Chine
Moyens d’appréciation de la situation
Evaluation du cadre institutionnel
Le principe de la liberté d’association
et de la reconnaissance effective du droit à la négociation
collective est reconnu dans notre pays.
Les lois et règlements pertinents de notre
pays contiennent des dispositions explicites en matière de
liberté d’association et de reconnaissance effective du droit
à la négociation collective.
La Constitution de la République populaire
de Chine (édition révisée de 1999) dispose
à l’article 35 que "Les citoyens de la République
populaire de Chine jouissent de la liberté de parole, de
la presse, de réunion, d’association, de cortège et
de manifestation."
La loi sur les syndicats de la République
populaire de Chine dispose à l’article 3 que "Tous les
travailleurs manuels ou intellectuels des entreprises, institutions
ou organismes d’Etat sur le territoire chinois, qui comptent sur
leurs salaires ou traitements comme principale source de revenus,
ont le droit, sans distinction de nationalité, de race, de
sexe, de profession, de conviction religieuse ou de niveau d’instruction,
de se syndiquer ou d’adhérer à des syndicats conformément
à la loi."
Le Code du travail de la République populaire
de Chine dispose à l’article 33 que "Les employés
et les ouvriers d’une entreprise peuvent conclure, en tant qu’une
seule et même partie, une convention collective avec l’entreprise
sur des questions concernant la rémunération du travail,
les horaires de travail, les temps de repos et les congés,
la sécurité et la santé au travail ainsi que
l’assurance et la protection sociale. Le projet de convention collective
est soumis pour examen et adoption au congrès des employés
et ouvriers ou à l’ensemble de ceux-ci. Une convention collective
doit être conclue avec l’entreprise par le syndicat au nom
des employés et des ouvriers; dans une entreprise où
il n’y a pas encore de syndicat, une telle convention doit aussi
être conclue avec l’entreprise par les représentants
élus des employés et des ouvriers." Le Code du
travail dispose en outre, à l’article 35, que "Les conventions
collectives conclues conformément aux présentes dispositions
ont force de loi pour l’entreprise et pour l’ensemble de ses employés
et de ses ouvriers. Les normes applicables aux conditions de travail
et aux traitements de la main-d’œuvre telles qu’elles ont été
convenues dans les contrats de travail signés entre les différents
salariés et l’entreprise ne doivent pas être inférieures
aux normes stipulées dans les conventions collectives."
Le règlement relatif au congrès des
employés et ouvriers des entreprises industrielles appartenant
au peuple tout entier dispose à l’article 9 qu’"Une
convention collective ou un accord commun doit être signé
par le directeur de l’usine au nom de la direction et par le président
du syndicat au nom des employés et des ouvriers à
l’occasion d’un congrès de ceux-ci, afin que soient partagées
les obligations découlant de l’objectif commun de développement
d’une entreprise et que soit garantie la réalisation de cet
objectif."
Le règlement provisoire de la République
populaire de Chine relatif aux entreprises privées dispose
à l’article 33 qu’"Un syndicat d’une entreprise privée
a le droit de signer une convention collective avec l’entreprise
au nom des employés et des ouvriers afin de protéger
les droits et les intérêts de ses membres et de soutenir
les activités de production et de gestion de l’entreprise."
Le règlement relatif aux conventions collectives,
promulgué par le ministère du Travail, contient des
dispositions explicites sur les questions concernant les consultations
et conventions collectives, et ces dispositions s’appliquent à
toutes les entreprises se trouvant sur le territoire chinois.
En vertu du Code pénal de la République
populaire de Chine (édition révisée de 1997),
section 7, chapitre 3, première partie, seules sont privées
de la liberté d’association les personnes déchues
de leurs droits politiques pour infraction grave à la législation
pénale du pays.
