GB.271/8/1 |
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HUITIÈME QUESTION À L'ORDRE DU JOUR
Faits nouveaux survenus dans le système
des Nations Unies en 1997-98
1. Un examen général des faits nouveaux survenus dans le système des Nations Unies est prévu au Conseil d'administration une fois par an. Comme pour les autres documents de ce type soumis précédemment au Conseil d'administration à ses 259e, 262e, 265e et 268e sessions(1) , le présent document résume les activités du système des Nations Unies qui influent directement sur la participation audit système de l'OIT, en insistant sur le rôle actif que cette dernière y joue. Le présent document comporte trois sections: les questions principales abordées par l'Assemblée générale et les faits majeurs qui s'y sont produits, les suites données aux questions prioritaires pour l'OIT et ses contributions aux sessions ordinaires des diverses institutions des Nations Unies.
Questions principales abordées par l'Assemblée générale
2. L'an passé, la réforme des Nations Unies fondée sur les propositions faites par le nouveau Secrétaire général a, de toute évidence, dominé les débats. Le Secrétaire général a agi en deux étapes. Dans un premier temps, il a annoncé, en mars 1997, un train de réformes d'application immédiate(2) (appelé les propositions «Voie un»). Quelques mois plus tard, en juillet 1997, il a soumis un ensemble de propositions de portée plus vaste à la cinquante et unième session de l'Assemblée générale sous couvert d'un rapport officiel intitulé «Rénover l'Organisation des Nations Unies: un programme de réformes»(3) (appelé les propositions «Voie deux»). Ledit rapport contenait donc un train de mesures plus vaste que le Secrétaire général entreprenait de sa propre initiative, ainsi que des mesures complémentaires qui ressortissaient aux Etats Membres, dont certaines soumises pour un examen rapide et d'autres en vue d'une action éventuelle à plus long terme.
3. L'Assemblée générale avait précédemment appuyé diverses initiatives de réformes, notamment le groupe de travail ad hoc à composition non limitée de l'Organisation des Nations Unies sur l'Agenda pour le développement, et le groupe de travail de haut niveau à composition non limitée sur le renforcement du système des Nations Unies, tous deux évoqués dans un document soumis au Conseil d'administration à sa 265e session (mars 1996)(4) . En 1997, l'attention s'est tournée vers les initiatives du nouveau Secrétaire général. Les deux groupes en question ont achevé leurs travaux juste avant que ne soient annoncées les propositions dites de la «Voie deux». S'agissant de l'Agenda pour le développement, il devait être soumis à une séance extraordinaire de l'Assemblée générale le 20 juin 1997, offrant ainsi au Secrétaire général une assise permettant d'aborder de façon intégrée les questions clés du développement, ainsi qu'un cadre commun et cohérent en vue de mettre en œuvre et de réviser les engagements pris ces dernières années, aux diverses conférences mondiales, vis-à-vis des problèmes de développement. Le groupe de travail de haut niveau a également présenté ses idées, de manière moins formelle, au Secrétaire général. Les travaux de ces deux groupes ont donc servi de source d'inspiration importante au Secrétaire général pour ses propositions d'initiatives. Ensuite, l'Assemblée générale a entamé l'examen des propositions dites de la «Voie deux» à sa cinquante-deuxième session, et adopté deux résolutions à la fin de l'année(5) . Bien des questions restent en suspens, comme cela était prévisible, mais les propositions du Secrétaire général ont continué à bénéficier d'un élan favorable. Etant donné que les propositions en question ont d'importantes répercussions pour l'OIT, elles font l'objet d'un document distinct(6) .
4. Parallèlement, la situation des Nations Unies a encore été, l'an passé, un important sujet de préoccupations. La situation est toujours précaire par suite de retards ou de non-versement de contributions dues, qui ont provoqué de forts arriérés. Ce problème est intimement lié à l'effort de réforme au centre des débats, largement diffusés, du Congrès des Etats-Unis qui s'efforce de trouver une solution au paiement des arriérés de contributions des Etats-Unis à l'ONU, qui soit, comme il le souhaite, appariée à un train de réformes de cette organisation. Le groupe de travail de haut niveau à composition non limitée sur la situation financière de l'Organisation des Nations Unies a poursuivi ses travaux au long de l'année sans aboutir à un accord sur la question. Qui plus est, le Congrès n'ayant pas, avant d'ajourner ses travaux pour l'année, adopté l'enveloppe concernant les arriérés, la Cinquième Commission (questions administratives et budgétaires) a conclu ses propres débats relatifs au barème des contributions pour la période 1998-2000 en approuvant une résolution qui maintient le plafond des contributions à 25 pour cent, mais abaisse la contribution minimale à 0,001 pour cent. Toutefois, la commission est convenue d'envisager, à la reprise de sa cinquante-deuxième session en 1998, de réviser le barème pour 1999 et 2000 en tenant compte de tout élément pertinent, dont les rapports périodiques du Secrétaire général sur la situation des contributions des Etats Membres.
