 1997 sur la main-d'œuvre et de ses règlements d'application a été reportée de 24 mois. En outre, l'OIT a été invitée à offrir son aide pour la rédaction et la révision de plusieurs lois et règlements. Des spécialistes de l'OIT attachés à l'équipe consultative multidisciplinaire pour l'Asie du Sud-Est et le Pacifique et au siège assistent actuellement le gouvernement indonésien dans la rédaction d'un nouveau projet de loi sur les syndicats et d'un projet de loi sur le règlement des conflits du travail, ainsi que dans la révision de la loi sur la main-d'œuvre. Au cours de ces travaux, une assistance a été offerte notamment au ministère de la Main-d'œuvre pour organiser des ateliers consultatifs sur les propositions législatives réunissant des représentants d'organisations d'employeurs et de travailleurs (y compris les syndicats nouvellement créés), des ONG, des universitaires et d'autres ministères.
33. Le gouvernement envisage en ce moment de ratifier les trois conventions fondamentales restantes (nos 105, 111 et 138). C'est pour la convention no 138 que le processus est le plus avancé.
République de Corée
34. En février, une mission tripartite de haut niveau chargée de donner suite à une plainte présentée au Comité de la liberté syndicale (cas no 1865) s'est rendue dans le pays et a procédé à des consultations approfondies avec les mandants. Le cas n'est pas encore réglé, mais le gouvernement et les partenaires sociaux coopèrent avec le Comité de la liberté syndicale et fournissent les informations nécessaires.
35. Au lendemain de la mission tripartite de haut niveau s'est tenu un atelier national OIT/FKTU/KCTU sur les normes internationales du travail et les droits des travailleuses, qui a porté en particulier sur les conventions nos 100 et 111. Les participants ont élaboré une politique syndicale pour la promotion des droits des travailleuses dans le contexte difficile de la crise.
36. Dans le cadre d'une opération conjointe de l'équipe multidisciplinaire de l'OIT de Bangkok et du siège, un séminaire tripartite sur les conventions nos 29, 100, 105, 111 et 138 a eu lieu et le gouvernement a été conseillé au sujet des conséquences de la ratification de ces conventions. Il est apparu que, si certains obstacles empêchent une ratification immédiate des conventions nos 29 et 105, la loi et la pratique en ce qui concerne les conventions nos 100, 111 et 135 sont fondamentalement compatibles avec les exigences des instruments de l'OIT. Depuis lors, le gouvernement a noué un dialogue suivi avec le Bureau afin d'éliminer les obstacles restants et de ratifier un jour ces conventions.
Malaisie
37. La Malaisie a ratifié les conventions nos 100 et 138 en septembre 1997. En vue de garantir leur bonne mise en œuvre, un séminaire tripartite national de trois jours sur ces instruments s'est tenu en septembre 1998, avec la participation de spécialistes du siège et du terrain. Certaines divergences entre les conventions et la loi et la pratique nationales ont été examinées et des stratégies visant à les surmonter ont été élaborées. Par la suite, à l'occasion de séances spéciales d'information, des fonctionnaires nationaux ont été familiarisés avec les obligations en matière d'établissement de rapports et les mesures pratiques de mise en œuvre. Ces activités ont été suivies d'un atelier orienté vers les syndicats portant sur les conventions nos 100 et 138 à l'intention du MTUC et du CUEPACS qui a permis aux participants de mettre au point une politique syndicale nationale dans les domaines de l'égalité de rémunération et du travail des enfants.
Philippines
38. Les Philippines ont mené une vigoureuse campagne contre le travail des enfants en coopération avec le Programme international pour l'abolition du travail des enfants (IPEC). A la suite de consultations tripartites intensives et d'une assistance technique fournie par l'OIT, la convention no 138 a été ratifiée en juillet afin d'établir un cadre juridique international pour de nouvelles améliorations de la situation des enfants dans le pays.
Thaïlande
39. Une loi sur les relations professionnelles dans les entreprises d'Etat avait interdit les syndicats dans les entreprises publiques en 1991, ce qui a donné lieu à une plainte auprès du Comité de la liberté syndicale (cas no 1581). L'OIT a fourni des conseils, et en octobre le Parlement thaïlandais a adopté une nouvelle loi sur les relations professionnelles dans les entreprises d'Etat. La traduction du texte n'est pas encore disponible, mais il semble que celui-ci apporte des améliorations importantes par rapport à la situation antérieure.
40. A plusieurs reprises, le gouvernement thaïlandais a demandé des avis sur l'application de la convention no 100 en vue de la ratifier. En juillet, un séminaire tripartite sur la convention no 100 s'est tenu à Bangkok. Les participants ont jugé que la loi et la pratique nationales étaient fondamentalement compatibles avec les exigences de la convention et ont recommandé sa ratification. Une proposition de ratification est actuellement diffusée auprès de divers organismes gouvernementaux pour commentaires. Par ailleurs, un représentant du gouvernement thaïlandais a fait savoir que la convention no 138 sera examinée par la Commission nationale sur les normes internationales du travail. Il est probable que la commission recommandera sa ratification étant donné que la loi thaïlandaise sur l'âge minimum vient d'être modifiée pour porter à 15 ans l'âge minimum d'admission à l'emploi, qui était jusqu'ici de 13 ans.
La promotion du dialogue social
41. Bien qu'il soit souvent limité dans la région, le dialogue social a joué un rôle essentiel dans la recherche d'une stabilité de l'emploi dans le contexte de la crise actuelle et il a permis l'avènement d'un équilibre entre des politiques économiquement saines et la nécessité d'une protection sociale. En dépit de la faiblesse des approches tripartites à l'élaboration des politiques, il semble que les mois de crise financière et ses lendemains ont fourni des occasions de se renforcer au dialogue social national dans de nombreux pays.
42. La plupart des activités de l'OIT en matière de dialogue social dans la région tentent de répondre à la nécessité d'améliorer la capacité institutionnelle. On s'est donc attaché à tracer et à renforcer des voies d'acheminement du dialogue social. L'aide de l'OIT a pris notamment trois formes: 1) le renforcement des processus du dialogue par la création d'institutions; 2) le conseil politique concernant le cadre législatif du dialogue; 3) l'assistance en matière de flux d'informations et de contenu du dialogue.
Le renforcement du processus du dialogue social
43. La crise a mis en lumière les faiblesses des éléments indispensables à un dialogue social efficace et la nécessité d'intensifier l'action de l'OIT dans tous ces domaines. Certes, la convention (no 144) sur les consultations tripartites relatives aux normes internationales du travail, 1976, a été ratifiée par un certain nombre de pays dans la région, mais il conviendrait de promouvoir davantage les principes inscrits dans cet instrument prioritaire de l'Organisation. Ainsi en Thaïlande, l'OIT a lancé un processus tripartite visant à promouvoir le dialogue sur les conséquences sociales de la crise, et elle encourage une approche tripartite de la résolution des problèmes. Ce processus, comprenant le recensement des principaux problèmes et des objectifs de toutes les parties, a eu pour point culminant un forum national tripartite qui s'est tenu en novembre 1997, et auquel toutes les fédérations de travailleurs et les organisations d'employeurs de la Thaïlande ont pris part. Son résultat le plus important a été l'adoption du document de travail préparé au cours des consultations (objectifs par pays) et une déclaration en dix points concernant l'action future. Un plan prévoyant des activités dont un certain nombre sont actuellement en cours d'exécution a ensuite été élaboré.
