La relation entre la Confédération
générale vietnamienne du travail (CGVT) et le parti
au pouvoir est reflétée dans la législation
et dans les statuts de la CGVT.
Tous les syndicats doivent appartenir à
la CGVT. La section locale de la CGVT doit approuver tout syndicat
créé par les travailleurs eux-mêmes. Il n’existe
pas de syndicats indépendants.
La législation exige, pour la mise en place
des syndicats, qu’ils aient obtenu préalablement l’autorisation
des autorités. Le Code du travail de 1995 du Viet Nam donnait
six mois aux sections régionales de la CGVT pour établir
des syndicats dans toutes les nouvelles entreprises et dans les
entreprises n’ayant pas de syndicat.
Le Code assure la reconnaissance syndicale et la
négociation collective et interdit les actes de discrimination
antisyndicale. Si certaines conventions collectives ont été
signées, leur portée et leur contenu sont néanmoins
limités.
Le Code confère aux travailleurs un droit
de grève limité. Auparavant, les grèves étaient
interdites bien que la croissance du secteur privé au cours
des dernières années ait conduit des industries à
tolérer des grèves pacifiques dans les entreprises
à capital étranger. Des grèves peuvent avoir
lieu mais uniquement après plusieurs étapes de procédures
interminables. La CGVT ne lance pas de grèves, mais elle
intervient souvent pour essayer d’y mettre fin.
La majorité, voire la totalité, des
grèves est illégale. La non-application du Code entraîne
de nombreuses grèves sauvages, en particulier dans le secteur
du textile et de la chaussure. Des conflits éclatent également
à propos de retards dans le paiement des salaires ou du non-paiement
des salaires, de revendications salariales, de rupture de contrat,
de piètres conditions de travail, de licenciements abusifs,
de longues heures de travail ou encore d’exploitation et d’humiliation
des travailleurs par des superviseurs étrangers. En 1998,
l’augmentation du nombre de licenciements en raison de la crise
économique régionale a mené à des grèves
pour obtenir des indemnités.
Le gouvernement a accusé les entreprises
étrangères d’être à l’origine d’une agitation
sociale grandissante et a déclaré que des recherches
menées par le ministère du Travail avaient démontré
que la plupart des conflits du travail avaient eu lieu dans de petites
entreprises, propriétés en tout ou en partie de sociétés
de [… mention est explicitement faite de divers pays concernant
un grand pourcentage de grèves].
Les grèves sont interdites dans les entreprises
que le gouvernement définit comme des entreprises de service
public et dans les entreprises essentielles pour l’économie,
la sécurité ou la défense nationale. En 1996,
les grèves étaient interdites dans 54 secteurs "clés".
Ces secteurs incluent l’eau, la production d’électricité,
les postes et les télécommunications, les transports
publics, l’industrie gazière et pétrolière,
ainsi que la défense et la sécurité nationales.
Le Premier ministre peut suspendre ou mettre un
terme à une grève s’il estime qu’elle représente
une menace pour l’économie ou la sécurité publique.
Le Code est d’application dans les six zones franches
d’exportation qui emploient plus de 160 000 travailleurs. Les
investissements sont principalement d’origine asiatique mais ils
proviennent aussi de la France et des Etats-Unis.
[Il y a des commentaires sur les traitements des
travailleurs maritimes et qui n’ont pas de rapport direct avec la
liberté d’association et la négociation collective.]