5. Au nombre des événements particuliers survenus aux Nations Unies en 1997, figure une session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée aux progrès relatifs à la poursuite de la mise en œuvre d'Action Rio, convoquée à New York en juin en vue de se pencher sur les suites effectivement données aux engagements pris par la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUCED, Rio de Janeiro, juin 1992). L'OIT n'a dirigé aucune tâche ni aucune activité de suivi de la CNUCED. La participation de l'Organisation a donc été extrêmement limitée; néanmoins, elle a présenté, à la session extraordinaire, une communication plaidant pour un développement durable par l'emploi et la progression des droits fondamentaux des travailleurs, et réaffirmant l'engagement de l'OIT en matière de sécurité et de santé au travail. L'OIT a également pris part aux préparatifs de cette réunion afin de faire ressortir ses sujets de préoccupations, et sa délégation à la session extraordinaire comportait des spécialistes du service de santé et de sécurité au travail. Une session extraordinaire analogue de l'Assemblée générale est prévue en l'an 2000 en vue de suivre les résultats du Sommet mondial pour le développement social.
6. Le 10 décembre 1997, l'Assemblée générale a aussi célébré le 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le Secrétaire général et le Président de l'Assemblée générale ont ouvert cette cérémonie, et l'Assemblée générale a adopté une résolution sur le 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, où figuraient des projets d'activités destinées à attirer en 1998 l'attention dans le monde sur les questions des droits de l'homme(7) . Il y est fait appel aux institutions des Nations Unies, dont l'OIT, pour qu'elles marquent cet anniversaire en multipliant leurs propres apports aux efforts du système entier visant à promouvoir et à protéger tout droit de l'homme et toute liberté fondamentale. Il est également reconnu dans la résolution qu'il importe de lier cet anniversaire à l'examen quinquennal de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne, qui, bien que ne faisant pas l'objet d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale, recevra une attention particulière aux sessions ordinaires du Conseil économique et social et de l'Assemblée générale en 1998.
7. Dans le cadre de cette célébration, les activités de l'OIT conformes au mandat de l'Organisation dans le domaine des droits de l'homme ont été présentées à la Troisième Commission (affaires sociales, humanitaires et culturelles), et notamment les projets relatifs au 50e anniversaire de la convention (no 87) sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, 1948 -- clé de voûte des instruments portant sur les droits fondamentaux ressortissant à l'Organisation. L'OIT a également envoyé davantage d'informations sur ses activités liées aux droits de l'homme et sur les passerelles qui existent entre la Déclaration universelle et ses propres conventions et activités, et ce, entre autres, pour appuyer le Secrétaire général dans ses efforts visant à incorporer les droits de l'homme dans toutes les opérations du système des Nations Unies. Dans ce même esprit, par exemple, le Directeur général du BIT a accepté de prendre part, à la mi-mars 1998, à une table ronde sur l'incorporation systématique des droits de l'homme dans le système des Nations Unies, qui regroupera autour du Secrétaire général, les chefs de secrétariat des institutions des Nations Unies.
Questions prioritaires pour l'OIT
8. Les activités entreprises par l'OIT dans le système des Nations Unies, en tant que chef de file de la promotion du plein emploi productif, dans le cadre de sa participation au suivi du Sommet mondial pour le développement social, sont toujours prioritaires. Comme le Conseil d'administration en a été informé à sa 268e session, en mars 1997, l'OIT a assumé la présidence de l'Equipe spéciale du CAC sur le plein emploi et les moyens de subsistance durables. Il s'agissait d'une des trois équipes spéciales interinstitutions créées par le Comité administratif de coordination (CAC), en octobre 1995, en vue de coordonner les suites données par le système des Nations Unies aux grandes conférences internationales dont certains thèmes se recoupent. En sa qualité de président de l'Equipe spéciale chargée de l'emploi, l'OIT a organisé, ainsi qu'il en a déjà été fait état, un examen par pays de la politique de l'emploi, qui a débouché sur un rapport de synthèse reprenant les conclusions dudit examen. Une analyse préliminaire de ce dernier a été communiquée à la Commission de l'emploi et de la politique sociale du Conseil d'administration à sa 268e session en mars 1997(8) . Le rapport de synthèse final a été présenté à la session d'avril 1997 du CAC, et mis à la disposition de la Commission de l'emploi et de la politique sociale du Conseil d'administration, en novembre 1997(9) .