44. Plusieurs autres programmes sont en place pour renforcer le processus de dialogue social bipartite et tripartite. Des séminaires et des ateliers ont offert aux mandants un lieu de rencontre propice à l'échange d'informations sur le fonctionnement du tripartisme et les meilleures manières de le promouvoir. Le besoin d'une formation à la conduite de la négociation collective et au tripartisme se fait également sentir. Des ateliers de formation aux techniques de la négociation collective ont été organisés en Chine et au Viet Nam. Dans le cadre des activités de l'OIT financées par le DANIDA au Viet Nam, et centrées sur le développement du système de relations professionnelles dans une économie en transition vers une économie de marché, deux conférences, destinées aux organisations d'employeurs, se sont tenues à Hanoi et à Hô Chi Minh-Ville sur les relations professionnelles.
45. Du matériel de formation de base déjà préparé par l'Equipe consultative multidisciplinaire pour l'Asie de l'Est (ILO/EASMAT) avant la crise dans le but d'améliorer les compétences en matière de négociation, la coopération sur le lieu de travail et le tripartisme, est utilisé dans de nombreux cours de formation dispensés dans la région. Des séminaires portant sur l'instauration d'une coopération sur le lieu de travail ont eu lieu aux Philippines, en Thaïlande et au Viet Nam.
46. Pour construire un dialogue social efficace, il faut aussi renforcer les organisations individuelles. En effet, ce type de dialogue exige que les syndicats soient libres, représentatifs et forts, qu'ils puissent défendre les intérêts des travailleurs et faire office d'interlocuteurs autorisés face aux entreprises, aux organisations d'employeurs et aux gouvernements. Dans les pays les plus touchés par la crise, ces conditions sont remplies à des degrés très divers, bien qu'il y ait des signes évidents du fait que la crise sert de catalyseur du changement dans les pratiques, les institutions et la législation relatives aux relations professionnelles. L'OIT, qui travaille souvent en coopération avec la CISL, s'efforce d'améliorer la capacité de convaincre des organisations de travailleurs, notamment dans le cadre de leurs relations avec les institutions financières internationales et régionales, lesquelles consentent aussi des efforts pour faire participer les syndicats au dialogue. Des représentants au plus haut niveau de la Banque mondiale et du FMI ont participé à des réunions de la CISL-APRO et à des forums syndicaux. La CISL-APRO a pris des mesures pour défendre les intérêts des travailleurs à diverses conférences organisées par l'ANASE ainsi qu'à la réunion de 1998 des dirigeants de la CEAP à Kuala Lumpur, et lors du IIe Sommet euro-asiatique (ASEM II) qui a eu lieu au Royaume-Uni en avril 1998. Le Bureau régional de l'OIT a fourni des ressources, et les spécialistes des équipes multidisciplinaires en matière d'activités pour les travailleurs ont apporté leur soutien aux réunions, ateliers et séminaires, qu'ils soient nationaux ou régionaux. D'autres spécialistes techniques des équipes consultatives multidisciplinaires ont apporté leurs concours aux séminaires et ateliers qui abordaient des questions de fond telles que la sécurité sociale, la fixation des salaires, la sécurité et la santé des travailleurs, et le renforcement de la capacité en matière de procédures.
47. Ainsi en République de Corée, l'OIT aide la Fédération des syndicats coréens à réaliser une étude intitulée «L'impact de la crise financière et économique sur les travailleurs coréens: la réponse des syndicats», qui doit être achevée avant la fin du mois d'octobre 1998. Ensuite, l'OIT et le FKTU organiseront conjointement un atelier national pour débattre des conclusions du rapport et préparer un plan d'action. L'étude a trait à l'impact général de la crise financière et économique sur les travailleurs coréens et à la réponse des syndicats, et elle est centrée notamment sur les questions de fond, les réponses tripartites et leur efficacité, ainsi que sur les options et les stratégies politiques.
48. Un séminaire national organisé avec le FKTU et le KCTU sur les normes internationales du travail et la législation du travail liées aux travailleuses a permis de sensibiliser davantage les dirigeantes syndicales et de débattre de leurs préoccupations en ce qui concerne les droits syndicaux, la discrimination et l'emploi, dans le contexte de la crise.
49. En Indonésie, l'OIT vient d'entreprendre des activités destinées aux syndicats et spécifiquement liées à la crise, et elle a lancé deux projets d'éducation ouvrière - l'un portant sur le secteur informel et l'autre sur l'éducation ouvrière en général. Ces projets pourraient favoriser la résurgence du mouvement syndical indépendant et démocratique de l'Indonésie et le consolider.
50. En Thaïlande, l'OIT a facilité les discussions entre les huit principales fédérations syndicales lors de trois réunions séparées, au cours desquelles elles ont débattu de questions qui les touchent et qui ont trait à la crise, afin de mettre au point une stratégie commune permettant leur participation au dialogue tripartite et au dialogue avec les institutions financières internationales et régionales.
51. Les conseils techniques de l'OIT sur les systèmes de règlement des conflits revêtent une importance majeure dans le renforcement du processus du dialogue social. La deuxième phase d'un projet BIT/Norvège sur le tripartisme sera centré sur cet aspect au Viet Nam et en Asie du Sud. La formation à la solution des conflits a aussi été une activité majeure de l'équipe ILO/EASMAT en Chine et au Viet Nam.
52. En Thaïlande, à la requête du gouvernement, les inspecteurs du travail sont formés pour assumer un rôle préventif dans les conflits du travail, tandis qu'en Malaisie, l'OIT a récemment axé ses travaux sur la formation de conciliateurs.
53. Les Etats Membres dans la région ont demandé des conseils techniques à l'OIT pour l'élaboration ou la révision de leur législation du travail. Les organisations d'employeurs et de travailleurs ont également demandé à l'Organisation de les aider à formuler leurs propositions de réformes législatives et de faire les commentaires qu'elle jugerait appropriés sur les propositions déjà rédigées. En Indonésie, l'OIT assume une tâche importante dans le cadre de la réforme de la législation du travail puisqu'elle participe à la rédaction des nouveaux textes de lois et des règlements relatifs aux relations professionnelles mentionnés ci-dessus d'une manière plus détaillée.
Assistance à la formulation du contenu du dialogue social
54. En avril 1998, la réunion de haut niveau sur la crise financière asienne ne s'est pas contentée de favoriser le dialogue politique comparé sur les solutions de rechange pour éviter les licenciements, elle a aussi fourni un forum de discussion sur les conséquences sociales de la crise avec les institutions financières internationales et régionales. Dans sa phase actuelle, un projet financé par le Japon sur les relations professionnelles a lancé une série d'activités sur les implications de la mondialisation pour les systèmes de relations professionnelles nationaux, qui comprenaient un dialogue tripartite et bipartite en Malaisie et en Thaïlande.
55. Un séminaire régional important destiné aux pays affectés par la crise est prévu par l'OIT en novembre 1998 en République de Corée et il portera sur le dialogue tripartite relatif à la cessation d'emploi ainsi que sur la recherche de solutions permettant d'éviter les licenciements sur le plan politique et pratique.
56. Compte tenu de la chute brutale du pouvoir d'achat du salaire minimum dans les pays frappés par la crise, l'OIT, à la demande du gouvernement de la Thaïlande, a fourni une formation relative à la décentralisation de la fixation du salaire minimum et a entrepris une étude sur la compétitivité de la main-d'œuvre et sur la politique des salaires afin de conseiller le gouvernement sur les options politiques dont il peut disposer à court et à long terme en matière de salaires. De même, l'OIT a participé à une étude sur les salaires minimums en Indonésie, qui a été débattue lors d'un atelier tripartite national, et le gouvernement de l'Indonésie a demandé à l'Organisation de mener à bien une révision de l'ensemble de la politique et des pratiques salariales.
