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La liberté d’association et la reconnaissance effective du droit à la négociation collective

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Thaïlande

Le Bureau n’a reçu aucun rapport du gouvernement.

 


Observations soumises au Bureau par la Confédération
internationale des syndicats libres (CISL)

La loi du 15 avril 1991 sur les relations du travail dans la fonction publique (SELRA) n’a pas été abrogée ni modifiée. Elle a été adoptée par une assemblée législative nommée par le Conseil national de maintien de la paix de nature illégitime et militaire.

Cette loi abolit les syndicats dans le secteur public. Ils sont remplacés par des associations représentant le personnel des entreprises de l’Etat qui ne peuvent pas mener de négociations collectives ni faire grève. Ces associations ont un rôle consultatif restreint. Les biens des syndicats ont été transférés à ces associations. Elle a privé les syndicats de plus de 200 000 travailleurs à l’époque (aujourd’hui 330 000) et a ainsi réduit de moitié le nombre total de membres.

Les associations ne peuvent pas créer de fédérations nationales, ni s’allier aux centrales syndicales ou aux syndicats du secteur privé existants. Toutefois, elles ont créé un organe de liaison, le comité du personnel des entreprises de l’Etat, bien qu’il ne puisse assumer aucune fonction syndicale. Il faut un nombre minimum élevé de travailleurs pour pouvoir créer une association et il ne peut y avoir qu’une association par secteur.

[Référence est faite aux recommandations du Comité de la liberté syndicale et à la longue histoire parlementaire du projet de réforme lequel a été et continue d’être examiné par le Comité de la liberté syndicale dans le contexte de la plainte.]

Au vu de ce qui précède, nous pensons qu’il n’y a pas de volonté politique des gouvernements thaïs, y compris le gouvernement actuel, de modifier la loi, en particulier à un moment où les entreprises publiques thaïlandaises sont en train d’être privatisées. Un grand nombre de difficultés d’ordre technique ont empêché la modification de la loi ces dernières années alors que des centaines d’autres projets ont été approuvés. Il semble fortement que le gouvernement se protège derrière des excuses basées sur le processus parlementaire et l’intervention constitutionnelle – il savait fort bien que le projet de loi serait déclaré inconstitutionnel en 1998. Dans le même sens, il fait porter par le Sénat la responsabilité de la modification de la loi. La SERC a déclaré que "la tactique du gouvernement était de saboter la loi et d’essayer de trouver une excuse en rejetant la responsabilité sur le Sénat".

[Il est fait référence à des informations de nature similaire à une plainte en rapport avec un syndicaliste.]

Finalement, nous voudrions attirer l’attention sur les aspects suivants de la loi.

Dans le secteur privé, la loi protège les travailleurs contre toute action antisyndicale discriminatoire, mais elle ne protège pas ceux qui organisent de nouveaux syndicats qui ne sont pas encore officiellement homologués. Dans la pratique, les syndicalistes du secteur privé sont victimes de discrimination et de licenciement arbitraire. Les employeurs peuvent engager d’autres travailleurs pour remplacer les grévistes.

Le décret 54, qui a également été introduit par le régime militaire en 1991, oblige les syndicats du secteur privé à faire agréer leurs conseillers par les autorités. Il stipule qu’un syndicat peut avoir deux conseillers qui doivent être agréés par les autorités tous les deux ans. Le gouvernement peut refuser de leur accorder l’agrément. Toute personne agissant en tant que conseiller sans y être officiellement autorisée risque une peine allant jusqu’à un an d’emprisonnement.

Le décret prévoit également des modalités de vote strictes en matière de grève.

La loi donne une large définition des "services essentiels" dans lesquels les grèves sont interdites.

Des conditions excessives ont été imposées pour l’établissement de fédérations ou de confédérations.

Aux termes de la loi de 1975 sur les relations du travail, chaque représentant syndical doit travailler à plein temps dans l’usine ou il/elle a été élu(e) pour représenter le syndicat, ce qui empêche les syndicats d’employer des syndicalistes élus à plein temps. La loi interdit aux fonctionnaires de se syndiquer.

Seulement les nationaux thaïlandais jouissent de la liberté d’association.

 

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Mise à jour par CG. Approuvée par NdW. Dernière modification: 5 Mai 2000.