Conformément aux lois et règlements
applicables en la matière en Chine, la mise en place d’organisations
d’employeurs ou de travailleurs est soumise à une autorisation
préalable. En Chine, les organisations d’employeurs entrent
dans la catégorie des organisations sociales. Le règlement
relatif à l’enregistrement des organisations sociales dispose
à l’article 9 que "S’agissant de fonder une organisation
sociale, un initiateur soumet à l’organisme d’enregistrement,
après examen et approbation par l’administration sectorielle
compétente, une demande d’engager la procédure préliminaire."
La loi sur les syndicats de la République populaire de Chine
dispose à l’article 12 que "La Fédération
des syndicats de Chine doit être créée en tant
qu’organisation nationale unifiée." Elle dispose également,
à l’article 13, que "La création d’organisations
syndicales de base, de fédérations syndicales locales
et d’organisations syndicales professionnelles nationales ou locales
est soumise à l’approbation d’une organisation syndicale
d’échelon supérieur."
Le gouvernement ne peut intervenir dans les activités
légitimes des organisations d’employeurs et de travailleurs.
Aucune catégorie d’employeurs ou de travailleurs
n’est exclue du système de négociation collective.
Le règlement édicté par le gouvernement concernant
la négociation et la consultation collectives s’applique
à toutes les entreprises.
Les conventions collectives ne sont pas soumises
à l’autorisation du gouvernement. Cependant, la législation
chinoise exige que les conventions collectives soient soumises pour
examen et enregistrement à l’organisme d’Etat compétent.
Le Code du travail de la République populaire de Chine dispose
à l’article 34 qu’"Une convention collective doit, une
fois conclue, être soumise au département administratif
du travail. La convention collective entre en vigueur automatiquement
si aucune objection n’est soulevée par le département
administratif du travail dans un délai de 15 jours à
compter de la date de réception d’une copie de la convention."
Le règlement relatif aux conventions collectives, promulgué
par le ministère du Travail, contient en son chapitre 3 des
dispositions détaillées concernant l’examen des conventions
collectives. Il dispose à l’article 21 qu’"Il appartient
aux organes compétents du département administratif
du travail des autorités locales, au niveau d’un canton ou
à un niveau supérieur, d’examiner les conventions
collectives." Il spécifie à l’article 24 les
éléments de la convention collective qu’il convient
d’examiner comme suit: 1) les deux parties à la convention
ont-elles les qualifications prévues par la loi et les règlements;
2) les consultations collectives sont-elles conduites conformément
aux principes et procédures établis dans la loi et
les règlements; 3) les diverses normes de travail spécifiées
dans la convention collective sont-elles conformes aux normes minimales
prévues dans les lois et les règlements?
Les moyens de mise en œuvre de ce principe sont
les suivants: tout d’abord, la législation est de nature
à inspirer le respect de ce principe. Nous contrôlons
l’application de ces lois et règlements par de nombreux moyens
tels que les inspections du travail et la surveillance des personnes.
En outre, nous sommes engagés dans la coopération
internationale et nous organisons la formation dans le domaine de
la négociation collective.
Evaluation de la situation dans la pratique
Les statistiques concernant les adhérents
des organisations d’employeurs et de travailleurs sont disponibles
auprès de l’Association des dirigeants d’entreprises de la
Chine et de la Fédération des syndicats de Chine.
L’Association des dirigeants d’entreprises de la
Chine se compose principalement d’entreprises, de sociétés,
d’entrepreneurs, d’associations provinciales et municipales d’entreprises,
d’associations sectorielles et d’associations syndicales. A l’heure
actuelle, l’Association des dirigeants d’entreprises de la Chine
compte 436 000 membres répartis dans 30 provinces,
régions autonomes et municipalités relevant directement
de l’autorité centrale, et dans 260 districts et villes.
D’après les statistiques de la Fédération
des syndicats de Chine, les syndicats chinois comptent actuellement
130 millions d’adhérents. Le nombre de syndicats organisés
est en augmentation dans les entreprises à capital étranger
et dans les entreprises privées.