9. C'est à sa session d'octobre 1997, lorsque les deux autres équipes eurent achevé leurs travaux, que le CAC s'est penché sur les résultats obtenus des trois équipes. Comme le Conseil d'administration en a également eu communication, l'OIT a aussi pris part aux activités de deux autres équipes. S'agissant de l'Equipe spéciale sur les conditions favorables au développement économique et social présidée par la Banque mondiale, l'OIT a été chargée d'une des cinq études de cas (Hongrie) réalisées par le sous-groupe de travail chargé du cadre macroéconomique et social, et elle a fait un apport au débat de l'autre sous-groupe chargé du renforcement des capacités en matière de gouvernance, également institué par la même équipe spéciale. Par ailleurs, en tant que membre de l'Equipe spéciale sur les services de base pour tous, présidée par le FNUAP, l'OIT a, elle, présidé le sous-groupe de travail sur les migrations internationales et apporté sa contribution à une série d'études de cas relatives aux «enseignements du financement et de l'offre de services sociaux de base». Une évaluation postérieure, faite par le BIT, des activités concernant la mise en œuvre des suites des travaux de l'Equipe spéciale, dirigée par l'OIT, a été soumise à la session d'octobre 1997 du CAC. A la suite de quoi, le CAC a pu se faire une idée d'ensemble des enseignements tirés par les trois équipes spéciales. A ce sujet, il convient de mentionner que leurs participants s'étaient entendus sur des objectifs communs tout en conservant certaines divergences de fond et qu'ils se sont prononcés nettement pour un recours aux connaissances accumulées par les institutions, fonds et autres programmes, et ce dans le cadre d'un dispositif de coordination moins structuré auquel ne prendraient part que les membres du CAC directement intéressés par tel ou tel point de recoupement thématique précis.
10. Le CAC et l'ECOSOC ont continué à puiser dans l'expérience acquise par les équipes spéciales. Un atelier interinstitutions relatif au suivi donné sur le terrain aux conférences mondiales s'est tenu au Centre de Turin en décembre 1997; l'OIT y a joué un rôle de premier plan pour avoir présidé l'Equipe spéciale sur le plein emploi et les moyens de subsistance durables; il en sera de même à la prochaine session de l'ECOSOC sur l'application et le suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes conférences et sommets internationaux, organisée par les Nations Unies, qui aura lieu à New York du 13 au 15 mai 1998. Le Sous-groupe de travail, mené par l'OIT et chargé des questions de migrations internationales, s'est vu confier, en tant qu'activité de suivi de l'Equipe spéciale s'intéressant à ces questions, la responsabilité des préparatifs du symposium technique sur les migrations internationales, qui aura lieu à La Haye en juillet 1998. Enfin, le Secrétaire général s'est inspiré des travaux de ces équipes spéciales dans ses propositions, dont celles dites de la «Voie deux», visant à coordonner les activités du système des Nations Unies par le biais d'un nouveau «système de gestion thématique», au sein du CAC. Par conséquent, bien que les équipes spéciales aient été dissoutes, il sera encore fait appel à l'OIT pour qu'elle participe aux activités ayant trait à son mandat.
11. Le suivi du Sommet mondial pour le développement social constitue toujours un cadre important en vue de l'avancement des questions prioritaires pour l'OIT et de son rôle dans les autres instances du système des Nations Unies. L'OIT a ordonnancé les activités autour du thème prioritaire du plein emploi et des moyens de subsistance durables lors de la session de la Commission du développement social en 1997 (détaillée plus loin au paragraphe 15). L'OIT a également joué un rôle d'avant-plan au séminaire organisé par la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales, qui avait pour document central le rapport du BIT intitulé L'emploi dans le monde 1996/97: Les politiques nationales à l'heure de la mondialisation. L'auteur principal du rapport a passé en revue les principales constatations et engagé un débat fructueux sur les différents problèmes liés à l'emploi avec des spécialistes de ces questions et du marché du travail devant un public où les représentants des missions permanentes auprès des Nations Unies étaient nombreux.
