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GB.274/ESP/3
274e session
Genève, mars 1999


Commission de l'emploi et de la politique sociale

ESP


TROISIÈME QUESTION À L'ORDRE DU JOUR

Suite à donner à la résolution concernant l'emploi des jeunes,
adoptée par la Conférence à sa 86e session (1998)

1. Les membres de la commission sont renvoyés au document qui lui a été soumis lors de la 273e session du Conseil d'administration (novembre 1998) sur ce sujet(1) , qui, faute de temps, n'a pas pu être discuté à cette session.

2. Depuis lors, le rapport comparatif détaillé sur l'expérience acquise et les mesures prises à l'échelon national mentionné au paragraphe 5 de ce document, rapport qui s'appuie sur les résultats du programme d'action sur le chômage des jeunes mené à bien au cours de la période biennale 1996-97, et qui est intitulé «Youth unemployment and employment policy in a global perspective», a été achevé et sera disponible sous peu. Ce rapport traite de questions qui sont mentionnées au paragraphe 1 de la résolution et souligne que l'incapacité de bien des pays à intégrer les jeunes dans des emplois de qualité est préoccupante. Le chômage des jeunes n'est pas un phénomène passager. Les périodes de chômage prolongé à la sortie de l'adolescence risquent d'avoir des conséquences pour le reste de leur vie. Le chômage des jeunes est aussi étroitement lié à la criminalité, à la toxicomanie et aux troubles sociaux.

3. Selon le rapport, toute stratégie de lutte contre le chômage des jeunes doit comprendre des mesures tournées aussi bien vers le côté demande que vers le côté offre de l'économie, le chômage des jeunes étant causé avant tout par une demande globale insuffisante. En outre, il a été constaté que le salaire relatif des jeunes n'avait pratiquement aucun effet sur le niveau de l'emploi des jeunes: les faits ne vont pas dans le sens de l'instauration d'un salaire inférieur au salaire minimum ou d'une exclusion des jeunes travailleurs de la réglementation salariale.

4. Les mesures destinées à promouvoir l'emploi des jeunes doivent être soigneusement orientées vers les jeunes eux-mêmes, et elles doivent être bien coordonnées entre elles et avec la politique éducative. Les organisations de travailleurs et d'employeurs devraient être associées aussi bien à la conception qu'à la mise en œuvre des politiques d'emploi des jeunes.

5. En ce qui concerne la conclusion 2 e) iii), qui traite des services d'information sur l'emploi des jeunes, l'OIT a créé récemment un nouveau site Web sur les questions relatives à l'emploi des jeunes. Ce site, qui est hébergé par le site du Département de l'emploi et de la formation(2) , fournit des informations sur les activités du Bureau et des liens avec d'autres sources concernant le débat sur les données et les politiques.

Genève, le 15 février 1999.


1.  Document GB.273/ESP/7.

2.  http://www.ilo.org/public/french/60empfor/index.htm.


Annexe

Résolution concernant l'emploi des jeunes

La Conférence générale de l'Organisation internationale du Travail,

Notant les termes de la convention (no 122) sur la politique de l'emploi, 1964, de la convention (no 138) sur l'âge minimum, 1973, et de la convention (no 142) sur la mise en valeur des ressources humaines, 1975;

Notant que la Déclaration et le Programme d'action adoptés par le Sommet mondial pour le développement social qui a eu lieu à Copenhague en mars 1995 réaffirment, notamment, le rôle de premier plan de l'OIT dans la promotion du plein emploi, productif et librement choisi;

Réaffirmant l'importance et la pertinence des normes de l'OIT s'agissant de promouvoir avec succès l'emploi des jeunes, et la nécessité de veiller à ce que les jeunes travailleurs jouissent pleinement du droit de liberté syndicale et de négociation collective, ainsi que d'une protection contre le travail forcé et la discrimination, telle que définie par la convention (no 111) concernant la discrimination (emploi et profession), 1958, et toute autre forme de discrimination mentionnée dans la législation et la pratique nationales;

Rappelant les programmes d'action de l'OIT sur le chômage des jeunes;

Notant les difficultés causées par les programmes d'ajustement structurel sur la croissance économique de nombreux pays et sur leur potentiel s'agissant de dispenser une éducation et une formation aux jeunes, et de leur offrir les possibilités d'emploi;

Constatant que les emplois qui s'offrent aux jeunes sont souvent à temps partiel, occasionnels, temporaires et précaires;

Consciente du fait que, dans de nombreux pays, les jeunes, en particulier ceux qui ont entre 15 et 24 ans, éprouvent de plus en plus de difficulté à entrer sur le marché du travail, et que cela constitue non seulement une menace pour la paix sociale mais aussi un obstacle au développement de l'individu et de la société dans son ensemble;

Reconnaissant que le chômage des jeunes n'est qu'une dimension du problème général et répandu du chômage et du sous-emploi, qu'il reflète une situation économique défavorable et ne peut être résolu sans une accélération de la croissance économique et un accroissement de l'emploi à l'échelle mondiale;

Reconnaissant l'importance, dans chaque pays, d'un accès facile à l'enseignement et à la formation pour les jeunes;