A la fin de 1998, le nombre de conventions collectives
signées par le biais de consultations et soumises pour enregistrement
au Département pour la sécurité de l’emploi
a atteint 150 000, couvrant plus de 50 millions d’employés
et ouvriers.
Les efforts déployés ou envisagés en vue
du respect, de la promotion et de la réalisation
de ces principes et droits
L’Etat et le gouvernement promulguent des lois
et des règlements en la matière, en assurent la promotion
et les mettent en œuvre conformément à la loi.
Le principal moyen employé par le gouvernement
consiste à faire respecter les lois par décrets administratifs.
Par ailleurs, le gouvernement attache de l’importance à l’organisation
de syndicats. Par exemple, le 16 avril 1994, il a communiqué
aux instances concernées le rapport sur les relations professionnelles
et l’organisation de syndicats dans les entreprises à capital
étranger qu’avait soumis la Fédération des
syndicats de Chine.
L’Organisation internationale du Travail a exécuté
une série de projets de coopération technique avec
les membres chinois de la coopération tripartite. En 1997,
le Bureau international du Travail et l’Association des dirigeants
d’entreprises de la Chine ont organisé conjointement à
Dalian un séminaire sur les qualifications requises pour
conduire des négociations collectives; en septembre 1998,
le Bureau international du Travail et l’Association des dirigeants
d’entreprises de la Chine ont organisé conjointement à
Beijing un stage de formation sur les relations professionnelles;
en juillet 1999, le Bureau international du Travail et l’Association
des dirigeants d’entreprises de la Chine ont organisé conjointement,
à Beijing et Zhejiang respectivement, des séminaires
sur la législation du travail et sur les pratiques en matière
d’emploi en Chine; en 1999, le Bureau international du Travail et
l’Association des dirigeants d’entreprises de la Chine ont organisé
conjointement, à Xian et Shenzhen, un stage de formation
sur la négociation et la consultation collectives; en août
1997, le Bureau international du Travail et la Fédération
des syndicats de Chine ont organisé conjointement à
Qingdao un séminaire sur la négociation collective
et les conventions collectives; en décembre 1997, le Bureau
international du Travail et la Fédération des syndicats
de Chine ont organisé conjointement un voyage dans des pays
d’Asie pour y étudier la question des relations professionnelles;
en avril 1998, le Bureau international du Travail et la Fédération
des syndicats de Chine ont organisé conjointement un voyage
dans des pays européens pour y étudier la question
des relations professionnelles; en décembre 1998, le Bureau
international du Travail et la Fédération des syndicats
de Chine ont organisé conjointement un stage à l’intention
des formateurs sur la négociation collective et les conventions
collectives; en août 1999, la Fédération des
syndicats de Chine et le Bureau international du Travail ont organisé
conjointement à Hefei un stage de formation sur les matériels
didactiques en matière de négociation collective;
en août 1999, la Fédération des syndicats de
Chine et le Bureau international du Travail ont organisé
à Harbin un stage de formation sur la négociation
salariale.
La Fédération des syndicats de Chine
a multiplié les efforts pour promouvoir la création
de syndicats. Comme les entreprises publiques créent généralement
des organisations syndicales conformément à la loi
sur les syndicats, la Fédération des syndicats de
Chine concentre son attention sur l’organisation de syndicats dans
les entreprises à capital étranger et dans les entreprises
privées. En 1994, ladite fédération a publié
son vœu de voir s’accélérer l’organisation de syndicats
et s’intensifier l’action syndicale dans les entreprises à
capital étranger. Elle convoque des réunions annuelles
sur l’organisation de syndicats. Les dirigeants de la Fédération
des syndicats de Chine, des syndicats locaux et des syndicats sectoriels
se rendent régulièrement dans les entreprises, en
particulier dans les entreprises à capital étranger
et dans les entreprises privées, pour offrir leurs conseils
et leur aide sur les questions touchant à l’organisation
de syndicats et à la mise en place du système de consultation
collective. En outre, ils ont mis en œuvre un projet pilote consistant
à introduire des conventions collectives professionnelles
régionales dans certaines régions où prévalent
les meilleures conditions.