12. Le travail des enfants est un autre sujet important pour l'OIT, qui a été évoqué par l'Assemblée générale. A la Troisième Commission de l'Assemblée générale, l'OIT a fait part de ses programmes et activités -- en cours ou prévus -- dans ce domaine, et des diverses conférences et réunions internationales auxquelles l'Organisation a participé. Plus particulièrement, l'OIT a insisté sur son activité de premier plan dans l'élaboration d'un instrument relatif au travail des enfants, qui fera l'objet d'un débat en 1998 et 1999 à la Conférence internationale du Travail. Lors de l'adoption à la Troisième Commission d'une Résolution sur la protection et la promotion des droits de l'enfant, les travaux de l'OIT ont été mis en exergue. L'Organisation a aussi œuvré étroitement avec d'autres institutions du système des Nations Unies, tel l'UNICEF, auquel elle est liée par un accord de coopération et qui détient son propre mandat en matière de droits des enfants.
13. Pour ce qui a trait aux droits des femmes et aux questions d'égalité des sexes, l'OIT a marqué à nouveau son soutien à la Commission de la condition de la femme, et elle s'est jointe à d'autres pour appuyer le Comité interinstitutions sur les femmes et l'égalité entre les sexes, nouvellement créé. La commission doit devenir un organe permanent du CAC et a pour mandat de coordonner le suivi de la Quatrième Conférence sur les femmes. Elle s'est réunie à plusieurs reprises en 1997 pour examiner les problèmes présentant un intérêt particulier en matière d'égalité des sexes, et les incorporer au système des Nations Unies -- une réunion spéciale a eu lieu à Genève au BIT avec pour thème les points focaux pour les questions relatives aux femmes et à l'égalité des sexes. La commission a également été informée du programme d'action de l'OIT intitulé Pour des emplois en plus grand nombre et de meilleure qualité pour les femmes. Elle a reçu une publication récente du BIT sur ce sujet, intitulée La promotion des femmes aux postes de direction. L'OIT a aussi pris part, à la session de 1997 du Conseil économique et social, à un groupe de discussion spécial sur l'incorporation des problèmes d'égalité des sexes dans l'ensemble du système des Nations Unies.
14. S'agissant de l'Initiative spéciale des Nations Unies pour l'Afrique, l'OIT a joué un rôle de leader pour ce qui est de la création d'emplois en participant au programme Des emplois pour l'Afrique. Le rapport du BIT sur Un cadre politique pour une stratégie de croissance à fort coefficient d'emploi, élaboré dans le cadre du programme en question, a été publié fin 1997. L'OIT et le PNUD ont organisé ensemble une séance d'information sur le programme Des emplois pour l'Afrique, le 5 décembre 1997, et d'autres activités concernant l'Initiative spéciale pour l'Afrique sont envisagées pour 1998 dans le cadre d'une collaboration entre l'OIT, l'ONU et le PNUD.
Participation de l'OIT aux grandes réunions
organisées par les Nations Unies
15. Parallèlement aux questions ponctuelles, l'OIT a pris une part active à diverses réunions organisées périodiquement par le siège des Nations Unies. Il s'agit, en premier lieu, de la 35e Session de la Commission du Développement social, qui s'est tenue à New York du 25 février au 6 mars 1997. Comme le Conseil d'administration en a été informé l'an passé, cette session revêtait une importance capitale, son thème central étant «L'emploi productif et les moyens de subsistance durables», et l'OIT ayant élaboré pour le Secrétaire général un rapport sur cette question destiné à être présenté à ladite session. Au cours de cette dernière, l'OIT a lancé le débat général sur ce thème et organisé conjointement avec le secrétariat des Nations Unies des groupes de discussion sur ces sujets, dont un où le Directeur général a servi de modérateur. Lors du débat plénier, plusieurs délégations ont évoqué les problèmes figurant dans le document dû au BIT, qu'elles ont félicité tant pour la qualité du travail que pour les recommandations de fond qu'il contenait. Dans les conclusions de la session de la commission qui s'est tenue en 1997, l'OIT a veillé à ce que la commission invite les pays et la communauté internationale à réitérer que l'objet premier des politiques économiques et sociales est d'atteindre un plein emploi, productif, librement choisi ainsi que convenablement et correctement rémunéré. Lors des débats de la commission portant sur les droits des personnes handicapées -- un des points figurant à son ordre du jour en 1997 --, l'OIT a également fait un apport technique sur les droits des travailleurs handicapés. Ces avis ont reçu une place de choix dans les conclusions de la commission.