Les politiques de promotion de l'emploi
57. En matière de politique de promotion de l'emploi, l'OIT est intervenue en ce qui concerne les difficultés économiques immédiates associées aux licenciements et à la baisse des revenus réels et le soutien à l'emploi et à la croissance des revenus à moyen terme. L'Organisation a suivi une approche à trois volets: a) création d'emplois d'urgence, en tant que pierre angulaire d'un programme de filet de sécurité sociale; b) emploi et revenus durables; c) marché du travail et mise en valeur des ressources humaines.
58. Afin d'assurer la durabilité de l'emploi, chacun de ces trois volets comprend une collaboration avec les partenaires sociaux, avec la société civile et, dans certains cas, avec les institutions de Bretton Woods et la Banque asienne de développement. On insiste surtout sur le renforcement des capacités. L'organisation est notamment à l'écoute des besoins des groupes de travailleurs tels que les femmes, les migrants et les handicapés, qui sont parfois confrontés à des problèmes particuliers pendant la crise ou après, dans le cadre de programmes nationaux et régionaux. Ainsi en Indonésie, en Thaïlande et au Viet Nam, les partenaires sociaux, à travers leurs organisations respectives, participent au niveau de l'élaboration des décisions de principe et au niveau de l'application micro-économique, à la conception, à la mise en œuvre et au contrôle du programme.
Création d'emplois d'urgence
59. Les activités de l'OIT en matière de création d'emplois d'urgence ont consisté à aider les petites et les micro-entreprises et à créer directement des emplois grâce à un développement de l'infrastructure à forte intensité de travail. Le développement de la micro-entreprise est fonction de l'amélioration des compétences et de la fourniture de crédits, qui sont déjà assurés par le programme de l'OIT financé par le Japon sur la promotion de l'emploi en Chine. La méthode a été étendue aux femmes touchées par la crise en Indonésie, et on propose à présent que la collaboration de l'OIT avec le Bureau du Fonds pour l'investissement social en Thaïlande, appuyé par la Banque mondiale, se fonde sur cette expérience.
60. La deuxième composante de la création d'emplois d'urgence, à savoir le développement de l'infrastructure par des méthodes à forte intensité de main-d'œuvre, est une activité régulière de l'OIT dont l'impact sur l'emploi est démontré. Ces programmes sont promus par ASIST, le programme régional financé par le DANIDA, qui fournit des orientations politiques et une formation afin de promouvoir un développement de l'infrastructure générateur d'emploi. Par le truchement d'ASIST, l'OIT a répondu à une demande du gouvernement de l'Indonésie qui souhaitait de l'aide pour améliorer la conception et le contrôle de ses programmes d'infrastructure à grande échelle. Selon toute probabilité, la Banque mondiale et les programmes financés par la Banque asienne de développement fourniront à l'OIT le financement dont elle a besoin pour mettre en œuvre cette assistance technique.
Vers des revenus et un emploi durables
61. La création d'emplois durables ne peut être planifiée que sur la base d'estimations et d'analyses exactes concernant la crise actuelle sur les marchés du travail; étant donné que l'Indonésie et la Thaïlande sont peut-être les pays les plus touchés, l'OIT a entrepris une analyse approfondie de la situation de leurs marchés du travail. En Indonésie, l'Organisation vient d'achever une étude complète sur les défis que pose en matière d'emploi la crise financière; cette étude quantifie l'ampleur et la composition du chômage, du sous-emploi et de la pauvreté, et propose des stratégies de création d'emplois d'urgence à court terme et de création d'emplois plus durables à long terme. L'OIT fournira également une aide à l'Agence nationale de la planification en produisant des données utiles à l'évaluation de la situation de l'emploi et un système d'alerte précoce. Afin d'analyser l'impact de la crise sur le marché du travail et de proposer des politiques créatrices d'emplois de meilleure qualité et en plus grand nombre, en Thaïlande, l'OIT a lancé une vaste étude de la politique de l'emploi nationale. Elle fournit également une assistance dans le cadre de l'amélioration des bases de données sur les marchés du travail en Chine, en Thaïlande et au Viet Nam.
62. Ces activités sont facilitées par la convention (no 122) sur la politique de l'emploi, 1964, qui met en relief le développement de la politique de l'emploi nationale fondé sur le partenariat social. La Chine a ratifié la convention et déclaré qu'elle était applicable à Hong-kong en décembre 1997; elle a ainsi été le dernier des onze pays de la région à l'avoir ratifiée, parmi lesquels la Thaïlande, la République de Corée et les Philippines.
63. Le contrôle régulier du marché du travail et le recueil des statistiques du travail constituent des éléments clés pour s'assurer de l'application efficace des politiques de l'emploi. L'OIT fournit une assistance à l'Agence de planification nationale en Indonésie en produisant des données utiles à l'évaluation de la situation de l'emploi et un système d'alerte précoce. Par ailleurs, l'Organisation appuie des activités favorisant l'amélioration des statistiques du travail et de l'analyse du marché du travail en Chine et au Viet Nam.
Marché du travail et mise en valeur
des ressources humaines
64. Le renforcement de la capacité du marché du travail de faire face à la vague déferlante des nouveaux chômeurs est une activité prioritaire de l'OIT. Les revers de la mise en valeur des ressources humaines dus à la crise pourraient mettre en danger la satisfaction des besoins à long terme des travailleurs qualifiés sur le marché du travail. Par conséquent, l'OIT aide aussi les pays touchés de la région à poursuivre la mise en valeur de leurs ressources humaines malgré la crise économique.
65. En Indonésie, l'Organisation a participé à une étude des priorités des programmes de formation professionnelle et de la capacité du pays de relever les défis lancés par les bouleversements économiques et financiers récents, qui a également englobé les questions d'évaluation des compétences et de certification. La capacité des travailleurs de participer efficacement à l'élaboration de la politique de formation, élément essentiel de toute négociation concernant les travailleurs licenciés, constituera un autre thème d'action.
66. L'OIT a fourni une aide consultative concernant l'amélioration du système de formation professionnelle en République de Corée dans le cadre des politiques actives du marché du travail. L'Organisation s'est notamment efforcée d'améliorer les services de l'emploi et d'étudier les politiques de formation destinées aux chômeurs. Son aide a également été sollicitée par la République de Corée pour concevoir et mettre en œuvre un système de «bons» de formation, et pour améliorer les services de l'emploi. Au Viet Nam, l'application d'un projet de renforcement des capacités permettrait de renforcer les centres de services de l'emploi sous la responsabilité du ministre du Travail et de fournir un soutien technique à un projet similaire exécuté par la Confédération générale des travailleurs du Viet Nam.