Pour assurer le respect, la promotion et la réalisation
des principes et des droits, le gouvernement chinois veille à
l’application des lois et règlements pertinents, à
la mise en œuvre du système de consultation collective et
de conventions collectives et à la protection des droits
et des intérêts légitimes des travailleurs.
Les conditions jugées nécessaires
à la réalisation de ces objectifs sont une coopération
accrue et des échanges plus intenses avec l’Organisation
internationale du Travail, une procédure accélérée
d’adoption de la législation sur les conventions collectives
et une mise à jour des lois et règlements applicables
en la matière; par ailleurs, il est nécessaire d’améliorer
les aptitudes à la négociation du personnel des pouvoirs
locaux, des dirigeants d’entreprise et des représentants
syndicaux.
Les organisations représentatives d’employeurs
et de travailleurs auxquelles copie du rapport
a été communiquée
Copie du présent rapport a été
communiquée à l’Association des dirigeants d’entreprises
de la Chine et à la Fédération des syndicats
de Chine.
Observations reçues des organisations
d’employeurs et de travailleurs
Aucun commentaire n’a été reçu
de leur part.
Observations soumises au Bureau par la Confédération
internationale des syndicats libres (CISL)
Les syndicats indépendants sont illégaux
en Chine. Ils sont supprimés et leurs dirigeants sont mis
en prison. Le syndicat officiel, la Fédération des
syndicats de Chine (FSC), fait partie de l’appareil d’Etat du régime
et n’existe que pour exécuter sa politique et servir les
intérêts de l’Etat et non pas ceux des travailleurs.
Différents militants syndicaux ont été arrêtés
en 1998.
La loi sur les syndicats de 1992 empêche
la création de syndicats indépendants par rapport
aux autorités publiques et au parti au pouvoir, et qui existeraient
pour défendre les intérêts de ses membres. La
loi définit l’objectif des syndicats: réglementer
le travail afin d’améliorer la productivité et le
rendement économique et jouer un rôle actif dans la
modernisation socialiste sous les auspices du Parti communiste chinois.
Les syndicats doivent agir en tant qu’intermédiaires
entre les travailleurs et les employeurs lorsqu’un différend
éclate.
La loi prévoit l’existence d’un monopole
syndical: la FSC, qui fait partie de l’appareil d’Etat du régime
et n’existe que pour exécuter sa politique.
La loi stipule que la création de syndicats,
à tous les niveaux, est soumise à l’approbation de
la FSC. Tous les syndicats sont sous la direction de la FSC. Pour
tous les niveaux d’organisation, seul un syndicat est autorisé.
Les statuts de la FSC ont été révisés
en 1993. Ils définissent les syndicats comme étant
"le lien et le pont entre le Parti communiste chinois et les
masses ouvrières, ainsi que les représentants des
intérêts des membres syndicaux et des non-membres".
La FSC a tenu son treizième congrès
en octobre 1998. Le People’s Daily, organe de presse du Parti
communiste au pouvoir, a rappelé dans un éditorial
adressé aux syndicats qu’ils devaient accepter la direction
du parti tout en travaillant de manière indépendante
tel que prévu par la loi et par leurs statuts.
Un haut responsable de la branche politique de
l’armée populaire de libération (Chinese People’s
Liberation Army, PLA) a prononcé un discours au Congrès.
Il a affirmé que la PLA, la police armée et la classe
ouvrière étaient "liées de manière
inséparable comme la chair et le sang". Il a ajouté
qu’au cours des dernières années les syndicats à
tous les niveaux s’étaient unis et mobilisaient les travailleurs
pour qu’ils se consacrent aux réformes économiques
et au maintien de la stabilité, en mettant en application
l’éducation nationale à la défense, en encourageant
les travailleurs à prendre part aux activités des
milices et à la formation militaire de réserve, en
organisant des activités destinées à encourager
la coopération et le soutien des forces armées et
de la police.