16. Plus récemment, la session de 1998 de la Commission du développement social s'est tenue à New York du 10 au 18 février. Cette commission est responsable dans le système des Nations Unies du suivi du Sommet social, et il s'agit donc d'une instance importante pour faire connaître les sujets de préoccupation de l'OIT, même lorsqu'on y traite de questions autres que le plein emploi et les moyens de subsistance durables. Cette année, priorité était donnée aux thèmes de la promotion de l'intégration sociale et de la participation populaire. L'OIT a donc contribué aux préparatifs, participé -- en vue de la session de la commission -- avec la Banque mondiale et le PNUD, à une table ronde sur l'exclusion sociale et l'allégement de la pauvreté, et présenté une contribution à l'ouverture du débat général sur cette question prioritaire. Qui plus est, l'OIT a pris une part active aux négociations relatives aux conclusions de la commission, qui avalisent expressément les objectifs et les préoccupations de l'OIT dans le domaine de l'emploi productif, des normes fondamentales et du travail des enfants. La commission est également convenue que sa session de 1999 se penchera à la fois sur le thème prioritaire des «services sociaux pour tous» et sur le lancement d'une étude globale des résultats du Sommet social, qui devra aussi faire l'objet d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale en 2000. Etant donné que l'Assemblée générale a constitué son propre comité préparatoire pour la session extraordinaire qu'elle consacrera à l'examen et à l'évaluation d'ensemble de la mise en œuvre des résultats du Sommet pour le développement social, la commission attend un rapport sur les travaux préparatoires de ce comité à sa session de 1999.
17. Suivant l'usage, les années impaires, la session de fond du Conseil économique et social des Nations Unies a eu lieu à Genève du 30 juin au 25 juillet 1997 (les années paires, elle a lieu à New York). L'OIT y a été très active; le Directeur général a fait une déclaration devant la Réunion ministérielle de haut niveau dans laquelle il a évoqué, en particulier, son rapport à la Conférence internationale du Travail de 1997, et insisté sur la coordination nécessaire des politiques économiques et sociales afin de tirer plein profit du processus de mondialisation. Cette proposition est conforme au thème traité lors du débat de haut niveau sur la promotion d'un environnement favorable au développement: courants financiers, y compris les flux de capitaux, investissements et commerce, auquel ont participé le Secrétaire général et des hauts responsables du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, de l'Organisation mondiale du commerce et de la CNUCED. Au cours du débat, plusieurs délégations, ainsi que des représentants de l'OMC et de la CNUCED, ont parlé du lien entre les normes internationales du travail et la libéralisation du commerce. Chaque fois, ces orateurs ont évoqué l'OIT et l'article IV de la Déclaration ministérielle faite à Singapour dans le cadre de l'OMC. A la fin de cette réunion, pour la première fois, le Conseil a adopté des conclusions concertées où il s'est déclaré, entre autres, préoccupé par l'écart entre pays développés et en développement, et par le fait que le progrès économique n'était pas suffisamment diffus. Selon le Conseil, la mondialisation est un processus susceptible d'entraîner une marginalisation, particulièrement des pays les moins développés qui manquent des éléments nécessaires pour lutter efficacement sur les marchés internationaux. Les problèmes soulevés par l'OIT, lors de cet échange sur les questions de fond, trouvent donc une expression dans les conclusions.
18. Outre cet échange, le Conseil a, pendant la partie générale de sa session, examiné le suivi intégré des grandes conférences des Nations Unies, et l'OIT, en tant que président de l'équipe spéciale sur le plein emploi et les moyens de subsistance durables, a pris part aux travaux d'un groupe qui a étudié les leçons tirées des travaux des trois équipes spéciales du CAC; s'agissant des suites données aux grandes conférences, l'importance d'un travail avec les institutions et les dispositifs de coordination du suivi existants a été mise en relief. Le Bureau a aussi été représenté à la réunion sur l'incorporation de la notion d'égalité des sexes dans toutes les politiques et programmes du système des Nations Unies, et il a fait une déclaration lors du débat consacré aux activités opérationnelles.