67. Aux Philippines, un mémorandum d'accord entre l'OIT et l'Autorité du développement de l'éducation et des compétences techniques (TESDA) recense les réformes nécessaires dans le cadre de la politique de formation professionnelle, du développement des compétences, du système d'information du marché du travail, du perfectionnement des compétences dans le secteur informel et d'autres programmes destinés en particulier aux travailleurs licenciés pour cause d'ajustement économique. Une étude du rôle et des activités de la TESDA inspirée de l'OIT a fait l'objet d'un débat lors d'un forum TESDA/OIT en septembre 1998 et elle permettra de mieux cerner le programme et les activités de la TESDA
Promouvoir des entreprises viables
68. Un effort particulier a été consenti pour orienter nombre d'activités de l'OIT vers l'amélioration du potentiel de création d'emplois du développement de l'entreprise, notamment les projets à forte intensité de main-d'œuvre et les petites et moyennes entreprises. Actuellement, l'OIT mène à bien un Programme d'action sur l'amélioration de la productivité, la compétitivité et la qualité des emplois dans les pays en développement, et elle effectue des études aux Philippines et en Thaïlande.
69. La fourniture de services consultatifs et l'organisation d'ateliers nationaux destinés aux employeurs ont permis de concevoir des stratégies de gestion des ressources humaines favorisant un redressement rapide lors d'une dépression économique, afin d'aider les employeurs à résoudre des questions telles que le repositionnement des entreprises, la productivité, la gestion du rendement et le perfectionnement des connaissances et des compétences et ce, non seulement pour survivre à la crise, mais aussi pour préparer le redressement économique. L'atelier destiné à quatre associations et confédérations d'employeurs de Thaïlande qui a coopéré avec des experts de Singapour et des entreprises privées thaïlandaises en est un bon exemple. Pour assurer le suivi de cet atelier, une aide au niveau sectoriel devrait permettre de mettre au point et d'appliquer des programmes d'amélioration de la productivité au niveau de l'entreprise; l'organisation devrait aussi poursuivre le développement de ses relations de collaboration avec les confédérations d'employeurs et les autres sources de compétences telles que l'Institut de productivité de la Thaïlande. Deux ateliers nationaux destinés aux employeurs auront lieu en novembre 1998 sur l'amélioration de la productivité pour les petites et moyennes entreprises dans les six branches industrielles recensées par le gouvernement de la Thaïlande comme priorités pour la restructuration (produits alimentaires, vêtements, cuir/chaussures, pièces détachées d'automobiles, matériel électronique et matières plastiques). Ces ateliers s'inscrivent dans un programme de suivi et d'activités de réseau auquel participeront 40 petites et moyennes entreprises, afin de renforcer leurs liens avec les organisations nationales d'employeurs et l'Institut de la productivité. Des ateliers semblables seront organisés aux Philippines et pour l'Association des employeurs d'Indonésie (APINDO) en Indonésie.
70. L'Organisation a fourni une assistance aux services d'inspection du travail en Thaïlande pour leur permettre de recenser les entreprises «en danger» et conseiller les employeurs sur des solutions de rechange pour éviter le licenciement.
71. En octobre 1998 au Viet Nam, l'OIT a lancé un nouveau projet financé par le gouvernement de la Suède dans le cadre du projet «Gérez mieux votre entreprise» (GERME) qui s'inscrit lui-même dans le Programme international pour la petite entreprise. Ce projet de trois ans a été conçu avant la crise et permettra d'accroître la capacité nationale de création d'emplois et d'améliorer la gestion des petites entreprises existantes et futures. Par ailleurs, le Centre international de formation de l'OIT à Turin mène à bien un éventail d'activités visant à promouvoir le développement de l'esprit d'entreprise chez les femmes au Viet Nam; enfin, un projet OIT/Japon en Indonésie vise la promotion de l'esprit d'entreprise chez les femmes avec la participation des organisations d'employeurs.
72. La crise a révélé les graves lacunes des systèmes de protection sociale dans la plupart des pays concernés: seule une minorité de la population active est couverte et les régimes ne prennent en charge qu'un nombre limité d'imprévus. Il n'y a en général aucune protection sociale dans le secteur non structuré pourtant en plein développement. L'OIT a donc collaboré avec la CISL-APRO et l'Institut japonais du Travail à l'organisation d'un atelier régional sur les filets de sécurité sociale tenu à Manille du 28 juillet au 1er août 1998. La réunion a montré la nécessité d'améliorer les connaissances en matière de sécurité sociale en général et d'attirer l'attention des organisations de travailleurs sur le secteur non structuré.
73. Du fait des larges compressions d'effectifs qui ont lieu dans la région, l'absence d'assurance chômage de base se fait particulièrement ressentir. Cette situation a entraîné une augmentation de la demande d'aide de l'OIT. A la requête du gouvernement, l'OIT a organisé une mission de haut niveau qui a fourni des conseils sur la manière de développer le système d'assurance chômage notamment. Le gouvernement a pris des mesures pour élargir la couverture de l'assurance chômage des entreprises de 50 travailleurs à celles qui n'en ont qu'un, portant ainsi le nombre des personnes visées de 8 à 9 millions. L'allocation minimale est passée de 50 à 70 pour cent du salaire minimum et sa durée de un à deux mois. Le gouvernement a également mis en place un fonds de chômage de 3,5 millions de won dont 50 pour cent consacrés aux allocations chômage et 20 pour cent à la création d'emplois par le biais de programmes de travaux publics et d'infrastructure sociale. Afin de préserver l'emploi, le gouvernement allège les contraintes financières pesant sur les petites et moyennes entreprises qui sont les plus touchées par les problèmes de liquidités et subventionne celles qui tentent d'éviter les licenciements, en utilisant d'autres mesures comme une réduction de la durée du travail. L'OIT a été invitée à participer à la mise en place d'un filet de sécurité sociale pour les travailleurs journaliers de même qu'à un examen des politiques de formation des chômeurs.
74. La réforme de la sécurité sociale constitue également un élément important de la stratégie des gouvernements face à la crise. En Indonésie, le gouvernement a demandé à l'OIT de l'aider à procéder à un examen approfondi de la protection sociale. L'Organisation a récemment mené des études sur les régimes de sécurité sociale en Thaïlande et en Malaisie. En conséquence, le régime de sécurité sociale thaï à l'intention des travailleurs du secteur privé devrait bientôt être élargi aux retraités et au secteur non structuré. Le régime dont bénéficient les fonctionnaires est en cours de révision, l'objectif étant de combler le vide entre les prestations complémentaires de soins de santé, de contrôler les dépenses et d'encourager la mobilité du secteur public vers le secteur privé dans le sens de la réforme de la fonction publique en Thaïlande. Aux Philippines, l'OIT met en place un projet financé au niveau national visant à renforcer les procédures d'évaluation des handicaps et à réhabiliter les bénéficiaires des prestations d'invalidité. Il est récemment apparu que le système de pensions d'invalidité était utilisé comme source de revenu de remplacement en cas de chômage.
75. Depuis longtemps, les pays de la région recherchent des moyens pratiques d'élargir la protection sociale dans le secteur non structuré mais ce problème devient de plus en plus pressant compte tenu du développement du secteur. Aux Philippines, l'OIT a lancé un projet multidisciplinaire qui attend maintenant l'approbation définitive du PNUD et qui vise à introduire une protection sociale à base communautaire (notamment assurance maladie), à favoriser le développement des entreprises et à améliorer les conditions de travail dans les microentreprises et les petites entreprises. Ce projet a permis d'identifier des initiatives à base communautaire couronnées de succès, et leur adaptation à d'autres segments de population fait partie du projet que l'OIT prépare en tant qu'élément régional du STEP (Programme mondial OIT/Belgique sur les stratégies et techniques contre l'exclusion sociale et la pauvreté). L'OIT a également contribué à la préparation d'un projet de la Banque mondiale sur la stratégie sanitaire en Indonésie. Ce projet examinera la faisabilité du développement de systèmes de soins de santé basés sur l'assurance à l'intention de tous les segments de population, l'accent étant mis sur le secteur non structuré. La participation de l'OIT à la prochaine étape de ce projet est prévue pour début 1999.