La FSC doit mettre en place des syndicats dans
les entreprises à capitaux étrangers ou dans les entreprises
mixtes. A la fin de 1997, des rapports indiquaient que 153 000 syndicats
avaient été créés dans le secteur privé,
dans les entreprises rurales et dans les entreprises à capitaux
étrangers et entreprises mixtes. Un ensemble de Règlements
d’application a été adopté récemment
demandant à la FSC d’accélérer le processus
de création de tels syndicats.
Les syndicats sont largement symboliques, se limitant
parfois à la simple ouverture d’un bureau de la FSC dans
un district industriel. Ces syndicats sont contrôlés
soit par le Parti communiste soit par les directeurs de l’usine,
qui d’ailleurs siègent simultanément à la tête
du syndicat. Les membres des syndicats sont à la fois les
travailleurs et les membres de la direction. Un grand nombre de
ces syndicats se transforment en clubs sociaux et souvent les travailleurs
ne sont même pas au courant de leur existence.
Dans presque tous les cas, les membres des comités
des syndicats locaux ont été désignés
par le Parti communiste ou par les échelons plus élevés
de la FSC. Les sessions tenues par les comités peuvent être
considérées comme n’étant qu’une formalité
destinée à réaffirmer les projets de l’entreprise
ou du parti. Les membres syndicaux bénéficient généralement
de prestations sociales importantes.
Code du travail de 1995
C’est en 1995 qu’est entré en vigueur le
tout premier Code du travail chinois. Le gouvernement a déclaré
qu’il avait introduit cette loi pour empêcher les violations
des droits des travailleurs dans les entreprises à capitaux
étrangers et les entreprises mixtes. Ce Code visait à
normaliser les principes et les exigences en matière d’emploi
dans tous les types d’entreprise. Néanmoins, ce Code est
encore ignoré par les gérants et patrons d’entreprises,
et les actions des autorités visant à veiller à
son application sont minimales.
Le Code comporte quatre principes nouveaux:
n
un contrat de travail officiel pour tous
les travailleurs quelle que soit l’entreprise;
n
création de divisions d’arbitrage
et d’inspection du travail à tous les échelons des
collectivités provinciales et locales pour statuer sur
les conflits sociaux et garantir le respect des réglementations
sociales;
n
possibilité pour les travailleurs
de toutes les entreprises d’entamer des négociations collectives
pour décrocher des contrats de travail;
n
possibilité pour les entreprises
de renvoyer des travailleurs pour raison économique sans
autorisation officielle.
En théorie, des contrats collectifs consultatifs
peuvent être conclus par voie de négociation entre
la direction de l’entreprise et ses responsables syndicaux ou, à
défaut des syndicats, avec des représentants élus
des travailleurs. Ces contrats prévoient les dispositions
légales minimales inscrites dans la loi, avec de légères
améliorations en matière de durée du travail,
de congé maladie, de congés annuels, de sécurité
sur le lieu de travail, d’hygiène et de prestations sociales.
Dans la pratique, les contrats d’emploi qui ne sont pas déterminés
par la loi sont établis par les employeurs.
Il n’y a pratiquement pas de véritable négociation
collective. Le Code restreint la négociation collective libre
en exigeant que tout contrat collectif consultatif reçoive
l’approbation des autorités locales sous quinzaine.
Grèves
La loi sur les syndicats ne mentionne pas le droit
de grève. Ce droit a été retiré de la
Constitution chinoise en 1982 sous prétexte que le système
politique avait "éradiqué les problèmes
entre le prolétariat et les propriétaires d’entreprise".
Le Code du travail de 1995 prévoit un système de règlement
des différends qui inclut la médiation, l’arbitrage
et un tribunal du travail, mais tout ceci ne permet pas la possibilité
d’une action de grève. Un arbitrage contraignant peut être
imposé unilatéralement pour mettre fin à un
différend.