Considérant que la création de possibilités d'emploi durable est subordonnée à la création, par les gouvernements, en consultation avec les partenaires sociaux, le cas échéant, des conditions favorables à l'existence d'un secteur privé compétitif et viable, d'un secteur public efficace et efficient, et de politiques actives du marché du travail;

Reconnaissant que le progrès social et la croissance économique devraient aller de pair, et que la mondialisation, sous des formes telles que le commerce international et l'investissement étranger direct, a le potentiel pour créer des emplois de qualité pour les jeunes, et leur offrir des possibilités de formation;

Considérant que l'emploi ne peut être créé, directement et seulement par la législation ou la réglementation, et considérant qu'elles sont nécessaires pour protéger l'emploi, et en particulier celui des jeunes;

Considérant en outre que l'éducation, publique ou privée, de même que la formation professionnelle et les apprentissages jouent un rôle important pour permettre aux jeunes d'entrer sur le marché du travail et de commencer leur vie d'adulte,

1. Invite les Etats Membres et, le cas échéant, les employeurs, les travailleurs et leurs organisations respectives:

a) à mettre en œuvre une stratégie de croissance équilibrée;

b) à envisager des politiques et programmes novateurs pour créer des possibilités d'emploi à l'intention des jeunes;

c) à accroître l'investissement dans l'éducation de base, orienté vers l'amélioration de la qualité de l'enseignement et l'accès à un enseignement supérieur ou complémentaire des jeunes des catégories défavorisées;

d) à prendre des mesures pour que, lorsque les jeunes quittent l'école, ils soient dotés d'une instruction générale ainsi que de qualifications et de compétences équilibrées qui leur permettent de réaliser pleinement leur potentiel et de contribuer au bien-être de la société comme aux besoins de l'économie et des entreprises;

e) à prendre des mesures pour que la formation et le conseil d'orientation professionnels soient adaptés aux exigences du marché du travail en vue de faciliter le passage des jeunes de l'école au travail et l'acquisition des compétences élémentaires et transférables qui sont indispensables pour l'emploi et l'apprentissage tout au long d'une vie;

f) à encourager une plus large participation des employeurs, des travailleurs et de leurs organisations respectives à:

g) à promouvoir et soutenir une politique de la jeunesse qui reconnaisse le rôle de l'éducation et des organisations de jeunesse pour développer le sens de la responsabilité sociale, de l'initiative et de la coopération;

h) à promouvoir la mise en place d'aménagements souples du travail permettant aux jeunes de bénéficier des possibilités d'enseignement et de formation tant en entreprise qu'à l'extérieur dans le cadre d'arrangements conclus sur le lieu de travail;

i) à identifier les obstacles à l'embauche des jeunes et à prendre des mesures, pour autant que ce soit possible et souhaitable, pour les éliminer tout en maintenant la protection individuelle de l'emploi;

j) à instaurer un cadre législatif et administratif qui confère aux jeunes la protection de l'emploi;

k) à encourager les entreprises à jouer un rôle actif dans la prestation d'une formation continue aux jeunes salariés;

l) à encourager les jeunes et les entreprises à faire preuve de plus de souplesse dans l'acquisition de nouvelles qualifications conformes à l'évolution des besoins;

m) à engager les agences d'emploi, publiques et privées, à aider plus efficacement les jeunes à trouver un emploi;

n) à promouvoir l'entreprise, l'esprit d'entreprise et l'emploi indépendant parmi les jeunes ainsi que la création de petites et moyennes entreprises viables en tant qu'elles sont une des sources les plus importantes d'emplois pour les jeunes;

o) à adopter et mettre en œuvre des politiques propres à améliorer la compétitivité par le biais de l'investissement, notamment les investissements dans la technologie, la mise en valeur des ressources humaines, l'éducation et les compétences, en vue de promouvoir la croissance économique, le développement social et l'emploi;

p) à accroître l'aide au développement et la coopération technique à l'intention des pays plus pauvres afin qu'ils puissent fournir éducation et formation aux jeunes.

2. Demande au Conseil d'administration du Bureau international du Travail:

a) d'accorder une priorité élevée à l'emploi des jeunes lors de l'examen du programme et budget pour 2000-01 et pour les périodes biennales suivantes, à la mesure de l'importance de la question;

b) d'envisager, dès que possible, l'inscription à l'ordre du jour de la Conférence d'une question pour discussion générale concernant l'emploi des jeunes;

c) de veiller à ce que la question de l'emploi des jeunes soit incluse, le cas échéant, dans les discussions des réunions régionales ou sous-régionales, y compris les réunions tripartites;

d) de veiller à ce que les structures régionales de l'OIT et les équipes multidisciplinaires aident les gouvernements et les partenaires sociaux à mettre en œuvre les politiques de l'OIT concernant l'emploi des jeunes;

e) de charger le Directeur général, lors de l'élaboration des propositions de programme et budget, d'allouer des ressources au suivi du programme d'action en cours sur les stratégies destinées à lutter contre la marginalisation et le chômage des jeunes en vue:

f) de charger le Directeur général de coopérer avec les autres organisations internationales pour promouvoir l'action internationale sur l'emploi des jeunes.


Mise à jour par VC. Approuvée par NdW. Dernière modification: 21 février 2000.