Travailleuses
76. En règle générale, les femmes occupent des positions de niveau inférieur sur le marché du travail et les pratiques discriminatoires sont encore courantes. Les renseignements sur la situation des travailleuses demeurent limités en raison de l'absence de données ventilées par sexe et du fait que la majorité des femmes travaille dans le secteur non structuré. En conséquence, les activités de l'OIT en réponse à la crise financière suivront les principes de la convention (no 100) sur l'égalité de rémunération, 1951, et de la convention (no 111) concernant la discrimination (emploi et profession), 1958, de même que d'autres normes précises et seront limitées à quatre domaines; analyse des répercussions de la crise par sexe et mesures permettant d'y faire face; défense et promotion des droits des travailleuses durant les crises économiques; promotion de la création d'emplois, y compris formation professionnelle, et promotion de la participation des femmes aux processus décisionnels.
77. Conjointement avec le Asian Institute of Technology, l'OIT mène une étude par sexe sur les effets de la crise et les mesures prises pour y répondre en Indonésie, République de Corée, Malaisie, Philippines et Thaïlande. Une consultation sera organisée au mois de novembre à Bangkok pour examiner les résultats de ces recherches. Aux Philippines, l'OIT procède à une étude approfondie dans le contexte de la mise au point d'un programme d'action, et en Indonésie une étude mettant l'accent sur les travailleurs d'usine sans emploi est menée avec la participation de la Banque mondiale.
78. Un projet OIT/Japon sur le développement de l'emploi féminin a été lancé en Indonésie et au Népal avant la crise et revu depuis avec notamment une étude de l'impact de cette dernière au niveau communautaire.
79. Les progrès accomplis dans la promotion des droits des travailleuses et des conventions clés de l'OIT ont déjà été décrits dans le présent document. Le projet de coopération technique OIT/Japon présenté plus haut comprend une campagne destinée à donner aux femmes des notions élémentaires de droit pour garantir une application efficace des instruments juridiques. L'OIT encourage particulièrement la participation des femmes dans tous les ateliers et réunions qu'elle organise, et des efforts supplémentaires doivent être consentis en ce sens. La CISL intensifie également ses efforts pour augmenter la participation des femmes.
Travailleurs migrants
80. Les questions concernant les travailleurs migrants ont été examinées de près à la suite de la crise. On s'est notamment efforcé d'aider ces travailleurs au même titre que les pays exportateurs et importateurs de main-d'œuvre en offrant un cadre juridique dont le besoin se fait durement ressentir et qui pourrait être assuré par la convention (no 97) sur les travailleurs migrants (révisée), 1949, et la convention (no 143) sur les travailleurs migrants (dispositions complémentaires), 1975. Ces instruments pourraient aider les trois parties impliquées à trouver des solutions. Les gouvernements de pays exportateurs de main-d'œuvre ont recherché des solutions temporaires au problème croissant du chômage tout en étant confrontés aux questions de réintégration des migrants rentrants et de protection du nouvel exode de travailleurs émigrants. L'OIT a été consultée sur ces questions.
81. A la demande du gouvernement, l'OIT a organisé en août 1998 en Indonésie un atelier sur la portée et les limites des différentes lignes de conduite en matière de migration. Le rapport présenté par l'OIT au gouvernement à la suite de cet atelier a mis en avant la nécessité d'une véritable protection et a recommandé des consultations régulières et de grande échelle avec les partenaires sociaux et les ONG pour la formulation et l'application de politiques portant sur les questions de migration internationale de travailleurs. Plusieurs mesures de protection à court terme, avec une incidence financière limitée, voire nulle, ont été recensées, de même que des mesures à moyen et à plus long terme. Le gouvernement a invité l'OIT à aider à la préparation et l'application des mesures prioritaires, et un nouvel atelier aura lieu en novembre 1998. L'OIT participe également à la mise au point de dossiers d'information répondant aux besoins des travailleurs indonésiens quittant leur pays ou risquant de partir, notamment des femmes.
82. Aux Philippines, l'OIT a préparé un cadre et une méthodologie conceptuels permettant d'estimer la baisse des possibilités d'emploi offertes aux travailleurs migrants philippins dans les pays touchés par la crise. Elle a également mené une étude des systèmes antérieurs et actuels de réintégration des travailleurs migrants retournant dans leur pays. Un atelier sera organisé pour débattre des résultats de cette étude et préparer des mesures et programmes d'action.
Travail des enfants
83. Les effets délétères de la crise économique sur le travail des enfants sont devenus évidents. L'activité de promotion de la ratification de la convention (no 138) sur l'âge minimum, 1973, fait partie des efforts consentis par l'OIT pour répondre à la crise, et elle est présentée de manière plus détaillée dans la section sur les normes internationales du travail ci-dessus. Les activités pratiques sont un autre pilier de la lutte contre le travail des enfants, et on s'efforce, par l'intermédiaire du programme international pour l'abolition du travail des enfants (IPEC), de réorienter les stratégies contre les formes les plus extrêmes de travail des enfants afin de faire face aux changements considérables dans les pays touchés par la crise et plus particulièrement en Indonésie, aux Philippines et en Thaïlande.
84. L'OIT procède à une évaluation globale de l'impact de la crise sur le travail des enfants en Indonésie, aux Philippines et en Thaïlande. Cette étude examinera comment les programmes d'ajustement touchent le travail des enfants dans le domaine de l'éducation, de l'emploi, des revenus et du bien-être familial, et s'efforcera de donner des orientations sur la manière dont les interventions pourraient atténuer les effets négatifs de la crise économique. Une autre activité importante est la promotion d'un programme sous-régional de lutte contre le trafic des enfants à des fins d'exploitation, y compris d'exploitation sexuelle. La deuxième phase de ce projet a démarré avec des programmes d'action et des activités de renforcement des capacités parmi les partenaires sociaux.
85. Par l'entremise de l'IPEC, l'OIT participe au Programme de lutte contre la pauvreté en Indonésie lancé par le gouvernement et qui comporte des activités visant à sensibiliser la communauté aux problèmes du travail des enfants. L'IPEC devrait compléter les initiatives de la Banque asiatique de développement et de la Banque mondiale comme des programmes de subventions et de bourses en Indonésie avec des programmes de sensibilisation des commissions scolaires afin de préparer des directives qui permettent de déterminer quels sont les enfants qui risquent le plus de devoir travailler.
86. Aux Philippines, l'IPEC renforce ses efforts de mobilisation afin de préparer les enfants touchés et leurs familles aux répercussions vraisemblables de la crise. Il est particulièrement important de noter qu'un large consensus s'est dégagé en faveur du maintien de la cause des enfants au travail à l'ordre du jour national. Une attention accrue est accordée aux programmes d'aide scolaire afin d'empêcher les enfants qui travaillent de quitter l'école. Cinq cents enfants ont bénéficié de ce système cette année. Des programmes d'économie communautaires ont été lancés avec, à long terme, le but de mettre au point des initiatives de microfinancement. Grâce à ces activités notamment, les Philippines ont ratifié cette année la convention no 138.
87. Compte tenu de la croissance du secteur non structuré dans lequel le travail des enfants est très développé, liée à la fermeture de nombreuses entreprises du secteur structuré, en Thaïlande un syndicat s'efforce avec l'aide de l'OIT, de retirer les enfants des activités dangereuses dans les petites entreprises.