Les grèves dans les entreprises sont généralement
spontanées et fréquemment réprimées.
Les syndicats affiliés à la FSC n’organisent jamais
de grève; en réalité, les employeurs et les
autorités locales font souvent appel à eux pour obtenir
que les grévistes reviennent au travail. Lors d’une médiation
sur un litige du travail, le comité d’arbitrage des différends
du travail accorde généralement un traitement préférentiel
aux employeurs, car il y a souvent une superposition des tâches
entre la direction de l’entreprise, le parti local et les employés
du gouvernement.
La plupart des grèves éclatent au
sujet de questions telles que la non-application de la législation
du travail, le non-paiement des salaires et les bas salaires, les
piètres conditions de travail, les mauvaises normes de santé
et de sécurité, les longues heures de travail et les
heures supplémentaires obligatoires, une discipline exagérée
de la part de la direction, les insultes et les agressions physiques
chaque fois plus nombreuses infligées par la direction aux
travailleurs.
Le nombre de conflits du travail a augmenté
de façon constante depuis 1992, avec une hausse annuelle
avoisinant les 50 pour cent, à l’exception de 1995 où
l’augmentation a été de 73 pour cent. Selon des sources
officielles, le nombre de grèves en 1997 a été
de 71 000, deux fois plus qu’en 1995.
Une politique en matière de grève
adoptée en 1994 par le bureau provincial de l’emploi de la
province méridionale de Guangdong stipulant que toute grève
impliquant 30 participants ou davantage doit être signalée
dans les quatre heures au bureau provincial de l’emploi par ses
branches locales, et doit faire l’objet d’un rapport détaillé
dans un délai de huit heures. Dans des "cas graves et
lorsque se présentent des menaces à la stabilité",
des responsables des administrations locales doivent être
sur place dans les deux heures pour empêcher une escalade
de la grève. Si nécessaire, les autorités peuvent
recourir à la force ou à des menaces pour mettre fin
à la grève.
Au début 1997, un document publié
par le comité central du PCC a noté une augmentation
des manifestations organisées, des émeutes et des
pétitions contre les autorités locales. Par la suite,
le Bureau de la sécurité publique (PSB) a publié
des directives à l’intention des syndicats pour le maintien
de l’ordre social, qui stipulaient que durant des conflits de travail
le syndicat doit aider la direction de l’entreprise et les dirigeants
du parti et du gouvernement afin de promouvoir la sécurité
publique. Les directives rappelaient que les syndicats devaient
mener avec le PSB une action coordonnée. Dans certaines grandes
usines, des comités du travail composés des branches
locales de la FSC, des autorités locales du bureau du travail
et du Bureau de la sécurité publique (PSB) ont été
établis pour contrôler et prévenir toute action
des travailleurs. Dans de nombreuses moyennes et grandes entreprises,
il existe des lieux de détention et les responsables de la
sécurité peuvent détenir les travailleurs qui
protestent et les condamner à trois ans de travaux forcés
dans un camp de travail (laojiao).
La loi sur la sécurité nationale,
la réglementation sur la rééducation par le
travail et la réglementation sur la réforme par le
travail autorisent la détention et l’incarcération
de militants qui essaient d’organiser une action syndicale indépendante.
La rééducation par le travail (laojiao) est
utilisée en tant que forme de détention administrative
parce qu’elle évite la nécessité d’un jugement
et permet à la police locale de condamner des travailleurs
à une peine allant jusqu’à trois ans dans un camp
de travaux forcés. Les condamnations peuvent être prolongées
d’un an, et c’est souvent le cas, pour indiscipline ou pour d’autres
raisons.
Des millions de travailleurs ont été
licenciés d’usines d’Etat en 1998, à mesure que le
gouvernement avançait dans ses réformes. Bon nombre
de ces usines étaient en faillite, et dans de nombreux cas
elles devaient aux travailleurs des arriérés de salaires,
des indemnités de subsistance, des primes de licenciement
ou des retraites. Des protestations et des manifestations de petite
envergure ont eu lieu de plus en plus fréquemment dans tout
le territoire national à mesure que les nouveaux chômeurs
prenaient conscience que ce sont eux qui pâtissent des réformes
du marché.