19. Enfin, l'OIT a participé et appuyé diverses autres initiatives du CAC, outre les travaux des trois équipes spéciales. A la session d'avril du CAC, l'accent a été mis sur la consolidation de la paix et l'adoption d'une déclaration sur l'accès universel à des services fondamentaux de communication et d'information valable pour l'ensemble du système. A la suite de cette réunion, le BIT a organisé au Centre de Turin, avec un appui marqué du gouvernement italien, une cérémonie spéciale à l'intention de tous les membres du CAC, à l'occasion de l'inauguration de l'Ecole des cadres des Nations Unies dans ce même centre. A l'ordre du jour de la session d'octobre 1997 du CAC figurait un point d'un grand intérêt pour l'OIT: les relations entre le système des Nations Unies et la société civile, y compris le secteur privé -- gérer le programme d'action mondiale avec les acteurs non gouvernementaux. L'insertion de cette question reflète la prise de conscience grandissante, dans l'ensemble du système, de l'importance et de l'influence croissantes qu'exerce la société civile, secteur privé compris, sur la réalisation des objectifs que se sont fixés les institutions des Nations Unies. Il convient de rappeler ici que l'interaction entre le système des Nations Unies et la société civile constitue un des éléments importants du programme de réforme du Secrétaire général. La session d'octobre du CAC a été l'occasion pour le Directeur général d'occuper le devant de la scène et de fournir un important apport aux débats grâce à l'expérience, unique au sein du système, due à l'existence d'une représentation tripartite dans les instances de décision de l'Organisation, et à l'assistance technique offerte aux pays en matière de dialogue social, de promotion de l'emploi, de développement de l'entreprise et de protection des droits des travailleurs.
20. Avant l'ouverture officielle de la session du CAC, le Directeur général a pris une part active à un échange avec des dirigeants du monde des affaires international, promu par le Secrétaire général des Nations Unies et par le Prince of Wales Business Leaders Forum, en vue d'envisager les modes de partenariat possibles entre les institutions des Nations Unies et le monde des affaires. A la session officielle du CAC, le Directeur général a parlé de la structure tripartite de l'OIT et de ses relations étroites, de type institutionnel, avec le secteur privé, qui permettent de résoudre des problèmes du travail, des questions sociales, et de jeter les assises d'une participation active des partenaires aux programmes internationaux de développement. Le Directeur général a également tiré d'importants enseignements des rapports de l'OIT avec les entreprises, dont les multinationales, et de leur rôle, qui dépasse leur fonction économique et se fait sentir directement sur les questions sociales et du travail. S'exprimant devant les chefs de secrétariat des institutions des Nations Unies, le Directeur général a également évoqué la nécessité, dans le contexte de la mondialisation, de faire ressortir l'importance des relations professionnelles entre patronat et syndicats, et il a déclaré que, compte tenu de l'expérience du BIT, le dialogue avec le secteur privé «ne doit pas être occasionnel ou fragmentaire, mais bien permanent et organique». Le Conseil d'administration a été informé en novembre 1997 de la participation du Directeur général, sur ce point, à la session du CAC d'octobre 1997(10) .
21. A titre de suivi des débats du CAC sur les relations entre les Nations Unies et le monde des affaires, et de reconnaissance de l'expérience de l'OIT en matière de participation tripartite, le Secrétaire général a invité le Directeur général à organiser une réunion de dirigeants de haut niveau du monde des affaires international et du système des Nations Unies en vue de voir comment le secteur privé peut fournir un apport au programme des Nations Unies, dans le contexte des initiatives du Secrétaire général vis-à-vis de ce secteur. Des préparatifs sont actuellement en cours au BIT, en consultation avec le Prince of Wales Business Leaders Forum, en vue d'organiser cette réunion au Centre international de formation de Turin, qui doit avoir lieu sous les auspices de l'Ecole de cadres des Nations Unies, en mai 1998.
Genève, le 3 mars 1998.
1 Documents GB.259/5/9; GB.262/5; GB.265/5; GB.268/5.
2 Document A/INF/51/6.
3 Document A/51/950.
4 Document GB.265/5.
5 Résolution 52/12 A du 12 novembre 1997 et résolution 52/12 B du 19 décembre 1997.
6 Document GB.271/8/2.
7 Résolution 52/117 du 12 décembre 1997.
8 Document GB.268/ESP/2.
9 Document GB.270/ESP/1/1. Il est prévu que cette commission pousse, au cours de la présente session du Conseil d'administration, plus avant son examen des recommandations relatives aux secteurs clés recensés dans le rapport de synthèse en vue d'une action prochaine au niveau national.
10 Document GB.270/15/2.