88. Le Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique a révisé sa stratégie d'information afin d'accroître la diffusion auprès des mandants et du public en général. Il a repris la publication du bulletin Asia - Pacific News, dont le premier numéro, consacré aux répercussions de la crise et au travail de l'OIT, est paru en juillet 1998. Un deuxième numéro paraîtra en décembre 1998. Sous sa forme actuelle, ce bulletin peut être produit et imprimé à un faible coût, ce qui permet une publication fréquente. Il peut aussi être consulté sur le site Internet de l'OIT(2). A partir de novembre, un flash d'information mensuel «Newsflash» sera adressé par courrier électronique aux mandants de la région. Pour mieux faire connaître le rôle et le travail de l'OIT, le bureau régional fait traduire ses brochures d'information générale en thaï et en indonésien bahasa. Il a aussi dressé une liste fournie de destinataires auxquels envoyer des informations sur les activités de l'OIT en Asie et dans le Pacifique, en cherchant particulièrement à susciter l'intérêt des médias et des faiseurs d'opinion. Le Bureau de l'information publique au siège lui a apporté une aide précieuse.
Relations avec les institutions financières
internationales et régionales
89. La Commission de l'emploi et de la politique sociale est saisie à la présente session du Conseil d'administration d'un document consacré aux relations avec les institutions de Bretton Woods(3). Ce document décrit le champ et les grands objectifs du dialogue que poursuit l'OIT avec ces institutions, ainsi que la coopération au niveau national. Le présent document ne reprend pas les informations fournies dans celui dont est saisie la commission mais le complète en fournissant des renseignements sur les relations de l'OIT avec la Banque asiatique de développement (BAD).
90. La crise financière en Asie a favorisé l'approfondissement et la fréquence du dialogue avec les institutions financières internationales et régionales. La mise en évidence de l'interdépendance des politiques économiques et sociales ainsi que la gravité des problèmes sociaux ont fortement poussé à cette évolution.
91. Le bureau régional a amorcé un dialogue de haut niveau avec la BAD au début de 1998. Des échanges d'informations et de vues ont été organisés aux niveaux régional et national, et notamment une Réunion de haut niveau sur les réponses sociales à la crise financière dans les pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est a eu lieu à Bangkok du 22 au 24 avril 1998. La BAD et les institutions de Bretton Woods s'y sont fait représenter par de hauts fonctionnaires et ont apporté une contribution importante au débat qui a été l'occasion d'un dialogue nourri sur des questions très importantes entre les mandants de l'OIT et les représentants de ces institutions. Le dialogue et les consultations avec la BAD ont essentiellement porté sur la protection sociale des travailleurs dans le contexte de la crise financière et sur les normes internationales du travail. Ces dernières années, la BAD s'est attachée plus activement à tenir compte de la dimension sociale dans ses politiques. L'organisation régionale de la CISL pour l'Asie et le Pacifique a amorcé un dialogue de haut niveau avec la BAD en juillet 1998.
92. Des débats et un dialogue de la même teneur ont été menés dans les pays avec les équipes de la BAD et de la Banque mondiale engagées dans des programmes d'ajustement. Plusieurs éléments du travail de l'OIT ont été portés à l'attention de la BAD, y compris ses programmes opérationnels, et notamment le programme régional ASIST (Soutien consultatif, services d'information et formation pour la planification, la construction et l'entretien d'infrastructures à forte intensité de main-d'œuvre), l'expérience et la compétence technique du BIT en matière de systèmes de sécurité sociale dans les pays touchés par la crise et certaines questions clé comme le tripartisme, les normes internationales du travail et le rôle des partenaires sociaux dans la formulation de programmes de redressement. Ces questions devraient infléchir l'ordre du jour du développement et l'OIT, soucieuse de jouer un rôle proactif, cherche à établir un cadre de coopération effectué avec la BAD, en particulier pour les aspects des programmes de réforme structurelle qui auront des répercussions sur les marchés du travail, les politiques d'emploi, la législation du travail, les salaires et les pensions, et les systèmes de sécurité sociale. Une coopération active se met en place en Thaïlande pour les programmes appuyés par la Banque mondiale dans le cadre du Social Investment Funds Office (SOFO).
93. Le bureau régional de l'OIT a eu avec le bureau régional du FMI à Tokyo de fréquents échanges d'informations sur l'impact social de la crise qui ont été suivis de consultations avec les bureaux extérieurs et les mandants.
Mobilisation de ressources et relations avec les donateurs
94. Il ressort de l'évaluation faite par le BIT qu'entre 1994 et le début de la crise, les pays gravement atteints ont reçu moins d'aide publique au développement (APD) d'origine multilatérale du fait, principalement, qu'ils ont bénéficié d'un essor rapide de leur économie. La Chine est le premier bénéficiaire de cette aide multilatérale (près de 3 milliards de dollars E.-U. par an), suivie de l'Indonésie (1 milliard de dollars), des Philippines et de la Thaïlande (0,8 milliard de dollars). La Malaisie, la République de Corée et Singapour n'en bénéficient quasiment pas. Pendant quelque temps, la Malaisie et la République de Corée ont même été des contribuants nets à l'APD. Avant la crise, beaucoup de pays donateurs avaient commencé de retirer leur assistance technique à la Thaïlande.
95. Le BIT reçoit des sommes importantes des donateurs multibilatéraux et dans une moindre mesure du PNUD pour des programmes de coopération technique conçus avant la crise financière et destinés à des pays touchés par celle-ci. Dans certains cas, il y a eu une coïncidence heureuse des dates: ainsi, à la fin de 1998, deux programmes de renforcement des capacités des syndicats qui avaient été formulés avant la crise ont été lancés à Jakarta. L'un de ces programmes, financé par DANIDA, s'adresse aux travailleurs du secteur informel en Indonésie, aux Philippines et au Viet Nam. L'autre est un programme d'éducation ouvrière pour l'Indonésie qui est financé par le DFID (Department for international development) du Royaume-Uni.
96. L'OIT a entretenu avec des représentants de donateurs dans la région - en particulier la Banque asiatique de développement, l'Australie, l'Union européenne, le Japon, le Royaume-Uni et la Banque mondiale - des contacts et un dialogue fréquents, en vue de comprendre leurs priorités et d'explorer les possibilités de partenariat avec eux. La BAD et la Banque mondiale octroient presque toujours leur aide au titre de l'assistance technique en faisant appel à la concurrence, ce qui limite le champ de la coopération commune.
97. Les directeurs des bureaux de zone et les fonctionnaires du bureau régional ont régulièrement participé aux réunions convoquées par les coordonnateurs résidents du PNUD en Chine, en Indonésie, aux Philippines et en Thaïlande, afin d'examiner conjointement les réponses sociales données à la crise, d'échanger des informations et de confronter leur expérience avec les institutions spécialisées et autres fonds. Des représentants d'organismes publics clés et des équipes de la BAD et de la Banque mondiale chargés des programmes de réponse à la crise ont participé à plusieurs occasions à ces réunions. Dans les pays où l'OIT n'a pas de représentation permanente concrète, il lui est plus difficile de maintenir une approche proactive en matière de mobilisation de ressources. Ses efforts en vue d'obtenir des ressources extrabudgétaires pour ses activités en faveur des pays touchés par la crise ont néanmoins été utiles.