Les responsables du gouvernement central et des
administrations locales ont généralement toléré
des protestations isolées de travailleurs licenciés,
même si des mesures répressives sont parfois utilisées
de manière périodique. La plupart des manifestations
se tiennent devant les bureaux des administrations locales ou en
blocage des principaux axes autoroutiers. La police essaie généralement
de disperser pacifiquement les manifestations en servant d’arbitre
entre les travailleurs et leurs employeurs, et souvent les manifestants
acceptent de se disperser dès qu’un responsable du gouvernement
local annonce qu’il va traiter leurs griefs.
[Référence est faite à la
politique de l’ACFTU et à un certain nombre de manifestations
dans des entreprises déterminées, à l’arrestation
et mise en détention des manifestants, et à l’action
de la police.]
A la fin de 1997, suite à la signature par
la Chine du Pacte des Nations Unies relatif aux droits économiques,
sociaux et culturels (qu’elle n’a toujours pas ratifié en
raison d’une réserve émise au sujet de l’article 8
sur le droit d’organiser des syndicats et le droit de grève),
tout comme au début de l’année 1998, les militants
syndicalistes et les dissidents ont lancé des appels publics
aux travailleurs pour qu’ils établissent des syndicats indépendants
afin de défendre leurs droits face aux licenciements. Le
gouvernement a lancé la répression contre eux, ce
qui exprimait clairement qu’il n’a aucune intention de tolérer
des tentatives d’organisations de syndicats ou de groupes d’action
représentant les chômeurs.
[Référence est faite à des
informations de nature similaire à une plainte sur des actions
spécifiques du gouvernement y compris la rééducation
par le travail en réponse à des demandes en faveur
de syndicats libres et indépendants.]
Les marins chinois recrutés par l’Etat pour
travailler sur des navires détenus par des étrangers,
souvent battant pavillon de complaisance, sont passibles de prison
s’ils se plaignent de leurs conditions de travail ou s’ils contactent
la Fédération internationale des ouvriers du transport
(ITF).
[Référence est faite à la
situation d’un marin déterminée.]
[Commentaires sur les conditions de travail, en
général, dans un certain nombre d’entreprises déterminées.]
Observations du gouvernement
sur les commentaires de la CISL
Le gouvernement de la Chine s’est toujours engagé
à protéger les intérêts et droits fondamentaux
des travailleurs. Comme vous l’avez peut-être remarqué,
le 1er novembre 1991, nous avons soumis au BIT nos réponses
au questionnaire du suivi de la Déclaration. Nous avons fourni
des informations détaillées sur la législation
et la pratique en Chine relatives aux trois catégories de
principes et de droits, à savoir la liberté d’association
et la reconnaissance effective du droit de négociation collective;
l’élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire;
et l’élimination de la discrimination en matière d’emploi
et de profession. Comme la Chine a ratifié la convention
(nº 138) sur l’âge minimum, 1973, les mesures pour donner
effet au principe de l’abolition du travail des enfants figureront
clairement dans l’article 22 de notre rapport.
Pendant la discussion de la Déclaration,
un consensus s’est dégagé sur la nature promotionnelle
de la Déclaration. Il a été ensuite décidé
que le suivi ne devrait pas constituer une procédure pour
le dépôt de plaintes ni être une pratique de
contrôle faisant double emploi. Nous estimons donc que la
compilation des rapports annuels doit faire référence
aux informations officielles fournies par les Etats Membres plutôt
qu’à d’autres sources et que les cas individuels ne doivent
pas être évoqués.
Le gouvernement ne va pas faire des observations
sur le fond de la communication de l’organisation des travailleurs
car elle est contraire à la procédure de suivi, dont
le contenu a déjà été examiné
par le Comité sur la liberté d’association.
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