98. Le ministère du Travail du Japon a réaffecté des fonds en faveur de l'OIT pour des programmes d'action destinés à ces pays. Cette initiative est particulièrement appréciée compte tenu de la réduction de la contribution de ce pays à l'aide publique au développement. Le bureau régional poursuit les consultations avec le ministère du Travail.
99. Le PNUD subordonne maintenant le financement des programmes dans les pays au principe de l'exécution nationale mais, dans certains cas, il octroie des fonds pour des activités visant à remédier aux effets de la crise. Cela a permis à une équipe du BIT de piloter une étude, mentionnée plus haut, sur les stratégies d'emploi comme élément de réponse du système des Nations Unies à la crise en Indonésie. Cette étude a reçu un accueil très favorable, et la presse nationale et régionale s'en est largement fait l'écho.
100. L'OIT est sur le point de conclure un accord avec le fonds d'affectation spéciale du Sommet euro-asiatique visant à aider l'Indonésie à mettre en œuvre un programme de création d'infrastructure à forte intensité de main-d'œuvre et créatrice d'emplois. Ce fonds, créé au début de 1998 lors d'une réunion des pays de l'ANASE et de membres de l'Union européenne, résulte d'un accord conclu entre la Banque mondiale, le gouvernement britannique et d'autres donateurs européens en vue d'aider les pays d'Asie touchés par la crise financière à faire face au chômage et à la pauvreté.
III. Conclusions: orientations futures
101. Au début de la crise financière, vers le milieu de 1997, les hauts fonctionnaires du Bureau et du Département régional pour l'Asie et le Pacifique ont entamé une série de consultations régulières approfondies concernant les moyens de renforcer la capacité des bureaux extérieurs de répondre aux principales préoccupations des mandants. Le Département régional a déployé les ressources disponibles et intensifié ses efforts en vue de mobiliser des ressources extérieures. La coordination étroite avec les départements et services techniques du siège a permis de mettre en commun les compétences et les ressources disponibles pour la préparation de rapports et documents techniques, de missions consultatives et d'études.
102. L'accent a été mis sur le dialogue effectif et la coopération avec d'autres organismes de développement, en particulier avec les institutions de Bretton Woods et la BAD. Ainsi qu'il est souligné dans le document dont est saisie la Commission de l'emploi et de la politique sociale(4), la structure décentralisée de la Banque mondiale et le grand nombre de secteurs dans lesquels elle opère exigent de l'OIT
103. et de ses mandants d'être actifs au niveau national. Pour que les préoccupations sociales de l'OIT se reflètent dans le dialogue avec les institutions de Bretton Woods et la BAD, le BIT doit maintenir une coopération étroite entre ses bureaux extérieurs et ses services au siège.
104. La crise a mis en évidence la pertinence des activités de l'OIT et son avantage comparatif pour toutes les questions qui touchent au monde du travail. Les travaux de l'OIT se fondent sur les principes consacrés par ses conventions. La crise offre des possibilités de promouvoir beaucoup des droits et principes énoncés dans les normes du travail fondamentales et dans la Déclaration de l'OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail, et donc de faire avancer la démocratie et la justice sociale. Elle a aussi suscité des synergies entre l'action normative de l'OIT et ses activités pratiques.
105. Les domaines sur lesquels les mandants demandent à l'OIT d'axer ses efforts sont ceux qui relèvent de sa compétence fondamentale, à savoir: tripartisme et relations professionnelles, protection sociale, politiques de marché du travail, administration du travail, emploi, formation professionnelle, droits des travailleurs. La dimension sociale de la crise a montré que la majorité des pays ont une capacité institutionnelle réduite d'affronter les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs et leurs familles. Le besoin de syndicats forts, indépendants et compétents, capables de défendre avec vigueur les intérêts des travailleurs et de les représenter avec autorité et fiabilité dans les négociations, s'est fait cruellement sentir. Il faut aussi aider les pays à renforcer leur capacité de contrôler et d'évaluer les effets sur l'emploi des politiques économiques globales, à établir un cadre politique, légal et réglementaire favorable à la création d'entreprises compétitives et à leur essor, et à améliorer les services publics de l'emploi, notamment pour qu'ils soient plus à même de concevoir et d'appliquer des politiques actives de marché du travail. A cette fin le BIT conseille les mandants et met en œuvre des activités qui leur montrent comment appliquer les solutions recommandées. La nécessité de donner aux mandants des réponses concrètes efficaces a renforcé, de fait, la politique de partenariat actif. La tâche est énorme et c'est pour l'OIT un défi majeur que d'essayer de répondre adéquatement à cette demande avec les moyens et les ressources dont elle dispose.
Genève, le 16 novembre 1998.
1. Voir également le rapport de la Réunion de haut niveau sur les réponses sociales à la crise financière dans les pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est (Bangkok, 22-24 avril 1998), soumis au Conseil d'administration en juin 1998 (GB.272/4: http://www.ilo.org/public/english/20gb/docs/gb272/gb-4.htm), ainsi qu'une brève note sur les préparatifs de cette réunion (GB.271/6(Add.1)). On peut consulter le document d'information de cette réunion sur le site Internet de l'OIT (http://www.ilo.org/public/english/60empfor/cdart/bangkok/index.htm), qui comporte également une page consacrée aux activités menées par l'OIT pour répondre à la crise financière (www.ilo.org/public/english/270asie/news/crisis/htm).
2. http://www.ilo.org/public/english/270asie/index.htm
3. Document GB.273/ESP/6.
4. Document GB.273/ESP/6.
Tableau 1. Taux de croissance du PIB réel (en pourcentage par an)
1991-1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
||||||||||||||
|
|
|
|
|||||||||||||||||||
T*1 |
T2 |
T3 |
T4 |
T1 |
T2 |
|||||||||||||||||
|
|
|
|
|
||||||||||||||||||
BAD |
FMI |
BAD |
EIU |
BAD |
EIU |
EIU |
||||||||||||||||
Thaïlande |
8,5 |
6,4 |
7,0 |
7,5 |
-4,2 |
-11,5 |
-16,8 |
-15,8 |
-3,0 |
-8,0 |
1,0 |
-1,4 |
4,2 |
4,6 |
4,7 |
|||||||
Indonésie |
7,8 |
8,0 |
8,5 |
6,8 |
2,5 |
1,4 |
-7,9 |
-16,5 |
-3,0 |
-15,0 |
1,0 |
-2,3 |
-1,2 |
1,2 |
2,9 |
|||||||
Corée (Rép. de) |
7,5 |
7,1 |
5,7 |
6,6 |
6,1 |
3,9 |
-3,9 |
-6,6 |
-1,0 |
-7,9 |
3,1 |
-2,3 |
4,4 |
4,7 |
4,8 |
|||||||
Malaisie |
8,7 |
8,6 |
8,5 |
8,4 |
7,4 |
6,9 |
-2,8 |
-6,8 |
3,5 |
-6,0 |
4,5 |
-2,2 |
2,1 |
3,3 |
4,3 |
|||||||
Philippines |
2,2 |
5,7 |
5,6 |
5,5 |
4,9 |
5,6 |
1,7 |
-1,2 |
2,4 |
1,4 |
4,0 |
2,3 |
3,6 |
4,4 |
4,7 |
|||||||
Singapour |
8,6 |
7,0 |
4,0 |
8,5 |
10,6 |
7,7 |
6,1 |
1,6 |
3,0 |
-0,5 |
4,5 |
1,4 |
3,1 |
4,2 |
5,2 |
|||||||
Hong Kong, Chine |
5,4 |
4,9 |
5,9 |
6,8 |
6,0 |
2,7 |
-2,8 |
-5,0 |
3,0 |
-2,0 |
3,5 |
-0,5 |
2,0 |
3,0 |
4,0 |
|||||||
Chine |
12,0 |
9,7 |
8,8 |
7,5 |
7,2 |
6,1 |
6,8 |
7,0 |
7,4 |
7,9 |
8,2 |
|||||||||||
Japon |
1,4 |
3,9 |
1,1 |
0,3 |
-2,3 |
0,2 |
||||||||||||||||
Viet Nam |
8,2 |
9,3 |
7,5 |
5,0 |
5,2 |
6,5 |
5,0 |
|
||||||||||||||
* T = Trimestre |
||||||||||||||||||||||
Tableau 2. Indicateurs macroéconomiques
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
|
|
|||||
Thaïlande |
|||||
Croissance du PIB (%) |
5,5 |
-0,4 |
-8,0 |
-1,4 |
4,2 |
Inflation (%) |
5,6 |
5,6 |
9,1 |
6,5 |
5,0 |
Solde budgétaire (en % du PIB) |
2,3 |
-0,9 |
-2,5 |
-1,5 |
-1,4 |
Solde des opérations courantes |
-8,1 |
-1,9 |
9,4 |
6,2 |
1,0 |
Taux d'épargne (en % du PIB) |
33,6 |
33,1 |
37,4 |
33,4 |
29,5 |
Taux d'intérêt (%) |
13,4 |
13,7 |
15,5 |
13,0 |
11,0 |
Taux de change contre le dollar |
25,3B |
31,4B |
42,8B |
40,5B |
37,8B |
Population active (en millions) |
32,0 |
33,7 |
33,8 |
34,0 |
34,3 |
Taux de chômage (en % de la population active) |
2,0 |
3,6 |
9,0 |
8,0 |
6,8 |
Salaires réels |
2,3 |
1,4 |
-8,2 |
-4,2 |
2,4 |
Indonésie |
|||||
Croissance du PIB (%) |
8,0 |
4,6 |
-15,0 |
-2,3 |
-1,2 |
Inflation (%) |
6,6 |
5,5 |
85,0 |
45,0 |
7,6 |
Solde budgétaire (en % du PIB) |
-3,4 |
0,7 |
-8,0 |
-5,3 |
-4,9 |
Solde des opérations courantes |
-3,4 |
-2,2 |
1,9 |
2,1 |
1,2 |
Taux d'épargne (en % du PIB) |
27,4 |
29,4 |
39,8 |
40,4 |
39,6 |
Taux d'intérêt (%) |
19,2 |
21,8 |
65,0 |
45,0 |
35,0 |
Taux de change contre le dollar |
2342 Rp |
2909 Rp |
10,857Rp |
10,500Rp |
10,920Rp |
Population active (en millions) |
89,0 |
91,6 |
94,4 |
97,2 |
100,1 |
Taux de chômage (en % de la population active) |
7,5 |
9,7 |
15,5 |
17,5 |
13,0 |
Salaires réels |
|||||
Corée (Rép. de) |
|||||
Croissance du PIB |
7,3 |
5,5 |
-7,9 |
-2,3 |
4,4 |
Inflation (%) |
4,9 |
4,5 |
8,0 |
5,7 |
4,0 |
Solde budgétaire (en % du PIB) |
0,5 |
0,3 |
-4,0 |
-5,0 |
-2,0 |
Solde des opérations courantes |
-4,7 |
-2,0 |
10,7 |
7,6 |
-2,0 |
Taux d'épargne (en % du PIB) |
|||||
Taux d'intérêt (%) |
8,8 |
11,9 |
15,0 |
13,0 |
12,0 |
Taux de change contre le dollar |
805W |
951W |
1390W |
1250W |
1100W |
Population active (en millions) |
21,2 |
21,7 |
22,1 |
22,6 |
23,0 |
Taux de chômage (en % de |
2,0 |
2,9 |
9,0 |
11,0 |
8,7 |
Salaires réels |
6,8 |
4,3 |
-1,9 |
0,8 |
1,9 |
Malaisie |
|||||
Croissance du PIB (%) |
8,6 |
7,8 |
-6,0 |
-2,2 |
2,1 |
Inflation (%) |
3,6 |
2,7 |
6,5 |
5,0 |
4,8 |
Solde budgétaire (en % du PIB) |
0,7 |
2,4 |
-3,0 |
-4,0 |
-1,8 |
Solde des opérations courantes |
-4,9 |
-4,8 |
-2,6 |
-2,7 |
-3,8 |
Taux d'épargne (en % du PIB) |
36,7 |
38,0 |
35,5 |
35,1 |
33,8 |
Taux d'intérêt (%) |
8,9 |
9,5 |
11,2 |
10,5 |
9,5 |
Taux de change contre le dollar |
2,5 M$ |
2,8 M$ |
3,9 M$ |
4,2 M$ |
4,8 M$ |
Population active (en millions) |
8,6 |
8,9 |
9,2 |
9,5 |
9,8 |
Taux de chômage (en % de |
2,6 |
2,7 |
6,4 |
4,5 |
4,0 |
Salaires réels |
5,8 |
4,2 |
-2,3 |
-0,7 |
0,7 |
Philippines |
|||||
Croissance du PIB (%) |
5,7 |
5,1 |
1,4 |
2,3 |
3,6 |
Inflation (%) |
8,4 |
5,1 |
10,3 |
9,5 |
8,3 |
Solde budgétaire (en % du PIB) |
0,3 |
0,1 |
-2,2 |
-1,8 |
-1,1 |
Solde des opérations courantes |
-4,8 |
-5,2 |
-4,0 |
-4,3 |
-4,6 |
Taux d'épargne (en % du PIB) |
|||||
Taux d'intérêt (%)* |
12,3 |
12,9 |
17,0 |
15,5 |
13,2 |
Taux de change contre le dollar |
26,2 P |
29,5 P |
42,0 P |
45,0 P |
47,5 P |
Population active (en millions) |
28,6 |
29,3 |
30,1 |
30,8 |
31,6 |
Taux de chômage (en % de |
8,3 |
8,7 |
14,0 |
13,5 |
12,8 |
Salaires réels |
3,3 |
7,7 |
-3,0 |
-2,0 |
0,2 |
* Bon du Trésor à 91 jours. |
|||||
Etat des ratifications des conventions fondamentales de l'OIT
par certains pays de la région Asie et Pacifique
(au 10 août 1998)
n o 29 - Convention sur le travail forcé, 1930
n o 105 - Convention sur l'abolition du travail forcé, 1957
n o 87 - Convention sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, 1948
n o 98 - Convention sur le droit d'organisation et de négociation collective, 1949
n o 100 - Convention sur l'égalité de rémunération, 1951
n o 111 - Convention concernant la discrimination (emploi et profession), 1958
n o 138 - Convention sur l'âge minimum, 1973
Convention n o |
|||||||||||||
|
|||||||||||||
29 |
105 |
87 |
98 |
100 |
111 |
138 |
|||||||
Chine |
X |
? |
|||||||||||
Corée, Rép. de |
X |
||||||||||||
Indonésie |
X |
? |
X |
X |
X |
? |
? |
||||||
Malaisie |
X |
* |
X |
X |
X |
||||||||
Philippines |
X |
X |
X |
X |
X |
X |
|||||||
Singapour |
X |
* |
X |
||||||||||
Thaïlande |
X |
X |
|||||||||||
Viet Nam |
X |
X |
|
||||||||||
|